Urban History Review
Revue d'histoire urbaine
Numéro hors-série, 1980 Urbanization in the Americas : The Background in Comparative Perspective Sous la direction de Woodrow Borah, Jorge Hardoy et Gilbert A. Stelter Sous la direction de Woodrow Borah, Jorge Hardoy et Gilbert A. Stelter
Sommaire (17 articles)
General Overview
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The Urban Worlds of Latin and Anglo America: PrefatoryThoughts
Richard M. Morse
p. 1–6
RésuméEN :
This introductory paper examines some of the main questions raised by the papers presented to the urbanization symposium in Vancouver. Comparisons between the Latin American urban experience and that of the United States and Canada revealed basic contrasts in spite of some broad hemispheric similarities. Differences were particularly apparent in the residual influence of native society on later European settlement, in the role of the state versus private commerce in growth and development, and in the differing class structures.
FR :
Cet exposé introductif examine quelques-unes des principales questions soulevées dans les communications présentées au colloque sur l’urbanisation à Vancouver. Les comparaisons entre l’expérience de l’Amérique latine en matière d’organisation urbaine et celle qu’ont connue les États-Unis et le Canada ont montré l’existence de contrastes fondamentaux, malgré certaines grandes similitudes à l’échelle de l’hémisphère. Ces différences se manifestaient tout particulièrement dans l’influence rémanente des sociétés autochtones sur les établissements européens ultérieurs, dans le rôle joué par l’État par rapport aux commerçants dans la croissance et le développement et dans les structures sociales.
The Colonial Background
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Latin American Cities in the Eighteenth Century: A Sketch
Woodrow Borah
p. 7–14
RésuméEN :
In Latin America the eighteenth century was a time of approximate doubling of the population and considerable economic development and reorientation of the economy. Urban settlement reflected these changes. The bulk of urban growth was by replication of existing patterns into areas of new settlement. Some expansion of older cities and heightening of urban functions took place. In the reordering of regional economies, Buenos Aires, Havana, and Rio de Janeiro profited; Lima failed to prosper. Within existing and new cities, much building replaced older structures in more durable materials, and, in the largest, multi-family, multi-storied structures appeared. Following developments in Europe, beginnings were made in paving streets, providing lighting, installing drains, and so-forth. In similar wise, administration adopted new forms and social welfare was reorganized for more efficient response to natural disasters. Cultural models, copied from Europe, even included the beginning of cafés.
FR :
En Amérique latine, au XVIIIe siècle, la population double plus ou moins, et l’économie, qui s’oriente dans de nouvelles directions, est en plein essor. L’urbanisation porte l’empreinte de ces transformations. La croissance urbaine se traduit surtout, dans les nouvelles régions ouvertes à la colonisation, par la reproduction de modèles existants. Les villes plus anciennes connaissent une certaine expansion accompagnée d’un renforcement des fonctions urbaines. Buenos Aires, La Havane et Rio de Janeiro bénéficient de la réorientation des économies régionales, mais Lima ne réussit pas à progresser. Dans les villes, vieilles ou neuves, les anciens bâtiments sont remplacés par de nouvelles constructions en matériaux plus durables et, dans les plus grandes, les habitations collectives à étages multiples font leur apparition. On innove, à l’instar de l’Europe : revêtement des rues, éclairage, égouts, etc. Nullement en reste, l’administration entreprend des réformes et la sécurité sociale est réorganisée afin de mieux parer aux catastrophes naturelles. On voit même les premiers cafés, répliques, comme en bien d’autres domaines culturels, de ceux qui existent en Europe.
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A Malthusian-Frontier Interpretation of United States Demographic History Before c. 1815
Daniel Scott Smith
p. 15–24
RésuméEN :
The combination of a three per cent rate of population growth and an absence of per capita economic growth was fundamental to the history of the British colonies in North America and the early United States. These characteristics sharply differed from the economy and demography of the nineteenth century United States and from the experience of other societies. These distinctive features had significant consequences; the "Malthusian-frontier" regime helps to explain the extremely slow pace of urbanization, the stability in the inequality of wealth, and the pattern of conflict and elite domination in politics. Although rapid natural increase created economic, social, and political difficulties, migration toward the frontier served to equilibrate the system. Using data from late eighteenth century New England towns, the paper demonstrates how migration tended to act as a homeostatic mechanism but also argues that out-migrants from more densely-settled areas were pushed rather than pulled. Several factors account for the "stickiness" of the migration process. Throughout, the essay illustrates the utility of a systemic approach to demographic history.
