EN :
Suburban living has become the definitive housing choice for a large majority of North Americans since the end of the Second World War. A longstanding image of the postwar suburbs highlights a stable and undifferentiated experience for young Canadians. Much of the popular and scholarly literature on these spaces tends to portray them as exclusively middle class, homogeneous, conformist, conservative, and alienating. While Canadian suburbia has appeared similar in outward appearance, increasingly more so in the postwar era, this has not necessarily meant that the suburbs have created total homogenization in the built environment, lifestyles, attitudes, and values of their inhabitants. Suburbs embody substantial economic, political, and cultural power in North America. In the past two decades a more nuanced response from academics on suburbia has emerged, in that some diversity, on several levels, is now noted. This article builds on this alternate view. I argue that young suburbanites were exposed to aggressive imagery, discursive constructs, and everyday practices in an attempt to discipline them for possible military service, ongoing participation in civilian defence, and that they internalized much of this. The resulting general atmosphere prepared them to engage “enemies,” under the auspices of the Cold War that lay both within, and outside, postwar childhood spaces. Evidence is based on oral histories, images produced for children, newspaper editorials, and the school-based literature and art that suburban students created.
FR :
La banlieue est devenue le choix de résidence définitif pour une grande majorité de la population nord-américaine depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. La représentation populaire de la banlieue d’après-guerre typique souligne son caractère stable offrant aux jeunes Canadiens une expérience uniforme. La plupart des descriptions populaires et académiques donnent une image négative de ces banlieues, comme étant exclusivement de classe moyenne, homogènes, conformistes, conservatrices et aliénantes. Alors que les banlieues canadiennes semblent uniformes en apparence – tendance s’accentuant au cours de l’après-guerre –, cela n’implique pas nécessairement qu’elles aient réussi une homogénéisation complète de l’environnement architectural, des modes de vie, des comportements et des valeurs de leur population. En réalité, les banlieues ont un grand pouvoir économique, politique et culturel en Amérique du Nord. Durant les deux dernières décennies, les chercheurs ont commencé à nuancer leur perception des banlieues, au fur et à mesure qu’ils ont remarqué ces éléments de diversité. Cet article contribue à cette transformation de perception. On y montre que les jeunes des banlieues ont été exposés à un imaginaire d’agression, des discours et des pratiques quotidiennes dans le but de les mouler pour le service militaire et la milice civique, ce qu’ils ont effectivement intériorisés en grande partie. Dans le contexte de la guerre froide, l’atmosphère générale qui en a résulté et qui a conditionné les jeunes à « affronter l’ennemi » était palpable à l’intérieur et à l’extérieur des espaces de jeu de cette période. L’analyse s’appuie sur des récits oraux, des images produites à l’intention des jeunes, des éditoriaux de journaux et sur des récits et oeuvres d’art que les élèves des banlieues ont créés.