Résumés
Résumé
Le dernier roman de Mordecai Richler, Barney’s Version (1997), s’il propose sous la forme des mémoires un récit autobiographique du personnage de Barney Panofsky, déploie un sous-texte rempli de références culturelles et mémorielles qui en appelle à une communauté de lecteurs élus par une même connaissance des signes textuels de la judéité. Cet article tente d’abord de montrer comment est (ré)activé ce réseau dans la construction d’une bibliothèque imaginaire érigée en lieu de mémoire permettant le legs patrilinéaire. Sur ces bases, il dégage ensuite en quoi l’anglais « yiddishifié » de Richler est un lieu de sédimentation de l’identitaire judaïque, et opère comme une modalité du rite, c’est-à-dire dans un double mouvement d’ouverture à l’élection d’une communauté et de repli sur le secret — moyen de préserver l’accès aux signes aux initiés, à la manière du schibboleth.
Abstract
Mordecai Richler’s last novel, Barney’s Version (1997), presents itself as the memoirs of Barney Panofsky, embodying the character’s autobiographical narrative. At the same time the novel’s subtext is filled with cultural and memory-related references that evoke a community of readers—a chosen group defined by the fact that its members recognize the textual signs of Jewishness. This article shows how this network is (re)activated through the construction of an imaginary library defined as a place of memory that makes patrilinear legacy possible. On this basis, it then shows how Richler’s Yiddishized English embodies a sedimentation of Jewish identity: through a double movement of opening to community and withdrawing into secrecy, it operates as a kind of rite, functioning as a shibboleth to ensure that only insiders have access to signs.
Resumen
La última novela de Mordecai Richler, titulada Barney’s Version (1997), aunque adopta la forma de unas memorias, propone un relato autobiográfico del personaje de Barney Panofsky, despliega un subtexto lleno de referencias culturales y memoriales que va dirigido a una comunidad de lectores unidos por un mismo conocimiento de los signos textuales de la judeidad. En este artículo trataremos, en primer lugar, de mostrar cómo se (re)activa esta red en la construcción de una biblioteca imaginaria erigida en lugar de memoria que permite un legado patrilineal. Sobre estas bases, estaremos luego en condiciones de despejar en qué el inglés ‘yiddisheado’ de Richler es un lugar de sedimentación de la identidad judaica y actúa como una modalidad del rito, esto es, en un doble movimiento de apertura a la elección de una comunidad y de repliegue sobre el secreto –una forma, como quien dice, de preservar para los iniciados el acceso a los signos, a la manera del schibboleth.