FR :
Deux éléments fondamentaux ont marqué l’histoire des colonies britanniques en Amérique du Nord et des premiers temps des États-Unis : une poussée démographique de l’ordre de 3 p. 100, une croissance économique per capita inexistante. Ces caractéristiques diffèrent nettement des données économiques et démographiques des États-Unis du XIXe siècle et de l’expérience qu’ont connue d’autres sociétés. Ces particularités ont eu des conséquences importantes : le régime de type « Malthusian-frontier » explique en partie le rythme très lent de l’urbanisation, la stabilité de la disparité des revenus et le caractère conflictuel et élitiste de la vie politique. Malgré la cadence rapide de l’accroissement naturel, source de difficultés économiques, sociales et politiques, la migration vers les régions frontières a contribué à maintenir l’équilibre du système. L’exposé montre, à l’aide de données sur les villes de la Nouvelle-Angleterre à la fin du XVIIIe siècle, comment la migration a pu avoir un effet de régulation homéostatique, mais soutient aussi que les émigrants venus de régions plus peuplées ont été davantage repoussés qu’attirés. Plusieurs facteurs permettent d’expliquer cette « rigidité » du processus migratoire. Tout dans cet exposé démontre l’utilité d’une approche systématique de l’histoire démographique.
Economic Growth and Regional Development
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The Role of Commerce in the Growth of Towns In Central Highland Ecuador 1750-1920
Rosemary D. F. Bromley
p. 25–34
RésuméEN :
Commerce was a key function of urban development in the Central Highlands of Ecuador. Three towns—Latacunga, Ambato, and Riobamba—are examined in some detail in order to understand why commercial functions developed more strongly in some towns than in others. A dynamic and prosperous agricultural hinterland was the key to growth. Ambato grew faster than the other towns because its hinterland, fairly densely populated by white smallholders, participated more readily in cash-crop production than did the Indian population surrounding the other towns.
FR :
Le commerce a constitué un facteur clef de l’expansion urbaine dans les hautes terres du centre de l’Équateur. Trois villes — Latacunga, Ambato et Riobamba — sont étudiées en détail afin de comprendre pourquoi l’activité commerciale a connu un essor plus grand dans certaines villes que dans d’autres. Le principal facteur de la croissance a été l’existence d’un arrière-pays agricole prospère et dynamique. Ambato a grandi plus rapidement que les autres villes, parce que son arrière-pays, où les petits propriétaires blancs sont en assez grand nombre, était mieux préparé à se lancer dans la production de récoltes commerciales que les populations indiennes dans le voisinage des autres villes.
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Brazilian Modernization and Urban Planning In TheNineteenth Century
Benicío Viero Schmidt
p. 35–43
RésuméEN :
The state has played a decisive role in the modernization cum urbanization of Brazil since 1850. Three examples of state intervention are described in some detail: the state guarantees of the paulista railway network, which integrated several regional economic complexes; the foundation of the regional capital, Belo Horizonte, which allowed a leading faction of the elite to expand its control; the building and organization of Brasilia, whereby the state redirected internal migration and regional occupation.
FR :
L’État a joué un rôle décisif dans la modernisation et l’urbanisation du Brésil depuis 1850. Trois exemples de l’intervention de l’État sont examinés en détail : les garanties accordées par l’État au réseau ferroviaire de São Paulo qui a amené l’intégration de plusieurs ensembles économiques régionaux; la fondation d’une capitale régionale, Belo Horizonte, qui a permis à une fraction puissante de l’élite d’accroître sa domination; la construction et l’organisation de Brasilia, par lesquels l’État modifiait les migrations intérieures et le peuplement des régions.
