Résumés
Résumé
La peau d’Élisa est le résultat d’une commande adressée à Carole Fréchette par le projet Écrire la ville, organisé conjointement par le Centre des auteurs dramatiques de Montréal et l’Atelier Sainte-Anne de Bruxelles. La conception du projet date de 1995, la création de 1998 au Théâtre d’Aujourd’hui. Il y a certes un choix étonnant à ce que ce projet qui vise à « écrire la ville » prenne la forme du souvenir raconté à haute voix, « avec des petits détails qui donnent des frissons », et que ces souvenirs, qu’on emprunte au besoin (« Vous n’auriez pas, comme ça, tout de suite, un souvenir à me prêter ? »), aient aussi pour fonction de protéger la peau du vieillissement. L’article interroge cette étrange relation entre le corps, la parole et la ville, qui engendre la transformation de l’actrice en conteuse, voire en rhapsode, livrant en ses propres mots les souvenirs des autres, pour ne pas avoir à répondre des siens propres, et à ce que, à travers ces souvenirs, ce soit, somme toute, la ville de Bruxelles qui se trouve redessinée.
Abstract
La peau d’Élisa is the outcome of a commission given to Carole Fréchette by Écrire la ville, a project jointly organized by the Centre des auteurs dramatiques de Montréal and the Atelier Sainte-Anne in Brussels. The project was conceived in 1995 and first performed in 1998 at the Théâtre d’Aujourd’hui. There is certainly something surprising about the fact that a project intended to “write the city” takes the form of memories related out loud, “avec des petits détails qui donnent des frissons,” and that these memories, which in some cases are borrowed (“Vous n’auriez pas, comme ça, tout de suite, un souvenir à me prêter?” also serve to protect skin from aging. The article questions the strange relationship between the body, speech and the city that causes the actress to become a storyteller, or perhaps even a rhapsodist, conveying in her own words the memories of other people so as to avoid having to answer for her own; strangely, also, in the end, it is the city of Brussels that is redrawn through these memories.
Resumen
La peau d’Élisa (La piel de Elisa) es el resultado de un encargo que se dio a Carole Fréchette mediante el proyecto Écrire la ville (Escribir la ciudad), organizado conjuntamente por el Centro de Autores Dramáticos de Montreal y el Taller Sainte-Anne de Bruselas. La concepción del proyecto se remonta a 1995, con la creación de 1998 en el Théâtre d’Aujourd’hui. Lo cierto es que hay una opción extraña para que dicho proyecto, que aspira a “escribir la ciudad”, adopte la forma del recuerdo narrado en voz alta, “con pequeños detalles que dan escalofríos”, y que estos recuerdos a los cuales se recurre cuando haga falta (“¿No podría usted así, ahora mismo, prestarme algún recuerdo?”), tengan también como función proteger la piel del envejecimiento. En este artículo, se interroga uno acerca de esta extraña relación entre el cuerpo, la palabra y la ciudad, que engendra la transformación de la actriz en narradora, incluso en rapsoda, al entregar con sus propias palabras los recuerdos de otros, por no tener que responder de los suyos propios, y acerca de que sea, en suma, a través de dichos recuerdos, la ciudad de Bruselas la que se vuelve a diseñar.