Résumés
Résumé
Cet article se penche sur le travail de l’écriture de Gagnon, envisagé dans sa dimension subjective où se trouve mis à découvert le vide qui habite toute parole. S’y trouvent analysés les textes théoriques de Gagnon publiés au sein de périodiques et son premier texte poétique, où la quête d’atteindre ce vide – que Gagnon décline à travers l’image de « l’interstice signifiant » – est manifeste, voire explicitée : le recueil Antre (1978). Il s’agit dès lors de cerner, avec les écrits de Gagnon et en déployant certaines notions psychanalytiques qui impulsent son écriture (jouissance, réel, pulsion de mort), la nature de cet interstice, de même que ses potentialités poétiques et politiques. Car l’écriture, chez Gagnon, est à la fois ce qui permet d’explorer cet interstice et de ne pas y sombrer, un tel lieu étant conçu comme un espace de disparition, où les repères sont amenés à être dissous, mais aussi, et par là même, comme un espace à investir. L’article s’intéresse également aux conséquences institutionnelles de cette proposition poétique de Gagnon, dans son propre parcours et au sein de certains discours critiques ayant suivi ses publications.
Abstract
This article focuses on Gagnon’s writing process, viewed from its subjective dimension where the gaps intrinsic to all speech are exposed. It analyses Gagnon’s theoretical texts published in periodicals and her first poetic text, where the quest to enter this void - which Gagnon describes through the image of the “signifying interstice” - is evident, even explained: the Antre collection (1978). Hence, it is a question of defining the nature of these intervening spaces as well as their poetic and political potential through the writings of Gagnon and by applying certain psychoanalytic notions that drive her writing (jouissance, reality, death wish). For Gagnon, writing is that which allows an exploration of this void without sinking into it, such a location having been conceived as a space in which to disappear, where points of reference are introduced in order to be dissolved, and at the same time, as a space in which to invest. The article also examines institutional consequences of Gagnon’s poetic proposition on her own journey and on certain critical discourse subsequent to her publications.
Resumen
Este artículo examina la escritura de Gagnon en su dimensión subjetiva, que revela el vacío que habita toda palabra. En él se analizan los textos teóricos de Gagnon publicados en periódicos y su primer texto poético, en el que la búsqueda de alcanzar ese vacío -que Gagnon revela mediante la imagen del "intersticio significante"- se pone de manifiesto, incluso se explícita: la recopilación Antre (Antro) (1978), Se trata por lo tanto de identificar, a partir de los escritos de Gagnon y de ciertas nociones psicoanalíticas que animan su escritura (el goce, lo real, la pulsión de muerte), la naturaleza de este intersticio, así como su potencial poético y político. Para Gagnon, la escritura es lo que permite explorar este intersticio y, a la vez, el medio de evitar hundirse en él, un lugar concebido como un espacio de desaparición, donde las referencias están destinadas a disolverse, pero también, y por la misma razón, como un espacio en el que hay que enfocarse. El artículo aborda también las consecuencias institucionales de esta propuesta poética de Gagnon, en su propia trayectoria y en ciertos discursos críticos que han seguido a sus publicaciones.