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D’emblée, le volume de Bouteville et Falaize se présente comme un guide pratique destiné à outiller les étudiants finissants en enseignement au primaire. Divisé en quatre parties, il fait l’énorme pari d’aborder l’essentiel et les fondamentaux du métier pour ceux qui se lanceront dans la profession pour la première fois. Une profession qui se planifie, s’apprend, mais qui ne s’invente pas. La première partie propose une préparation Avant d’entrer en classe… en abordant l’historique de l’école, ses missions, mais également tout l’aspect pratico-pratique qu’un nouvel enseignant devrait connaître.
La deuxième partie est consacrée à l’importance de la relation entre les enseignants et leurs élèves et explore des concepts tels l’autorité, les enfants différents et la motivation scolaire. Les auteurs posent des questions pertinentes qui suscitent la réflexion chez le lecteur tout en remettant en cause certaines traditions éducatives qui n’ont peut-être plus leur place. En contrepartie, l’imposition de règles par le maître sans l’implication des élèves interpelle. Un lecteur averti aurait certes apprécié un clin d’oeil aux pratiques qui misent sur la participation des élèves pour l’établissement des règlements et des conséquences dans une classe (Thompson, 2010). Également, comme on insère en annexe les invariants pédagogiques de Freinet (p. 228) qui prônent l’engagement des élèves dans les différents mécanismes de la classe, le lecteur sera quelque peu dérouté de ne pas retrouver l’application de ces principes dans les différents chapitres.
La troisième partie s’intitule Enseigner, c’est transmettre des savoirs. Les auteurs campent l’enseignant dans un rôle de transmetteur de connaissances, et ce, sans jeter un regard critique aux théories constructivistes et socioconstructivistes (Piaget, 1974 ; Vygotsky, 1978) qui abordent ce rôle sous un autre angle. En annexe, une liste de compétences disciplinaires se déploie en comportements observables. Encore là, un lecteur avisé associera difficilement le concept de compétence à ces habiletés décontextualisées (l’élève est capable de…), pas plus qu’il n’associera le concept aux exemples de progression des apprentissages qui prennent la forme de séances numérotées (p. 222).
La quatrième partie fait un survol de l’autre partie du métier qui traite de la relation à entretenir avec les collègues et les parents. La section qui aborde les types de parents est utile et explique concrètement comment travailler avec eux.
Pour le lecteur qui connaît peu l’organisation du système scolaire français, certains termes et abréviations rendront la compréhension plus laborieuse. L’utilisation du terme métier pour nommer la profession et l’absence d’enjeux liés à la professionnalisation (Bourdoncle, 2007), peuvent amener le lecteur néophyte à croire, à tort, que l’enseignement s’apprend uniquement sur le tas. C’est certainement dans l’illustration du quotidien, par l’insertion judicieuse de faits vécus par des enseignants, que ce kit de survie, comme le mentionnent les auteurs, rejoint le mieux son public cible. Plus encore, le nouvel enseignant sera interpellé à définir son identité professionnelle.