Résumés
Résumé
Le Parc national de Waza et sa périphérie font partie d’un ensemble écologique, la plaine d’inondation de Waza Logone, située dans la région de l'extrême-Nord du Cameroun. La connaissance de la biodiversité surtout végétale étant à la base des aménagements nécessaires à la restauration de l'environnement, cette étude a pour objectif d’évaluer qualitativement et quantitativement la ressource ligneuse dans la périphérie du PNW. L'étude se focalise sur une analyse comparative de la partie est du Parc (dominée par les sols hydromorphes, riches en argiles fluviatiles et fluvio-lacustres et inondés une partie de l'année) et de la partie ouest (caractérisée par la dominance des sols lessivés et des planosols, constitués d'un mélange de sable et de sable argileux fluvio-lacustre). Le dispositif expérimental de la recherche effectuée est constitué de transects de tailles variables, horizontaux et parallèles, et équidistants. La collecte des données s’est faite sur 23 transects, avec un taux de sondage de 0,8 %. Sur chaque transect, les données dendrométriques de toutes les espèces ligneuses ont été collectées à hauteur de poitrine (1,30 m) ou à 10 cm du sol (pour des espèces qui branchent à moins d’un mètre de hauteur). L’analyse floristique qualitative a utilisé le système de classification APG (Angiosperms Phylogeny Group) III. L’inventaire floristique a permis de recenser un total de 52 espèces ligneuses réparties en 42 genres et appartenant à 21 familles dans la périphérie du PNW. L'indice de diversité (Shannon) est élevé à l'ouest du Parc. Ceci montre que les perturbations, bien que visibles dans cette zone, n'ont pas eu une forte influence sur la diversité des ligneux, et qu'on est en présence de peuplements relativement vieux, matures et structurés. À l'est par contre, cet indice de diversité est faible; ce qui montre la forte perturbation du milieu, avec pour conséquence la dominance de quelques espèces. La structure verticale montre que les tiges les moins représentées sont les tiges d’avenir et les tiges de régénération, avec une différence très grande par rapport aux autres tiges, signe que l'écosystème dans son ensemble est en état de dégradation. Plusieurs facteurs sont à l'origine des différences entre l'est et l'ouest du Parc. Tout d'abord, les facteurs pédologiques (texture du sol, degré d'aération du sol, etc.). Mais ceux-ci sont amplifiés par les facteurs climatiques et la croissance démographique. L'eau, présente pendant plus longtemps au cours de l'année dans cette région située à la lisière de la zone sahélienne, fait que cette zone accueille une partie de la population y compris les éleveurs transhumants et agriculteurs. Les répercussions sur les ressources ne sont qu'évidentes. Aussi, la faiblesse des capacités de déploiement des services de conservation pendant certaines périodes de l'année (période des inondations) favorise les prélèvements illégaux des ressources ligneuses tant à l'extérieur qu'à l'intérieur du Parc, alors que la pression démographique et les variations climatiques influencent de manière directe ou indirecte l'écologie des espèces ligneuses.
Mots-clés :
- diversité floristique,
- Parc National de Waza,
- zone périphérique,
- ressource ligneuse,
- Cameroun,
- Afrique,
- biodiversité
Abstract
The Waza National Park and its peripheries are part of an ecological unit of the Waza Logone flood plain, located in the far North region of Cameroon. The knowledge of biodiversity, especially plant biodiversity is the basis of the management necessary for the restoration of this environment. This study aims to qualitatively and quantitatively evaluate plant resources in the periphery of the park. The study focuses on a comparative analysis of the eastern part of the Park (dominated by hydromorphic soils rich in clay, river-lake sand and flooded river during part of the year) and the Western part (characterized by the dominance of Planosols and leached soils, made of a mixture of sand and clay river-lake sand). The experimental research carried out consists of transects with variable sizes, horizontal, parallel and equidistant. Data collection was made on 23 transects, with a sampling rate of 0.8 %. On each transect, dendrometric data of all plant species were collected at breast height (1.30 m) or 10 cm from the ground (for species that were less than one meter in height. The qualitative floristic analysis used the APG classification system (Angiosperms Phylogeny Group) III. The floristic survey identified a total of 52 woody species, distributed in 42 genera and 21 families belonging to the Waza National Park periphery. The diversity index (Shannon) is high in the west of the Park. This shows that physical disturbances, although visible in the zone, did not have a strong influence on the diversity of plant species, and that, there is the presence of relatively old, mature and structured stands. On the contrary, this diversity index is low in the eastern part of the park; this indicates a strong physical disturbance of the area, resulting in the dominance of few species. The vertical structure shows that the future stems and the regeneration stems are less represented, with a very big difference as compared to other stems, an indication that the entire ecosystem is in a state of degradation. Several factors are behind the differences between the eastern and the western part of the Park. First, the pedological factors (soil texture, degree of soil aeration etc.). But these are amplified by climatic factors and population growth. Water, present for a longer time during the year in this region on the edge of the Sahel attracts part of the population especially farmers and livestock rearers. The repercussions on the resources are evident. Also, weak conservation services deployment capabilities during certain periods of the year, (period of flooding) promotes illegal harvesting of plant resources both outside and inside the park, while the population pressure and climatic variations influence the ecology of plant species either directly or indirectly.
