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Nous proposons dans cet article une réflexion philosophique sur les fondements et les enjeux de l’interculturalité dans le cadre de la mondialisation des cultures. Comment prendre acte de cette nouvelle donnée sociologique qu’est la mondialisation ? En quoi la co‐présence de l’humanité à elle‐même définit‐elle une nouvelle condition critique de la connaissance, qui se présente comme dépassement du criticisme kantien ?
La rationalité a toujours proposé une légitimation métaphysique des expériences humaines, ou encore une légitimation idéologique de l’expérience éthique et politique, mais que peut cette rationalité philosophique à l’ère post‐moderne du relativisme, c’est‐à‐dire à l’heure de la confrontation des valeurs et du partage des normes de l’agir humain ?
Si l’on a pu parler avec Heidegger et Nietzsche de la mort de la philosophie, l’interculturalité, ne définit‐elle pas son nouveau champ de légitimation intrinsèque, dans la mesure où elle renvoie à la possibilité d’une herméneutique du sujet et d’une anthropologie comparée ayant pour objet de connaissance l’universalité du processus pluriel de la réalisation de l’humanité à travers les différences culturelles ? Comment penser les différences culturelles et l’unité du genre humain selon une logique inédite, la logique interculturelle ?