EN :
Vancouver is known internationally as one of the world’s most livable and beautiful cities, and its “natural” attributes are seen as being integral to what makes it so special. Nestled on a small plateau between the alluring beaches and dramatic shoreline of the Pacific Ocean and the Coast Mountain Range, the city has trumpeted its aesthetically stunning environment for over one century. Central to this message has been the fact that Vancouver’s drinking water supply is so clean that it has historically required no chemical or other treatment—besides a basic filtering—before it is fit for human consumption.
Those who were initially responsible for administering the city’s water supply demonstrated most curious behaviour in carrying out their duties. To be sure, they exalted their water for its purity and broadcast this message to the world, believing as they did that such a precious resource could originate only in pristine wilderness that was as pleasing to the eye as it was free from human intrusions. As a result, they went to enormous lengths to guard the basins from which this water came from anthropogenic activity. Paradoxically, they were completely comfortable with undertaking a series of measures to re-engineer and manage the watersheds upon which they depended, an approach that included dumping tons of a deadly toxin on the local trees. All these steps were simply part of their efforts to enhance the bounty with which Providence had gifted them, and to them it remained pure and unsullied as a result. The early history of managing Vancouver’s drinking water thus represents an extraordinary instance in which civic boosters viewed their actions through a prism that blurred the line between the human and non-human worlds, and their story highlights how often our attempts to manage “nature” is prone to creating issues that are potentially more dangerous than the ones we are trying to solve.
FR :
Vancouver est considérée internationalement comme une des villes les plus belles et des plus agréables à vivre, en raison particulièrement de l’intégration de son environnement naturel. Nichée sur un petit plateau entre de séduisantes plages, les côtes dramatiques du Pacifique et la chaîne Côtière, la ville clame hautement son environnement fortement esthétique depuis plus d’un siècle. La qualité de son eau a fait partie intégrante de ce message du fait que ses sources d’eau potable sont d’une qualité telle qu’à travers son histoire, la ville n’a jamais eu besoin de la traiter chimiquement ou d’autre façon, hors un simple filtrage.
Les responsables des débuts de l’administration de l’approvisionnement en eau potable de la ville ont fait preuve d’habitudes curieuses dans la conduite de leurs tâches. Ils ont en effet chanté la pureté de leur eau à travers le monde, croyant, pour avoir une eau de si grande qualité, qu’il fallait absolument la prélever dans un environnement sauvage aussi intact et beau qu’il était exempt d’intrusion humaine. Ils ont donc déployé tous les moyens pour préserver les bassins dans lesquels était prélevée cette eau potable. Ils étaient toutefois et paradoxalement entièrement confortables avec le fait de métamorphoser et gérer ces sources dont ils dépendaient, approche incluant l’administration d’énormes quantités de toxines sur les forêts environnantes. Ces processus étaient d’ailleurs considérés comme une accentuation des dons de la Providence dont ils jouissaient, et qui n’en affectaient nullement la pureté et l’intégrité. L’histoire des débuts de la gestion de l’eau potable de Vancouver représente donc un cas où la perception qu’avaient les promoteurs civiques de leur travail brouillait les limites entre mondes humain et non humain. Cette histoire met en lumière la fréquence avec laquelle nos tentatives de gérer la nature créent généralement des problèmes potentiellement dangereux et bien plus importants que ceux auxquels on tente de répondre.