Comptes rendus

Paulina Pietrzak et Michał Kornacki. Using CAT Tools in Freelance Translation. Insights from a Case Study. London et New York, Routledge, 2021, 127 p.[Notice]

  • Rouhollah Ghassemi

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  • Rouhollah Ghassemi
    Université Shahid Beheshti, Iran

Depuis la deuxième moitié du XXe siècle, la traduction s’est imposée comme une discipline et a été accueillie dans les institutions universitaires et les centres de recherche un peu partout dans le monde. Nombreux sont les théoriciens qui ont cherché à clarifier les méthodes de travail, approfondir les analyses et aider les futurs traducteurs à améliorer la qualité de leurs traductions. La traduction profite désormais des innovations technologiques et des avancées informatiques qui ont non seulement facilité « la tâche du traducteur », mais ont influé, entre autres, sur la formation des traducteurs. Aussi a-t-on besoin de sensibiliser les traducteurs aux nouveaux logiciels qui sont regroupés sous l’étiquette Traduction Assistée par Ordinateur (TAO)/Computer-Assisted Translation (CAT). Tel est le sujet du dernier livre de Paulina Pietrzak et Michał Kornacki qui enseignent la théorie et la pratique de la traduction à l’Université de Łódź en Pologne. Rattachés au département de traduction, ils s’occupent également de la formation des traducteurs. Publié en 2021 sous le titre Using CAT Tools in Freelance Translation, le livre présente certaines notions théoriques et empiriques, ainsi que les résultats d’une étude qui vise à explorer les attitudes et les préférences des traducteurs indépendants à l’égard des nouvelles technologies. Il contient sept chapitres, dont les cinq premiers sont consacrés à développer quelques notions clés sur l’utilisation de la TAO et les deux derniers présentent les résultats de leur enquête sur l’utilisation de la technologie dans la pratique de la traduction. Le premier chapitre se donne pour objectif de fournir un aperçu à la fois de la situation actuelle du marché de la traduction et des activités linguistiques qui s’y rattachent (p. 3) et de celle des traducteurs indépendants dans différents pays. Étant donné l’évolution rapide du marché de la traduction sous l’influence de la mondialisation, l’industrie de la traduction a reconnu l’importance et le rôle de la TAO dans l’augmentation de la qualité du travail et la réduction du temps de livraison des traductions aux clients. Cette nouvelle dynamique a également modifié les compétences nécessaires aux traducteurs indépendants. En s’inspirant des travaux de Daniel Gouadec (2007) qui visent à catégoriser les traductions, les auteurs du livre ont réparti les traducteurs en deux groupes : traducteurs indépendants [freelancers] et traducteurs de bureau [in-house translators]. Cette classification s’avère importante car la proportion de traducteurs indépendants est énorme : « [t]he weighted average suggests that the general proportion of freelancers is around 78.4 percent » (European Commission, 2012, p. 89; cité par Pietrzak et Kornacki, p. 8). Or, le nombre croissant de traducteurs indépendants nécessite une formation rigoureuse pour les initier aux outils de la TAO afin d’augmenter la qualité de leur travail. Le deuxième chapitre expose les approches des technologies de traduction déjà adoptées, tout en proposant de créer une typologie des différentes catégories de la traduction où les outils technologiques sont largement utilisés. Vu l’étendue de ce domaine, une telle classification semble difficile pour ne pas dire impossible. Tout d’abord, les auteurs ont dressé un tableau historique de tous les efforts déployés pour catégoriser les traductions selon l’utilisation des outils de la TAO. Ils arrivent ainsi à établir une classification ternaire : traduction régulière, traduction audiovisuelle et interprétation (p. 17). Ensuite, ils passent en revue le rôle de certains logiciels comme le traitement de texte [word processors], les mémoires de traduction [Translation Memory], les machines à traduire et les technologies utilisées dans le métier d’interprétation, entre autres (p. 30). Plus loin dans le même chapitre (p. 32), ils présentent cinq modèles d’interaction avec les technologies de traduction (TT) : interaction …

Parties annexes