Keywords:
- floristic diversity,
- Waza National Park,
- Peripheral zone,
- timber resources,
- biodiversity,
- Cameroon,
- Africa
Veuillez télécharger l’article en PDF pour le lire.
Télécharger
Parties annexes
Bibliographie
- Ariori, S.L. et P. Ozer, 2005, Évolution des ressources forestières en Afrique de l'Ouest soudano-sahélienne au cours des 50 dernières années, Geo-Eco-Trop, 29, pp. 61-68.
- Boubacar, H., 2010, Caractérisation biophysique des ressources ligneuses dans les zones dégradées et reverdies au Sahel : cas du département de Mayahi, Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme d’études approfondies en Biologie appliquée, Université Abdou Moumouni Niamey – Niger, 69p.
- Brabant, P. et M. Gavaud, 1985, Les sols et les ressources en terres du Nord Cameroun (Provinces du Nord et de l'Extrême - Nord), ORSTOM, Bondy, 285 p. + annexes.
- Brabant, P., 1968, Sols ferrugineux et sols apparentés du Nord du Cameroun. Aspects de leurs pédogénèses, ORSTOM Yaoundé, 42 p. multigr.
- Carrière, M., 1996, Impact des systèmes d'élevages pastoraux sur l'environnement en Afrique et en Asie tropicale et sub- tropicale aride et sub-aride, SAARBRÜCKEN-Allemagne, Scientific Environmental Monitoring Group Universität des SaarlandesInstitut für Biogeographie, 70p.
- Dimobe, K., K. Wala, K. Batawila, M. Dourma, Y. Woegan et K. Akpagana, 2012, Analyse spatiale des différentes formes de pressions anthropiques dans la réserve de faune de l’Oti-Mandouri (Togo), VertigO - la revue électronique en sciences de l'environnement [En ligne], Hors-série 14 | septembre 2012, mis en ligne le 12 septembre 2012, consulté le 13 mai 2015, URL : http://vertigo.revues.org/12423 ; DOI : 10.4000/vertigo.12423.
- Frontier, S., D. Pichod-Viale, A. Lepretre, D. Davoult et C. Luczak, 2008, Écosystèmes : structure, fonctionnement, évolution, 4e édition, Dunod, Paris, 558 p.
- Hafawa F. B. J., Serge D., Amina D. B., Zeineb G. G., Laı¨la R., Ingeborg S. M., Mounira O. et Semia B. S. L., 2009, Structures de vegetation et conservation des zones humides temporaires mediterraneennes : la region des Mogods (Tunisie septentrionale), C. R. Biologies 333 (2010), pp. 265–279
- Henry, M., A. Salis et A. W. Asante, 2009, Rapport final : formation des cadres du Ministère de l’Environnement et du Cadre de Vie en comptabilité carbone, Kombissiri, Burkina Faso, UICN, 35p.
- Kaboré, C., 2005, Aménagement des forêts au Sahel. Point sur vingt années de pratiques au Burkina Faso, Ouagadougou, 142 p.
- Kigomo, B., P. Civil et S. Woudell, 1990, Forest composition and regeneration, Journal of ecology, pp177-185.
