Résumés
Résumé
Cet article analyse le travail continu de révision et de mise en oeuvre des rapports riverains de la ville de Sherbrooke. Sherbrooke est situé aux confins de la Magog et de la Saint-François, qui toutes deux se posent à la fois comme frein et tremplin au développement de la ville. C’est autour de la présence de ces rivières dans la ville de Sherbrooke que nous aborderons les rapports riverains. Au rythme des préoccupations sur la présence de l’eau dans la ville, ces rapports riverains se matérialisent également en fonction de la diversité des usages des rivières : production d’énergie hydraulique et hydro-électrique, construction de mur de soutènement et dragage pour maintenir un débit régulier, déversement d’eaux usées et approvisionnement d’eau potable, aménagement récréo-touristique. Sur une période de près de 100 ans, soit des débuts de l’industrialisation de la ville aux années 1970, la matérialité propre à chacun des rapports riverains est tour à tour revue et corrigée, et les pratiques qui y sont associées, remplacées. Ce qui reste de toute cette succession, ce sont les rivières elles-mêmes et des rapports qui trouvent leur matérialité dans les rives et les lits continuellement aménagés. En fait, notre recherche nous amène à considérer les rivières comme des infrastructures qui, tel un service public ou une voie publique locale, devaient continuellement s’adapter à la demande économique, sociale et culturelle changeante, mais qui, inversement, ordonnaient les développements de la ville, de l’espace urbain et de ses usages.
Abstract
This paper analyzes the river-city relationships, and their continual redefinitions and revisions, within the City of Sherbrooke. Sherbrooke is located at the confines of the Magog and Saint-François rivers, which both constrained and enabled the development of the city. We follow the concerns on the presence of water in the city, and see that these relationships also possess material foundations, especially through the diverse urban uses of the rivers: hydraulic and hydroelectric energy production, dredging and retaining walls to regulate the river flow, outfall of sewage, provision of drinking water, recreational facilities. Over a one hundred year period, from the beginning of the industrialization of Sherbrooke to the 1970s, the materiality of each of these relationships was revised and corrected, and the associated practices were replaced. What is left of this succession of concerns and practices are the rivers themselves and the relationships that are embedded materially in the river bed and the river banks. In fact, our findings led us to consider rivers as urban infrastructures: like a public utility or a local public way, they must continually adapt to the changing economic, social and cultural demands, while, conversely, they direct the development of the city, its urban spaces, and their uses.