Dossier

Introduction[Notice]

  • Janaína Nazzari Gomes,
  • Haydée Silva Ochoa et
  • Christophe Traisnel

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  • Janaína Nazzari Gomes
    Université d’Ottawa

  • Haydée Silva Ochoa
    Université nationale autonome du Mexique

  • Christophe Traisnel
    Université de Moncton

Voici le second numéro issu d’une aventure scientifique et éditoriale collective, placée sous le signe de la pluralité, fruit de la collaboration entre la Chaire Senghor en francophonies comparées (Université de Moncton) et la Chaire extraordinaire d’études canadiennes Margaret Atwood, Alanis Obomsawin et Gabrielle Roy (Université nationale autonome du Mexique), avec le soutien du Centre de la francophonie des Amériques et du Centre de recherche sur les francophonies canadiennes de l’Université d’Ottawa. En 2021, nous recevions les premières propositions d’articles. Elles abordaient sous divers angles les francophonies des Amériques qui, comme nous l’avons affirmé dans le numéro précédent, s’expriment à la fois sous la forme d’archipels, de millefeuilles et de mosaïques. Pendant près de deux ans, mus par la volonté de réunir et de rendre visible la recherche en français, sur le français et sur les francophonies de notre continent, nous avons relevé un défi d’envergure : tenter de rendre compte des francophonies multiples à l’échelle américaine et, pour ce faire, partir à la recherche des travaux scientifiques en cours. Cela a exigé la collaboration de nos réseaux respectifs afin d’avoir accès à des milieux universitaires aux quatre coins des Amériques et de recruter des membres pour l’évaluation des articles, mais aussi d’établir un équilibre entre différentes traditions universitaires et épistémologiques. En effet, faire science en français dans des pays où le français n’est parfois ni la langue officielle ni la langue d’usage donne lieu à une communauté éclatée, dont la visibilité dans certains cas réduite n’est proportionnelle ni à sa richesse ni à son dynamisme. Comme nous l’avons mentionné dans le numéro précédent, nous avons reçu des dizaines de textes en provenance de l’Argentine, du Brésil, du Canada, de la Louisiane, du Mexique, consacrés à des thématiques fort diverses et relatives à des horizons géographiques incluant les pays déjà mentionnés, mais aussi le Chili, Haïti, la Guyane française et la Martinique. Il y était notamment question de l’enseignement/apprentissage du français langue première, seconde et/ou étrangère et des processus liés à son acquisition; de la production littéraire en langue française; des questions linguistiques et sociolinguistiques associées au français; des enjeux de l’immigration; des interrogations historiques et identitaires. Dans leur diversité, ces propositions avaient pour la plupart un point en commun, à savoir la place donnée aux mouvements d’altérité exprimés dans le rapport et/ou l’intérêt à l’Autre. Cependant, certaines des contributions proposées et finalement retenues n’ont pu trouver place dans la première livraison, que nous avons eu le plaisir de lancer en novembre 2022 à Toronto, à l’occasion du colloque annuel du Réseau de la recherche sur la francophonie canadienne qui s’est tenu à l’Université de l’Ontario français. Les pages qui suivent sont donc autant de nouvelles feuilles de l’arbre « d’où s’échappent les oiseaux du ciel », selon la métaphore évoquée par Antonine Maillet à propos de la francophonie et reprise ici dans l’image de la couverture créée par Víctor Serrano Orozco, artiste mexicain francophone. Du haut de la branche américaine de cet arbre, elle-même divisée en de nombreux rameaux, nous invitons donc les lecteurs et les lectrices à poursuivre l’exploration d’une réalité riche, polyvalente et multiforme. Le premier article, « Excursion en terra semicognita : la “francotropie” des Amériques et la vitalité des communautés franco-minoritaires au Canada », écrit par Étienne Rivard (Université de Saint-Boniface, Manitoba), examine la productivité potentielle de la notion de « francotropie » appliquée au cas des Latino-Américains désireux d’immigrer au Canada. N’ayant pas le français comme langue maternelle, cette population serait prédisposée à apprendre le français, et ce, pour des raisons linguistiques et/ou culturelles. Sur la base de cette prémisse, Rivard attire notre attention …

Parties annexes