EN :
This paper examines the entrepreneurial strategies of Torontonians. It focuses upon public referenda held in 1850 and 1851 to decide whether to invest municipal funds in railways to Lake Huron and Guelph. Historians who have tried to explain why the citizens rejected the investment in the line to Lake Huron and approved the line to Guelph have limited their analyses to the backers of each project. Toronto's merchants opposed the first subscription but approved the second one. The independently wealthy Tories led the promotion in the spring of 1850 but were in the background in the fall of 1851. The meaning seems inescapable: Torontonians responded positively to the appeal of the merchants who appeared to understand, as the Tories did not, the new options open to a community's development which railways created.
By concentrating only upon individuals, this analysis ignores the persistence of the developmental attitudes of the 1830s and 1840s. The paper is not concerned with how transportation projects were financed, or the numbers of people, wheat, and hogs which passed over them, but with the style and speculation which attended their discussion. It explains the decisions of 1850-1851 by way of a tradition and briefly examines the responses of Chicagoans to the railway frenzy as a sharpening contrast. Faced with many of the same challenges and possibilities as were the people of Chicago, Torontonians responded with far less confidence and unity. Their own beliefs and values, not those of a Hamilton or a Montreal, were hurdles for the citizens of Toronto. Exuberance over railway schemes only gradually displaced prudent attitudes of the 1830s and 1840s.
FR :
Cet article examine les stratégies d’entreprise des Torontois. Il est centré sur les référendums organisés en 1850 et en 1851 pour décider si la ville investirait des fonds municipaux pour construire des chemins de fer reliant Toronto au lac Huron et à Guelph. Les historiens qui ont essayé d’expliquer pourquoi les Torontois ont refusé le financement de la ligne du lac Huron et approuvé celui de la ligne de Guelph ont limité leur analyse aux promoteurs de chaque projet. Les marchands de la ville se sont opposés à la première souscription, mais ont approuvé la seconde. Les riches Tories ont mené la campagne du printemps 1850, mais sont restés dans l’ombre à l’automne 1851. La conclusion paraît évidente : les Torontois ont répondu à l’appel des marchands qui semblaient comprendre, contrairement aux Tories, les nouvelles possibilités de développement que les chemins de fer offraient à la collectivité.
Concentrée exclusivement sur les personnalités, cette analyse passe sous silence la persistance des attitudes des années 1830 et 1840 face au développement. L’article ne porte pas sur le financement des ouvrages, ni sur le nombre de personnes, de boisseaux de blé ou de porcs qui les empruntaient, mais sur le style de discussion et sur les arguments qu’ils ont suscités. L’auteur y explique les décisions de 1850-1851 en invoquant la tradition et considère brièvement les réactions des gens de Chicago à la fièvre des chemins de fer pour en dégager un contraste révélateur. Mis en présence des mêmes défis et des mêmes possibilités que les habitants de Chicago, les Torontois ont réagi avec beaucoup moins de confiance et d’unité. Pour eux, les obstacles étaient leurs propres convictions et leurs propres valeurs, et non la concurrence de Hamilton ou de Montréal. Face aux chemins de fer, l’enthousiasme n’a supplanté que graduellement la prudence des années 1830 et 1840.