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Cities and Regional Thought in Argentina and Chile Between 1850 and 1930
Jorge Enrique Hardoy et María Elena Langdon
p. 45–56
RésuméEN :
This paper is a discussion of how scholars and government leaders in Argentina and Chile regarded four related aspects of regional and urban development: settlement, urban-rural imbalances, urban primacy and imbalances between centre and periphery, and the stark reality of social inequalities. Their analyses and their solutions are still valid today.
FR :
Cette étude expose les vues de quelques universitaires et chefs de gouvernement d’Argentine et du Chili sur quatre aspects reliés du développement régional et urbain : la colonisation, les déséquilibres entre milieu rural et urbain, la primauté de l’urbain et le déséquilibre entre le centre et la périphérie, les inégalités sociales. Leurs analyses de même que leurs solutions sont encore valables.
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Canadian Cities as Social Technologies: An Exploratory Essay
Gilles Paquet et Jean-Pierre Wallot
p. 57–62
RésuméEN :
In order to analyze cities as social technologies, it is necessary to focus on middle-range phenomena. The Polanyi/Akerman framework is used to carry out a meso-analytical survey of Canadian urban history in the 1850-1914 period. The Canadian urban system is seen as marginal to the American system in the same way that the Atlantic and Western regions are marginal to Central Canada. This relationship modifies the expected impact of technological and industrial change on the pattern of urban development.
FR :
Afin d’analyser la ville en tant que société technologique, il est nécessaire de se concentrer sur les phénomènes à moyen terme. Le cadre d’analyse de Polanyi/Akerman est utilisé pour effectuer une étude mésoanalytique de l’histoire urbaine du Canada pendant la période 1850-1914. L’armature urbaine au Canada est considérée comme marginale par rapport à celle des États-Unis, de la même façon que les régions de l’Atlantique et de l’Ouest le sont par rapport au Canada central. Ce type de rapport modifie l’impact que les changements technologiques et industriels devraient avoir sur le schéma de développement de l’espace urbain.
Aspects of Demographic and Social Change
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The Cities of Spanish America 1825-1914: Economic and Social Aspects
Tulio Halperín Donghi
p. 63–70
RésuméEN :
The paper distinguishes three stages in the history of Spanish- American cities in this period. The first (1825-1850) is one of slow and uneven urban growth; it is also one of social readjustment to the new political and economic realities of independence, republic and comparatively free external trade. The urban upper classes are deeply fragmented in the process; the largely peninsular mercantile group is replaced by a much more isolated and smaller one, dominated by the British; the base of political power becomes less urban, and the city elites linked with Church and state suffer in their income and prestige; the progress of egalitarian ideas corrodes traditional deference. The lower groups are affected by the decadence of slavery and in the middle of urban society free trade brings about a crisis of many traditional crafts and the flowering of other artisanal and trade activities. The second stage (from 1850 to the seventies) continues, under a veneer of modernization in the urban lifestyle, the trends of the previous quarter-century. Urban growth quickens, but is again very uneven; the role of the state begins to gain in significance in comparison with that of an expanding trade. During the third stage large cities finally receive the full impact of the development of the new economies, based in the growth of exports and the gradual unification of the internal market: the completion of railway systems, from Mexico to Chile and Argentina, is of course a decisive factor in this change. Demographic growth and a new mode of social differentiation (which includes the creation of a larger dependent middle class and a modern working-class of wage earners in large enterprises, in transportation and services rather than in manufacture) bring about a change in residential patterns and the use of urban space. Even so, Spanish-American cities retain many elements from their past, and are usually quite far from the model of the growing capitals of continental Europe during the same years.
