Compte rendu

CHEYROU, C. (2015). Les Ursulines de Québec. Espaces et mémoires. Québec, Québec : Fides, 211 pages[Notice]

  • Laure Amélie Guitard

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  • Laure Amélie Guitard
    Candidate au doctorat en sciences de l’information, École de bibliothéconomie et des sciences de l’information, Université de Montréal

Christine Cheyrou a réalisé Les Ursulines de Québec en collaboration avec l’historien Julien Mercure-Gauvin, les Ursulines, le Musée des Ursulines de Québec et les Archives du Monastère des Ursulines de Québec. Membre du Conseil du patrimoine culturel du Québec, elle est directrice et conservatrice du Musée des Ursulines de Québec depuis 1993 et auparavant archiviste de référence aux Archives du Monastère des Ursulines de Québec. Paru aux éditions Fides, cet ouvrage porte sur le patrimoine des Ursulines de Québec, C’est à partir du phénomène de la mémoire observé au sein de la communauté encore vivante que les bases de sa conservation et de sa transmission sont posées (p.  9). Cet ouvrage s’adresse au grand public et a pour Monique Pelletier, OSU, présidente du conseil de gestion, résume parfaitement dans la préface l’essence de cet ouvrage : « en parcourant les pages qui suivent, vous entrez en contact avec l’âme de la communauté ursuline » (p. 3). Au premier abord, le lecteur est séduit par le côté esthétique de l’ouvrage. Il est illustré de reproductions de documents d’archives de plusieurs types (textuels, iconographiques, cartes et plans), de photographies d’objets, de peintures du Musée des Ursulines ou de bâtiments du complexe monastique. La structure tripartite permet de traiter progressivement le concept de mémoire à partir de l’exemple du patrimoine matériel et immatériel des Ursulines de Québec : la constitution de la mémoire, les formes de la mémoire et la transmission de la mémoire. Trois encadrés sur des notions clés ponctuent la lecture : les annales, histoire et mémoire et le patrimoine immatériel. Rédigés par Julien Mercure-Gauvin, historien, ils offrent un recul qui situe la réalité des ursulines dans la réalité des communautés religieuses du Québec. La mémoire des Ursulines de Québec prend ses racines dans la fondation de la communauté en Nouvelle-France au XVIIe siècle. Le récit de l’arrivée des fondatrices, appelé Vieux Récit, a survécu aux incendies et les affres du temps grâce à sa transmission de mémoire en mémoire. Le patrimoine de la communauté est formé de la Règle de Saint-Augustin commune à plusieurs communautés à laquelle s’ajoute l’« héritage spirituel et historique des devancières par leur mémoire sans cesse remémorée » (p. 42). C’est ce dernier élément qui permet de rendre unique la mémoire de la communauté. Le récit authentique perdu dans les flammes n’est pas identique au récit reconstitué de mémoire – la mémoire des derniers témoins vivants. Mais ce patrimoine est tout aussi précieux, car il fonde l’identité de la communauté. Les documents d’archives ne sont pas les seuls vecteurs de la mémoire des Ursulines. Le patrimoine est envisagé dans son ensemble : biens matériels et immatériels conservés et décrits pour rendre compte de l’histoire de l’institution. Bien que l’ouvrage comprenne une préface, un avant-propos et une introduction, il est difficile pour le lecteur d’entrer dans le texte. L’introduction le prévient justement sur ce point : les codes et le vocabulaire sont difficiles à pénétrer (p. 16). Certaines reproductions de plan sont malheureusement illisibles parce que trop petites. Certains documents iconographiques ne sont pas toujours bien intégrés au texte. Ils manquent alors de contexte. Par exemple, la photographie du grenier aux coffres (p. 35) reste anodine pour qui ne sait pas que chacun des coffres appartient à une religieuse, seule propriété individuelle dans la communauté, reliquat de sa mémoire personnelle au sein de l’institution communautaire. Ceci est expliqué au lecteur beaucoup plus loin (p. 105). Des définitions telles que « annales » (p. 17-18) sont illustrées en tant que vocabulaire de la religion et avec des précisions sur l’emploi propre aux Ursulines de Québec. Il …

Parties annexes