EN :
While scholars often emphasize traditionalism, ruralism and anti-statism as the "dominants" of Quebec's political culture prior to the Quiet Revolution, some Québécois embraced progressivism early in the twentieth century. Municipal government reform, one of the hallmarks of the progressive movement, cropped up in Canada's largest city, Montreal. Far from being confined to anglophones and remnants of Quebec's rouge party, support for reform came from a wide section of Montreal's French-speaking population. This article analyzes the rhetoric employed by Montreal's mass circulation newspapers during the referendum campaign of 1909 in order to demonstrate the popularity of reform in Montreal and to uncover the main doctrines of French-Canadian progressivism. Urban Quebec's political culture, then, accommodated the position of the city in Québécois culture and envisioned an expanding and active state role in city life. Overriding these beliefs were the basic assumptions of early-twentieth-century liberalism and, curiously for a referendum campaign, a distrust of popular sovereignty characteristic of North American reformism in general.
FR :
Alors que les érudits insistent souvent pour dire que le traditionnalisme, la vie rurale et l’anti-étatisme ont été les « éléments dominants » de la culture politique au Québec avant la Révolution tranquille, certains Québécois ont adhéré au progressisme au début du vingtième siècle. La réforme de l’administration municipale, l’un des fleurons du mouvement progressiste, a vu le jour dans la plus grande ville du Canada, Montréal Loin d’être uniquement le fait des anglophones et de ce que restait du parti rouge du Québec, l’appui à la réforme est venu d’une bonne tranche de la population francophone de Montréal. Par l’analyse de la rhétorique qui avait cours dans les journaux montréalais à grand tirage durant la campagne référendaire de 1909, le présent article démontre la popularité de la réforme à Montréal et met à jour les principales doctrines du progressisme canadien-français. La culture politique du Québec urbain adapta, alors, la position de la ville à la culture québécoise et envisagea un rôle plus grand et plus actif de l’état dans la vie de la ville. Le fait dépasser outre à ces convictions a présidé à l’élaboration des hypothèses de base du libéralisme du début du dix-huitième siècle et, ce qui est surprenant pour une campagne référendaire, a été une façon de discréditer la composante « souveraineté populaire » contenue dans le réformisme nord-américain en général.