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6408.Plus d’information
Ce texte veut cerner les caractéristiques et l'évolution de la « variante franco-ontarienne » du projet national canadien-français. En s'inspirant des études du sociologue californien Rogers Brubaker sur le nationalisme transfrontalier et adaptées au cas canadien-français par le sociologue franco-ontarien Jean-François Laniel, ce texte met en relief la pertinence et les limites des relations triangulaires entre État parent, État hôte et minorité parente lorsqu'elle est appliquée aux porte-paroles franco-ontariens et à leur organe de représentation politique. Avant tout, c'est la dynamique relationnelle qui jette un nouvel éclairage sur les rapports de pouvoir et d'influence subis et exercés par les Franco-Ontariens. La division des compétences législatives entre l'État fédéral et les provinces, la reconnaissance de droits fondamentaux et l'appartenance de l'Ontario français à une Francophonie mondiale, le distingue également des exemples européens.
Mots-clés : Canada français, Ontario français, communautés politiques, réseaux et nationalismes transfrontaliers, histoire de la francophonie nord-américaine, French Canada, French Ontario, political communities, cross-border networks and nationalisms, history of the North American Francophonie
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6409.Plus d’information
La question de l'esclavage aux « isles d'Amérique » a suscité une longue et pénétrante littérature depuis de nombreuses années. En revanche, l'institution de l'affranchissement ne connaît pas un tel succès, soit que l'on trouve cette pratique trop réduite et que l'on tende à la minimiser, soit que la technique issue du « favor libertatis » romain ait été négligée involontairement par les auteurs. Or, les études traditionnelles font souvent référence à la matrice romaine (Lebeau, Y. Debbasch...) sans toutefois préciser à quel état exact d'avancement du droit romain ils font allusion. En effet, ce dernier a connu une longue évolution depuis les temps archaïques (époque royale) jusqu'au droit fixé par le Code de Justinien. Le modèle antique est lui-même très flexible : l'affranchissement n'a pas toujours connu l'engouement que les auteurs modernes prêtent aux Romains de l'époque impériale. On a trop en vue la montée sociale prodigieuse des affranchis impériaux décrite dans la thèse remarquable de G. Boulvert. La réalité fut plus mitigée. Le modèle romain, à l'instar de son application plus ou moins consciente aux Antilles a connu des périodes plus ou moins favorables aux affranchis, l'empereur Auguste allant jusqu'à dénoncer un « mélange de races » qui effondrera le monde romain...
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6410.Plus d’information
RésuméJohn Bartlet Brebner (1895-1957) fut un important historien canadien, mais l'historiographie a marginalisé et discrédité son oeuvre. Historien des Maritimes, il continua de s'intéresser à l'histoire de la Nouvelle-Écosse, même après qu'il eut quitté l'Université de Toronto pour l'Université de Columbia ; ses recherches sur les premiers explorateurs et sur l'histoire britannique l'amenèrent à développer une approche continentale qui mettait l'accent sur les échanges canado-américains et sur le patrimoine politique et juridique britannique commun aux deux pays. Homme profondément libéral, Brebner devint suspect aux yeux de ses collègues, parce qu'il ne soutenait aucune des deux écoles de pensée nationaliste de l'histoire du Canada et parce qu'il vivait aux États-Unis. Cette attitude le poussa à prendre la nationalité américaine en 1941 et à abandonner la recherche en histoire du Canada. Il regretta plus tard son geste, et ses expériences en tant qu'Américain libéral dans la période d'après-guerre l'incitèrent à s'interroger sur la qualité du libéralisme du nationalisme américain. Après sa mort, sa réputation fut noircie par la publication posthume d'un manuscrit dépassé et par les attaques concertées des historiens nationalistes, qui, dirigés par Donald G. Creighton, cherchaient à discréditer toute étude se servant, même un tant soit peu, de « l'approche continentale ».