Résumés
Abstract
This article argues that the shortcomings of the currently dominant transitional justice model, which largely ignores considerations of social justice, can be explained by several structural factors within the international legal system. It considers the relatively recent establishment of transitional justice institutions and argues that despite different forms – international criminal tribunals, truth and reconciliation commissions, peoples’ tribunals – these institutions are motivated by similar rationales and have the same underlying objectives. These parallels, enhanced by the both explicit and implicit normative influences that the respective institutions have on each other, and the overly linear notion of time embedded in international law have given rise to a problematic model of transnational transitional justice. Among others, this model hinders the pursuit of social justice beyond a narrow focus on individual human rights and individualized responsibilities for specific crimes. The article calls for a deliberate turn away from prefabricated institutional responses as well as for a much-needed reconceptualization of the prevailing model of justice within international legal discourses in order to address structural inequalities and forms of injustice that are often part of the root causes of armed conflicts.
Résumé
Dans cet article, l’auteur soutient que les failles du modèle de justice transitionnelle actuellement dominant, qui tient peu compte des principes de justice sociale, peuvent s’expliquer par plusieurs facteurs structurels du système juridique international. Il examine l’établissement relativement récent des institutions de justice transitionnelle et soutient que, malgré les diverses formes qu’elles revêtent – tribunaux pénaux internationaux, commissions de vérité et de réconciliation, tribunaux des peuples –, ces institutions reposent sur des assises similaires et visent les mêmes objectifs sous-jacents. Nourris par les influences normatives explicites et implicites que les différentes institutions exercent l’une sur l’autre, ces concepts parallèles, ainsi que la notion de temps trop linéaire ancrée en droit international, ont donné naissance à un modèle de justice transitionnelle internationale qui pose problème. Ainsi, ce modèle entrave la poursuite de la justice sociale, notamment en raison de la portée restreinte de son action, soit les droits humains individuels et les responsabilités individuelles à l’égard de crimes particuliers. L’auteur plaide en faveur du rejet des réponses institutionnelles préfabriquées et d’une reconceptualisation, indispensable, selon lui, du modèle de justice prédominant dans les discours juridiques internationaux afin de remédier aux inégalités structurelles et aux formes d’injustice qui constitutent souvent les causes profondes des conflits armés.