Résumés
Abstract
While much of Canada’s early commitment to religious freedom was simply a pragmatic compromise to ensure social peace and political stability, the Supreme Court of Canada in a series of judgments that pre-dated the Charter sought to articulate a principled account of religious freedom as an “original freedom” that is an important “mode[] of self-expression” and “the primary condition[] of the community life”. This understanding of religious freedom shaped the Supreme Court of Canada’s initial reading of freedom of conscience and religion protected by s. 2 (a) of the Canadian Charter of Rights and Freedoms. However, the story of religious freedom in Canada is not simply that of a linear progression from the pragmatic tolerance of religious minorities to the principled protection of the individual’s religious freedom. In its subsequent s 2 (a) decisions, the Court began to read freedom of religion as a form of equality right that requires the state to remain neutral in religious matters. The state must not prefer the practices of one religious group over those of another and it must not restrict the religious practices of a group unless it has a substantial public reason to do so. Underlying the Court’s commitment to religious freedom is a recognition of the deep connection between the individual and her/his spiritual commitments and religious community and a desire to avoid the marginalization of minority religious groups. Concerns about inclusion and social peace that lay behind the extension of religious tolerance in Canada’s early history continue to be important in the contemporary justification and interpretation of religious freedom. The Court’s commitment to state neutrality in religious matters requires it to distinguish between the private sphere of individual or group spiritual life and the sphere of public secular life. However, the line between these two spheres is contestable, moveable, and porous.
Résumé
Les premiers engagements du Canada en faveur de la liberté de religion résultaient majoritairement d’un compromis pragmatique visant à assurer la paix sociale et la stabilité politique, mais, dans une série de jugements antérieurs à la Charte, la Cour suprême du Canada a tenté de formuler une définition juste de la liberté de religion en tant que « liberté primordiale » qui constitue un important « mode […] d’expression » et la « condition fondamentale de [l’]existence au sein d’une collectivité ». Cette conception de la liberté de religion a façonné l’interprétation que la Cour suprême du Canada a initialement adoptée quant à la liberté de conscience et de religion protégée par l’alinéa 2a) de la Charte canadienne des droits et libertés. Cependant, l’évolution de la liberté de religion au Canada — de la tolérance pragmatique de minorités religieuses à la protection raisonnée de la liberté de religion individuelle — n’a pas suivi une courbe linéaire. Dans ses décisions postérieures portant sur l’alinéa 2a), la Cour a commencé à assimiler la religion à une forme de droit à l’égalité qui exige que l’État demeure neutre en ce qui a trait aux questions de religion. L’État ne doit pas privilégier les pratiques d’un groupe religieux par rapport à celles d’un autre et ne doit pas restreindre les pratiques religieuses d’un groupe à moins d’avoir un motif majeur d’intérêt public de ce faire. La mission de la Cour en matière de liberté de religion tire sa source de la reconnaissance de l’attachement profond qui unit une personne à ses engagements spirituels et à sa communauté religieuse, ainsi que du désir d’éviter la marginalisation de groupes religieux minoritaires. Les préoccupations liées à l’inclusion et à la paix sociale à l’origine de l’élargissement de la tolérance religieuse dans les débuts de l’histoire du Canada occupent encore de l’importance dans la justification et l’interprétation contemporaines des libertés religieuses. Le mandat de la Cour concernant la neutralité étatique dans les questions religieuses exige qu’elle fasse la distinction entre la sphère privée de la vie spirituelle d’un individu ou d’un groupe et la sphère de la vie séculière publique. La frontière entre ces deux sphères est toutefois contestable, fluctuante et perméable.
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