- Lebrun, J., 1960, Études sur la flore et la végétation des champs de larve au nord du Lac Kivu, Expl. Parc Nat. Albert, Mission J. Lebrun, fasc. É, Inst. Parcs Nat. C. B., 352 p.
- Letouzey, R., 1985, Carte phytogéographique du Cameroun au 1/500 000. 1) Domaine sahélien et soudanien. IRA (Herbier National), Yaoundé. Institut de la Carte Internationale de la Végétation, Toulouse, pp.1-26.
- Letouzey, R., 1968, Étude phytogéographique du Cameroun, P Lechevalier, Paris, 508 p.
- Ministère de l'Environnement et des Forêts (MINEF), 1997, Plan directeur d'aménagement du Parc National de Waza, Cameroun, MINEF/UICN, 114 p.
- Ministère de l’Environnement et de la Protection de la Nature (MINEP), 2006, Plan d'action national de lutte contre la désertification (PAN/LCD), Cameroun, MINEP/PNUD, 221 p.
- Mvondo Awono, J-P., 2003, Plan Directeur de Recherche pour la Plaine d’Inondation du Logone, Cameroun (2004-2014), CEDC, Maroua, Cameroun, CML - Université de Leiden, Pays-Bas et UICN, Gland, Suisse.
- N’da D., H., Y. C. Adou, K. E. N’guessan, M. Kone et Y.C. Sagne, 2008, Analyse de la diversité floristique du parc national de la Marahoué, Centre-Ouest de la Côte d’Ivoire, Afrique science, 4 (03), pp. 552-557
- Ntoupka, M., 1999, Impact des perturbations anthropiques (pâturage, feu, et coupe de bois) sur la dynamique de la savane arborée en zone soudano-sahélienne du nord du Cameroun, thèse de Doctorat de l’université, Paul Valery- Montpellier III, 260 p.
- Picard, N., 2006, Projet de développement rural participatif dans le moyen Atlas central (projet Khénifra), France, CIRAD, 43 p.
- Sandjong Sani, R. C., M. Ntoupka, I. Adamou et T. Vroumsia, 2013, Étude écologique du Parc National de Mozogo- Gokoro (Cameroun) : prospections préliminaires de la flore ligneuse et du sol pour sa conservation et son aménagement, Int. J. Biol. Chem. Sci. 7(6), pp. 2434-2449.
- Sani, A. R., 2009, Caractérisation biophysique des ressources ligneuses dans un site reverdi et un site dégradé dans le Département de MIRRIAH, Mémoire de fin de cycle de l'obtention du Diplôme d'Ingénieur d'Eaux et forêts, Université Abdou Moumoun, 62p.
- Scholte, P., Kirda, P., Adam, S. et Kadiri, B., 2000, Floodplain rehabilitation in North Cameroon : impact on vegetation dynamics, Applied Vegetation Science 3, pp. 33-42.
- Sitayeb, T., K. Benabdeli et C.R. Biologies, 2008, Contribution à l’étude de la dynamique de l’occupation des sols de la plaine de la Macta (Algérie) à l’aide de la télédétection et des systèmes d’information géographique, Publié par Elsevier Masson SAS, C. R. Biologies 331 (2008) 466–474
- Sonke, B., 1998, Étude floristique et structurale des forêts de la Réserve de faune du Dja (Cameroun), Thèse de Doctorat, Université Libre de Bruxelles, 267 p.
- Sorensen, T. in Gounot 1969, A method of establishing groups of amplitude in plant sociology based on similarity of content, and its application to analysis of the vegetation on Danish commons, Biologisfter, 5 (1948), pp. 1-34.
- Tchobsala, A. Amougou et M. Mbolo, 2010, Impact of wood cut on the structure and floristic diversity of vegetation in the peri-urban zone of Ngaoundéré (Cameroon), Journal of Ecology and the Natural Environment, 2(11), pp. 235-258.
- Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), 2007, Plan de gestion de la plaine d’inondation de Waza Logone, Document produit dans le cadre des Projets Pilotes UICN-CBLT, UICN, Maroua, Cameroun, 172 pages + annexes.
- Wafo, G., 2008, Les aires protégées de l’Extrême-Nord Cameroun entre politiques de conservation et pratiques locales, Thèse de Doctorat en Géographie-Aménagement-Environnement, Université d’Orléans, 325 p.