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3231.Plus d’information
Le Sex Work Activist Histories Project (SWAHP) est une initiative interdisciplinaire de recherche et d'archivage visant à enregistrer et à diffuser les connaissances radicales, l'expertise militante et les histoires importantes des mouvements sociaux créées par des militants liés au mouvement canadien pour les droits des travailleuses du sexe. Cet article explore la manière dont les parties prenantes de SWAHP travaillent ensemble de manière éthique et entretiennent de bonnes relations les unes avec les autres lorsqu'elles s'engagent dans ce que nous appelons l'archivage à enjeux élevés. Nos discussions tiennent compte à la fois des divergences ou des différences entre les partenaires de projet académiques et non académiques, de notre convergence ou terrain d'entente, et des ponts que nous avons construits entre les préoccupations et pratiques académiques et non académiques pour établir et développer des méthodologies et des pratiques qui éclairent les collaborations au cours de SWAHP et les histoires, archives et militantismes liés au travail du sexe. Nous réfléchissons à la manière d’être mutuellement responsables de nos positions analytiques et affectives variées et complexes dans le contexte spécifique du travail éthique et relationnel dans la tenue de dossiers à enjeux élevés. Nous concluons en considérant la pertinence de ces leçons dans d’autres contextes d’archivage et de recherche communautaires. Cet article est une transcription légèrement éditée des notes du conférencier d'une présentation du panel CAIS/ACSI 2021 (Allard, Ferris, Lebovitch, Clamen et Hughes, 2021). Les partenaires du projet sont identifiés individuellement dans les sections de leurs articles pour partager, mettre en évidence et préserver ce qui est unique dans le point de vue et la voix de chaque partenaire du projet, et pour expliciter la manière dont nous travaillons ensemble.
Mots-clés : community archiving, sex work activism, high-stakes recordkeeping, anti-violence feminisms, relationality
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3232.Plus d’information
Alors que des tensions sociétales majeures affectent le tissu social, la portée de l’animation de groupe est immense car elle peut transformer, faire dévier ou renforcer des comportements, des opinions et des manières de penser. Organisant la communication par une scénarisation préalable, l’animation peut soit imposer ses objectifs en toute transparence ou les dissimuler derrière des masques de la vertu, soit passer son pouvoir d’influence aux individus afin qu’ils déterminent par le dialogue un sens commun qui est leur bien social le plus précieux. En s’éloignant d’une approche intersubjective, l’espace d’animation s’est rétréci puisque de nombreux citoyens refusent de participer à des activités conçues pour eux et non avec eux. Si seuls des processus dialogiques peuvent faire croitre une distanciation réflexive et une pensée critique, comment une revue consacrée à ce thème peut-elle les appliquer dans son animation d’une communauté de recherche et de pratique ?
Mots-clés : espacio de animación, espace d’animation, animation space, scénarisation, guion, scripting, proceso dialógico, dialogic process, processus dialogique, sentido común, common sense, sens commun
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3233.Plus d’information
Né libre, John W. Lindsay a été enlevé par des chasseurs d'esclaves à l'âge de sept ans et réduit à l'esclavage à Washington, D.C. Il a fini par aboutir dans l'ouest du Tennessee où il a déclaré qu'il s'émanciperait peu importe le coût. Afin d'obtenir les droits et libertés accordés aux blancs par la Constitution des États-Unis, Lindsay a dû fuir jusqu'à St. Catharines, en Ontario. Dans cet article, nous proposons de reconstruire la vie de Lindsay, sa fuite des États-Unis, sa contribution dans la création des communautés noires au Canada, et sa résolution à vivre dans l'égalité avec ses concitoyens.
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3240.Plus d’information
La pièce de Thomas Heywood, A Woman Killed with Kindness (1607), se termine lorsque le personnage principal, Frankford, découvre le luth d’Anne, l’épouse qu’il vient de bannir pour cause d’adultère. Attristé par la vue de cet instrument qu’il associe à son mariage et à Anne elle-même, Frankford exile le luth en compagnie de sa femme. Lorsqu’elle reçoit l’instrument, Anne joue une complainte, puis fait écraser son luth sous les roues d’une diligence, renonçant ainsi à sa musique. Elle meurt peu après. Son corps et sa mémoire sont manifestement liés, de façon intime, au luth : dans le drame, son corps est un instrument de musique dont elle peut jouer, sur lequel autrui peut jouer, et qui peut être détruit. Le luth est une métaphore du corps courante dans la littérature anglaise de l’époque; Heywood utilise cette métaphore tout en la compliquant. En premier lieu, le luth figure l’impossible et paradoxale identité d’Anne : chaste épouse, noble dame et, virtuellement, prostituée. Qui plus est, le luth souligne l’incapacité d’Anne à contrôler son propre corps, surtout ses humeurs. Comme d’autres personnages de la pièce, Anne a perdu la maîtrise de ses passions charnelles, mais en détruisant le luth elle détruit aussi l’emprise de ses passions sur elle-même et sur les autres. Cependant, lorsqu’elle détruit le luth, elle ne renonce pas totalement à la musique, car la musique peut engendrer une forte harmonie sociale. Elle joue plutôt de son propre corps comme d’un instrument de musique, faisant de son suicide davantage une instruction qu’une destruction. Sa mort a une valeur didactique pour ceux qui le regardent (tant de la scène que des gradins du théâtre), assemblés autour de son lit de mort; il laisse entendre que plusieurs méthodes permettent de maîtriser les passions, certaines étant plus mortelles que d’autres. Dans A Woman Killed with Kindness, la musique d’Anne symbolise la peine extraordinaires pour imposér une discipline aux passions sans règle, à la source de tant de conflits dans la pièce.