ChroniquesLes études québécoises à l’étranger

La littérature québécoise en Espagne : recherche et formation

  • Carmen Mata Barreiro

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  • Carmen Mata Barreiro
    Universidad Autónoma de Madrid

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Couverture de Fictions québécoises de l’ailleurs, Volume 48, numéro 2 (143), hiver 2023, p. 7-156, Voix et Images

En 2001, dans un article de la revue Globe. Revue internationale d’études québécoises portant sur les études québécoises en Espagne, nous avons eu l’occasion d’analyser leur genèse depuis la fin de la décennie 1980, les facteurs et les moteurs qui ont déterminé leur développement, et les étapes de la construction de ce champ scientifique dans notre pays. Nous y avons examiné comment les études québécoises ont grandi dans un contexte qui semblait être leur environnement « naturel », celui des études canadiennes, et comment elles se sont engagées ensuite dans un processus de maturité les menant vers l’autonomisation. Nous avons également mis en relief le degré d’enrichissement scientifique qu’elles ont apporté sur le plan de la formation et de la recherche. Nous nous proposons, dans cette chronique, de nous focaliser sur la littérature québécoise comme objet de traduction, de formation, d’étude et de recherche en Espagne. Nous soulignerons les synergies des acteurs qui oeuvrent à la visibilité de la création littéraire québécoise, ainsi que l’évolution de sa réception. Nous montrerons comment, au cours des dernières années, la littérature québécoise et la recherche associée à son étude sont devenues un moteur de renouvellement des études littéraires françaises et francophones en Espagne, enracinées dans l’univers de la philologie, discipline qui connaît un certain essoufflement face aux grandes questions que la littérature contemporaine exprime. La convergence entre les représentations positives associées au Canada et au Québec dans le contexte social espagnol, la perception du Québec comme un espace d’innovation chez des professeurs d’université, particulièrement dans le domaine des études françaises-francophones, et l’offre de bourses de complément de spécialisation et de recherche par le gouvernement du Canada a déterminé l’intégration de la littérature québécoise dans les programmes de licence et de doctorat de philologie française dès la fin de la décennie 1980. Ainsi, à l’Université de Saint-Jacques-de-Compostelle, le théâtre québécois a été l’objet d’un cours de doctorat à partir de 1988, et une thèse intitulée Le personnage romanesque dans l’oeuvre de Louise Maheux-Forcier a été soutenue en 1989 ; c’est le cas aussi de l’Université d’Oviedo, où deux cours ont été créés en 1990, dont un cours de doctorat sur l’« Étude comparée d’auteures canadiennes francophones et anglophones contemporaines ». Les échanges que nous, professeur·e·s des universités espagnoles, avons eu l’occasion de faire dès la fin du xxe siècle avec les chercheur·euse·s et professeur·e·s québécois·e·s, dans le cadre de séjours de formation et de recherche au Québec, nous ont aussi permis d’appréhender d’autres approches de la recherche dans le domaine de la littérature, lesquelles se sont avérées fort enrichissantes. Ainsi, nous y avons remarqué la consolidation des approches transdisciplinaires et l’importance des dimensions éthique et politique. Ces découvertes initiales nous ont encouragés à modifier notre représentation des objets « littérature française » et « culture et civilisation françaises », à la suite de quoi nous avons proposé des matières nouvelles à contenu québécois. Le processus d’innovation est devenu parallèlement un processus de décolonisation au sein de nos départements. La concentration traditionnelle sur la littérature française a fait place à l’attention à de nouvelles aires littéraires et culturelles, et sont apparues des matières telles que « Littérature francophone du Canada » – parallèlement à « Littérature francophone de Belgique » et « Littérature francophone du Maghreb » – ainsi que celles axées sur des objets de recherche tels que les relations de voyage, les écritures migrantes et l’écriture au féminin. Les tournées d’auteur·e·s québécois·e·s et d’experts de la littérature québécoise, dès la décennie 1990, ont contribué à consolider l’intérêt et la connaissance de cette discipline chez les professeur·e·s et les étudiant·e·s. Des écrivain·e·s comme …

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