Résumés
Résumé
Cet article, en s’arrêtant sur Je suis un écrivain japonais, présente d’abord la posture développée par Olivier Cadiot et Pierre Alferi dans les deux seuls numéros de leur Revue de littérature générale pour montrer comment l’usage thématique de la poésie dans Je suis un écrivain japonais partage leur objectif de décloisonner les genres au profit d’une occupation de l’écriture. Cet article expose ensuite la manière dont le roman de Laferrière défait l’éternelle opposition entre théorie et désir en construisant une « expérience de pensée » qui produit des correspondances entre le passé et le présent, la poésie et le roman, le Japon et Haïti. Troisièmement, en observant le travail à la fois littéral et métaphorique que le roman fait du cliché, cette étude propose une critique de la notion d’originalité, avant d’observer, en conclusion, les stratégies d’éloignement de soi utilisées par Laferrière pour réactiver le vieux projet avant-gardiste de réconcilier l’art et la vie.
Abstract
This article, which focuses on Je suis un écrivain japonais, begins by presenting the posture developed by Olivier Cadiot and Pierre Alferi in the only two issues of their Revue de littérature générale; it demonstrates that Laferrière, through his thematic use of poetry in Je suis un écrivain japonais, shares Cadiot and Alferi’s objective of decompartmentalizing genres to foster an occupation of writing. The article goes on to show how Laferrière’s novel dismantles the timeless opposition between theory and desire by constructing an “experience of thought” that produces correspondences between past and present, poetry and novel, Japan and Haiti. In a third section, a critique of the idea of originality is put forward based on observation of the novel’s both literal and metaphorical treatment of cliché. The study concludes by examining the strategies of distance that Laferrière uses to reactivate the old avant-garde project of reconciling art and life.
Resumen
Este artículo, al detenerse en Je suis un écrivain japonais (Soy un escritor japonés), presenta en primer lugar la postura desarrollada por Olivier Cadiot y Pierre Alferi en los dos únicos números de su Revista de literatura general para mostrar cómo el uso temático de la poesía en Soy un escritor japonés comparte su objetivo de descompartimentar los géneros en beneficio de una ocupación de la escritura. El artículo expone luego la manera en que la novela de Laferrière deshace la eterna oposición entre teoría y deseo construyendo una “experiencia de pensamiento” que produce correspondencias entre el pasado y el presente, la poesía y la novela, Japón y Haití. En tercer lugar, al observar el trabajo a la vez literal y metafórico que hace la novela con el cliché, este estudio propone una crítica de la noción de originalidad, antes de observar, como conclusión, las estrategias de alejamiento de uno mismo que utiliza Laferrière para reactivar el viejo proyecto vanguardista de reconciliar el arte y la vida.