FR :
Le présent exposé distingue trois étapes dans l’histoire des villes hispano-américaines au cours de la période considérée. La première (1825-1850) se caractérise par une croissance urbaine lente et inégale; elle se signale aussi par une réadaptation sociale à de nouvelles réalités politiques et économiques : l’indépendance, l’avènement de la république et le libre-échange. Cette évolution provoque de profondes scissions entre les classes urbaines supérieures; la classe marchande, en grande partie d’origine péninsulaire, est remplacée par un autre groupe, plus petit et plus isolé, dominé par les Britanniques; les bases du pouvoir politique se déplacent vers l’extérieur des villes et l’élite urbaine, liée à l’Église et à l’État, voit son prestige et ses revenue diminuer; le progrès de l’égalitarisme érode les marques de déférence traditionnelles. Les classes inférieures sont touchées par le déclin de l’esclavage et, au cœur de la société urbaine, de nombreux métiers traditionnels périclitent, conséquence du libre-échange, propice par contre à l’éclosion de nouvelles activités artisanales et commerciales. La deuxième étape (de 1850 aux années 1870) présente, malgré la touche de modernisation que revêt le mode de vie urbain, les mêmes tendances que les vingt-cinq années précédents : la croissance urbaine s’accélère, quoique toujours de façon très inégale; le rôle de l’État gagne en importance à l’instar de l’expansion commerciale. Durant la troisième et dernière période, les grandes villes bénéficient enfin entièrement de l’essor des nouvelles économies, fondées sur la croissance des exportations et l’unification progressive du marché intérieur : l’achèvement des réseaux ferroviaires, du Mexique au Chili et à l’Argentine, est évidemment un facteur décisif dans ces transformations. La croissance démographique et l’apparition de nouveaux facteurs de différenciation sociale (par exemple, la création d’une classe moyenne dépendante et plus nombreuse et d’une classe ouvrière moderne, formée de salariés se concentrant beaucoup plus dans les grandes entreprises, les industries du transport et des services que dans les manufactures) amènent des transformations dans le domaine résidentiel et l’utilisation de l’espace urbain. Malgré tout, les villes hispano-américaines conservent de leur passé plusieurs éléments caractéristiques, et leur développement n’a généralement qu’un rapport assez lointain avec celui des capitales tentaculaires de l’Europe continentale à cette époque.
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Urban and Rural Variants of Pre-industrial Demographic Regimes in Nineteenth-Century Brazil
Maria Luiza Marcílio
p. 71–75
RésuméEN :
Preliminary research in nineteenth-century Brazilian demographic data already indicates patterns different from the Old Regime model formulated for Europe. For Brazil there emerge four demographic regimes, involving degrees of isolation of population, access to natural resources, kinds of work, and relationship to the world economy: 1) subsistence economies; 2) plantation economies; 3) the slave population; and 4) urban areas, mostly ports. The slave population maintained its numbers by steady importation from Africa; the cities, by purchase of slaves and immigration from Europe.
FR :
Les recherches préliminaires sur les données démographiques du XIXe siècle au Brésil ont révélé des modèles différents de ceux qu’on a proposés pour l’Ancien régime en Europe. Pour le Brésil, il s’en dégage quatre, liés aux degrés d’isolement de la population, à l’accès aux ressources naturelles, à la nature du travail et aux liens avec l’économie mondiale : 1) économies de subsistance; 2) économies fondées sur les plantations; 3) les esclaves; et 4) les régions urbaines, et notamment les ports. Le nombre des esclaves se maintient grâce à un apport constant en provenance de l’Afrique, et la population des villes, par l’achat d’esclaves et l’immigration européenne.
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Some Aspects of Canadian Urbanization from 1850 to 1921
Peter G. Goheen
p. 77–84
RésuméEN :
The urbanization of Canada is measured from several perspectives: the growth of urban population from 18 per cent of the total in 1871 to 47 per cent by 1921; the policies of private and government agencies, which stimulated industrialization in central Canada and tied the West and the Atlantic regions to central Canada through a transcontinental railway system; and the rise of large cities such as Montreal and Toronto, which dominated the emerging national system, which in turn was subject to international influences.
FR :
Le degré d’urbanisation du Canada est mesuré à divers points de vue : la croissance de la population urbaine, qui est passée de 18% de la population totale en 1871 à 47% en 1921; les politiques du gouvernement et du secteur privé qui ont encouragé l’industrialisation du Canada central et relié l’Ouest et les régions atlantiques au centre du Canada par une voie ferrée transcontinentale; l’émergence de grandes villes comme Montréal et Toronto qui ont dominé le nouveau système national, lui-même sujet aux influences étrangères.
