Résumés
Résumé
Cet article montre pourquoi la rénovation urbaine dans le quartier Saint-Jean-Baptiste de Québec apparaît comme un compromis acceptable pour de nombreux groupes de la société civile au début des années 1960. Pour comprendre cet épisode de transformation urbaine, il importe de retourner aux décennies 1940 et 1950 alors que se déploie à l’échelle nord-américaine un nouveau mode de développement, le fordisme qui contribue à la marginalisation économique de la région de Québec. Ce dernier permet également l’émergence de nouvelles pratiques de consommation, notamment dans le domaine de l’habitat. Aux yeux de certains, la rénovation urbaine apparaît comme un moyen de redynamiser l’économie régionale. Pour les autres, elle constitue un moyen d’enrichir l’assiette fiscale afin de répondre à des demandes sociales pressantes ou encore d’améliorer le cadre résidentiel de quartiers jugés vétustés. Enfin, pour le gouvernement du Québec, elle offre un moyen de marquer un changement de régime et la volonté de modernisation de l’État québécois.
Abstract
This article shows why urban renewal in the Saint-Jean-Baptiste neighbourhood in Québec City was seen as an acceptable compromise by many groups of the civil society at the beginning of the 1960s. To understand this episode of urban transformation, we must step back to the 1940s and 1950s during which a new mode of development, fordism, spread through the North American economy and contributed to the economic marginalization of the Québec region. It also fostered the emergence of new consumption practices, notably in the housing sector. For some, urban renewal was seen as a means to reviving the regional economy. For others, it was seen as a way to improve the tax base which, in turn, increased the ability to respond to demands for improved public facilities and services and to restore deteriorated neighbourhoods. Finally, for the government of Québec, it symbolized the rise to power of a new regime and the modernization of the Québec state.