Résumés
Résumé
L’un des paradoxes les plus remarquables chez Louis Dantin est que ce critique et auteur détestait les différends et que, néanmoins, il n’est à peu près pas une de ses oeuvres qui n’ait choqué les lecteurs de son temps. Dantin se croyait presque fatalement incapable de ne rien écrire qui ne tournât à l’hétérodoxie… Le recours à l’anonymat et au pseudonymat pose donc ici un intéressant problème : quel est leur rôle à l’intérieur de la transgression ? Cet article pose que, dans les quatre étapes qui conduisent à l’acte transgressif selon George-Elia Sarfati, la signature fictive joue un rôle essentiel à partir de la troisième étape, créant une distinction nécessaire entre l’homme qui demeure en retrait et son délégué transgresseur, la figure auctoriale.
Abstract
One of Louis Dantin’s most remarkable paradoxes is the fact that this critic and author detested any kind of disagreement, and yet, there is probably not a single one of his works that did not shock readers of his time. Dantin believed himself almost fatally incapable of doing anything that did not turn to heterodoxy. His use of anonymity and pseudonymity therefore raises an interesting issue: what part do they play in a context of transgression? This article argues that in the four stages leading to the transgressive act, the fictitious signature starts to play a key role at the third stage, creating a necessary distinction between the man, who remains withdrawn, and his transgressive delegate, the authorial figure.