The Process of City-Building
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Changes in the Socio-Economic Pattern of Spanish-American Cities With Special Reference to Colonial Town Centres
E. Gormsen
p. 85–96
RésuméEN :
This paper outlines some of the key changes in the spatial distribution of functions and social classes in Spanish-American cities, with Puebla, Mexico, used as a case study. Among the factors which influence the future of the cities is the changing social structure of the inner zone. Upper class families have moved into modern residential areas while their large colonial patio-houses have been transformed into lower class multi-family quarters known as vecindades.
FR :
Le présent exposé souligne quelques-uns des changements fondamentaux qui se produisent dans la distribution spatiale des fonctions et des classes sociales au cœur des villes hispano-américaines. Puebla (Mexique) en est l’exemple concret. L’un des facteurs qui influent sur l’avenir des villes est la mutation de l’organisation sociale de la zone interne. Les familles de la haute société se sont déplacées vers des secteurs résidentiels modernes, tandis que leurs maisons à la patio de type colonial ont été transformées en habitations collectives de type multi-familial (les « vecindades » ) à l’intention des classes inférieures.
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Urban Renewal, Rehabilitation, and Remodelling of Santiago, Chile
Armando de Ramón et José Manuel Larráin
p. 97–104
RésuméEN :
We study the history of the changes in Santiago, Chile, between 1780 and 1880 to verify the stages of urban renewal and the role of state and private investment in the processes. We find that before 1780 the dominant characteristic is conservation, i.e., repair or rebuilding of existing stock of buildings. Between 1780 and 1880 the stages were habilitation, rehabilitation, and remodelling of buildings and spaces for optimum use of urban land. Involved also were more intensive use and the creation of better and more expeditious communication to knit the various quarters of the city together and to provide communication with surrounding entities, such as the port and centres of supply. These stages and developments may follow each other but also may occur in superimposed rhythm. In the earlier years, state investment in new infrastructure is paramount; that investment, in turn, leads both to the development of new quarters and the entrance of private investors who profit from the unearned increment brought about by the state investment.
FR :
Nous avons étudié l’historique des transformations survenues à Santiago (Chili) entre 1780 et 1880, afin de connaître les différentes étapes du renouveau urbain et le rôle joué par les capitaux privés ou d’État en l’occurrence. Nous constatons qu’avant 1780, la caractéristique dominante est la conservation, c’est à dire la réparation ou la reconstruction des immeubles existants. Entre 1780 et 1880, on distingue les étapes du financement, du refinancement et de la réorientation des constructions et des espaces pour une utilisation optimale du territoire urbain. Cette période est aussi marquée par une utilisation plus poussée des moyens de communication, par la mise en service de nouveaux réseaux, plus efficaces et plus rapides, qui relient les divers quartiers de la ville et les zones environnantes comme le port et les centres d’approvisionnement. Ces étapes et ces innovations peuvent se succéder, ou, ce qui n’est pas exclu, se superposer. Au début, les capitaux engagés par l’État dans cette nouvelle infrastructure ont joué un rôle prépondérant; par voie de conséquence, ils ont favorisé la construction de nouveaux quartiers et suscité l’intervention d’investisseurs privés qui allaient bénéficier de la plus-value occasionnée par les investissements de l’État.
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City Making And Mending In The United States: On Capitalizing a Social Environment
Eric E. Lampard
p. 105–118
RésuméEN :
This paper surveys attitudes toward city building from the foundation of cities in colonial America to the present day in the United States. It treats the activity of city making and mending in terms of modal behaviour and institutions, not the iconography of cities nor their reputation among prominent intellectuals. It is ultimately concerned with whether capitalized social change tends to render the forms of urban society obsolete much as "progress" outmoded rural society in the late nineteenth and early twentieth centuries.
