Résumés
Résumé
Le béton armé a été introduit à Montréal au cours de la période qui va de 1905 à 1922. Cet article vise à retracer les mécanismes à l’œuvre dans le processus de légitimation du nouveau matériau de construction durant cette période. L’usage de celui-ci se généralise dans un contexte où des considérations relatives à un environnement urbain sécuritaire et hygiénique sont inscrites au cœur des représentations collectives. Face à une interprétation dominante qui privilégie les facteurs esthétiques, l’étude met en lumière d’une part, les facteurs économiques et, d’autre part, les caractéristiques socioculturelles de la demande pour le béton à partir d’aspects qualitatifs et subjectifs reliés aux notions modernes de salubrité et de durabilité telle que mises de l’avant par les promoteurs du nouveau matériau.
Abstract
Reinforced concrete was introduced in Montreal during the first two decades of the 20th century. This paper outlines the mechanisms underlying the legitimation process of reinforced concrete in Montreal between 1905 and 1922. In order to understand the attention given to this material, this paper reflects upon collective representations and attitudes which center on ideas of a safe and clean environment. It became apparent that these values were determined by functional and economical needs as well as sociocultural needs. Rather than rely on the study of the design impact of reinforced concrete, this article argues that recurrent concepts of permanence and salubrity were used as selling arguments by the advocates of reinforced concrete and contributed to the growing popularity of the new material.