Résumés
Résumé
Cet article propose une lecture des livres de Lise Tremblay La héronnière, La soeur de Judith et L’Habitude des bêtes basée sur la façon originale — à notre avis sans équivalent — dont ils mettent en forme l’habitabilité des lieux exurbains de la province. Ces derniers apparaissent comme des communautés opaques et rébarbatives dont la part représentable tient à des réseaux langagiers issus de modes d’échange en principe étranger à la langue littéraire : la méfiance, la médisance, la rumeur. La tâche de l’auteure, qui s’avoue elle-même extérieure à ces réseaux, relève alors bien plus du rapiéçage que de la représentation ou du témoignage. À l’arrivée, la géographie imaginaire que cela dessine nous aide à penser plus avant le rapport de l’écrivain.e du Québec à son territoire, particulièrement en regard des notions d’authenticité et d’enracinement dont on dira que le lien aux espaces régionaux contemporains pourrait souffrir davantage de controverse.
Abstract
This article suggests a reading of Lise Tremblay’s works La héronnière, La soeur de Judith and L’Habitude des bêtes based on the original—and in our view unparalleled—way in which they give form to the liveability of the province’s exurban areas. These are depicted as opaque and forbidding communities, some part of which can be represented through language-related networks arising from exchange modes that are unrelated, as a general rule, to literary language: mistrust, malicious gossip, and rumour. In this context, the author—who acknowledges that she is located outside the networks—is more involved in piecing things together than in providing representation or bearing witness. The imaginary geography she depicts is an opportunity to think through the relation between Québec writers and their territory, especially in terms of concepts of authenticity and rootedness of which it may be said that the connection with contemporary regional spaces might suffer from greater controversy.
Resumen
Este artículo propone una lectura de las obras de Lise Tremblay La héronnière (El nido de garzas), La soeur de Judith (La hermana de Judith) y L’Habitude des bêtes (La costumbre de las bestias), basada en la manera original –en nuestra opinión sin equivalente– en que dan forma a la habitabilidad de los lugares suburbanos de la provincia. Estos últimos aparecen como comunidades opacas y poco atractivas cuya parte representable se debe a unas redes lingüísticas provenientes de formas de intercambio en principio ajenas a la lengua literaria: la sospecha, la maledicencia, el rumor. La labor de la autora, que confiesa ser ajena a dichas redes, depende entonces mucho más del remiendo que de la representación o el testimonio. A la llegada, la geografía imaginaria que ello dibuja nos ayuda a pensar, más adelante, en la relación de la escritora de Quebec con su territorio, particularmente en lo que respecta a nociones de autenticidad y arraigo, y se dirá que el vínculo con los espacios regionales contemporáneos podría padecer más bien de controversia.