FR :
Le présent exposé étudie les attitudes adoptées à l’égard de l’urbanisation depuis la fondation des villes à l’époque coloniale américaine jusqu’à nos jours aux États-Unis. Il traite des activités propres à l’établissement et à la transformation de la ville du point de vue des institutions et du comportement modal, et non d’une iconographie urbaine ou de l’opinion qu’en ont les intellectuels éminents. Il s’agit de savoir, en fin de compte, si la somme des mutations sociales tend à rendre désuète la société urbaine un peu comme l’a fait le « progrès » pour la société rurale à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle.
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The Morphology of Nineteenth-Century Cities in the United States
Michael P. Conzen
p. 119–141
RésuméEN :
Set within the context of varying traditions of Western urbanism, the U.S. city is considered as a partially autonomous creation, and emphasis is placed on the development of its physical forms during the crucial period of the nineteenth century. Nine distinguishing morphological characteristics such as low density, indistinct urban fringes, and short life of buildings are given special stress. Five broad themes, ranging from the nature of the American environment to the cultural value of land and government, are suggested as possible explanations of American physical urban traits. This is followed by a review of concepts and general findings regarding the three basic components of American urban form: land use ecology, history of building fabric, and cadastral patterns. The essay closes with a more detailed analysis of trends in the last category, given the dearth of conceptual clarity concerning this component. General changes in and representative examples of simple and complex urban ground plans of U.S. cities in the nineteenth century include colonial antecedents, new town foundations, and mature town accretions and modifications both on urban fringes and within densely-built urban cores. Finally, a preliminary division of the century into three morphogenetic periods is offered with a view to stimulating further development of the suggested framework.
FR :
Prise dans le contexte de la variété traditionnelle de l’urbanisme occidental, la ville américaine est considérée comme une création partiellement autonome; l’accent est mis dans cet exposé sur le développement des formes physiques au cours de la période cruciale du XIXe siècle. Neuf caractéristiques morphologiques spécifiques — faible densité, quartiers excentriques aux limites imprécises, brève existence des constructions, etc. — reçoivent une attention particulière. Cinq grands thèmes, qui vont de la nature de l’environnement américain à la valeur culturelle attribuée à la terre et au rôle de l’État, sont proposés comme explications possibles des caractères physiques de la ville américaine. Vient ensuite une revue des conceptions et des constatations de nature générale sur les trois éléments fondamentaux de l’organisation urbaine aux États-Unis : l’écologie de l’utilisation du sol, l’histoire de l’espace construit et les plans cadastraux. L’essai se termine par une étude plus détaillée des tendances existantes dans cette dernière catégorie, compte tenu du manque de conceptions claires à cet égard. Dans les transformations générales qui se sont produites et à l’aide d’exemples typiques de plans urbains, simples ou complexes, de villes américaines au XIXe siècle, on distingue les phases coloniales, les fondations de nouvelles villes et les concentrations et transformations qui ont porté à la fois sur les quartiers excentriques et les noyaux urbains à forte densité. Enfin, l’auteur présente une division préliminaire du siècle en trois périodes de développement structural afin de susciter la poursuite des études dans le cadre d’analyse envisagé.
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Urban Planning and Development in Upper Canada
Gilbert A. Stelter
p. 143–155
RésuméEN :
This paper describes the planning and development of the towns and cities of Upper Canada, the frontier region of British North America. Imperial officials consciously used towns as agencies for the settlement of this region, based on the British experience in Ireland and the American colonies. By the mid-nineteenth century, the colonial entrepôts had become ambitious commercial centres. While the social system was reflected in a conservative approach to local government, for example, the physical artifacts closely resembled their counterparts in the United States.
FR :
Le présent exposé traite de la planification et du développement des villes du Haut-Canada, région frontière de l’Amérique du Nord britannique. Les fonctionnaires de l’Empire, se fondant sur l’expérience acquise par les Britanniques en Irlande et dans les colonies américaines, se servirent sciemment des villes pour favoriser le peuplement de cette région. Au milieu du XIXe siècle, les entrepôts coloniaux étaient devenus des centres de commerce ambitieux, tandis que l’organisation sociale se reflétait dans une conception traditionaliste du gouvernement local; par exemple, les objets fabriqués ressemblaient énormément à ceux des États-Unis.