Comptes rendus

Frederica Scarpa. La traduction spécialisée : une approche professionnelle à l’enseignement de la traduction. Trad. et adapt. Marco A. Fiola. Ottawa, Presses de l’Université d’Ottawa, 2010, 451 p.[Notice]

  • Julie Arsenault

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  • Julie Arsenault
    Université de Moncton

Le volume compte une préface du traducteur, un avant-propos de l’auteure, sept chapitres, une bibliographie ainsi qu’un index des noms et des notions. Le contenu se complexifie au fur et à mesure de la lecture. La subdivision des chapitres en sections et sous-sections, et le fait que les nouvelles notions reposent sur celles précédemment exposées, permettent cependant une bonne compréhension du propos. La préface de Marco A. Fiola est l’occasion de préciser son projet traductif et d’expliquer que, s’il a accepté d’emblée la proposition de traduire l’ouvrage, c’est non seulement parce que le sujet l’intéressait, mais aussi parce qu’il savait « que cet ouvrage pouvait combler un vide » (p. VII). De plus, la version française de l’ouvrage permettait de révéler « une de ces traductologies à faible diffusion, en l’occurrence, une partie de la traductologie italienne » (p. VIII ; en italique dans l’original). La traduction française a été faite à partir de la deuxième édition de la version originale (2008). Comme l’explique Frederica Scarpa dans son avant-propos, les sept années ayant séparé la publication de la première et de la deuxième édition lui ont permis de recentrer son approche afin de mettre « davantage l’accent sur la praxis et la didactique de la traduction professionnelle » (p. 1). L’auteure explique qu’une deuxième édition était nécessaire en raison de l’évolution du marché de la traduction, de l’industrie de la langue et des connaissances scientifiques, sans compter que l’enseignement de la traduction spécialisée était devenu partie intégrante des programmes de traduction en Italie. Elle expose ensuite sa vision de la traduction spécialisée et son objectif, soit d’« étudier les textes spécialisés dans une optique descriptive et/ou contrastive, mais surtout dans le but d’enseigner à traduire concrètement ces textes, à préparer les futurs traducteurs à n’importe quelle situation de travail dans laquelle ils pourront se trouver » (p. X ; en italique dans l’original). Puis, elle énumère les réaménagements et les nouveautés qui caractérisent cette deuxième édition. Le premier chapitre, intitulé « Particularités et caractéristiques générales des langues de spécialité », est consacré aux notions de base sur lesquelles repose l’ouvrage. Après avoir proposé une définition de la langue de spécialité et une description de la dimension horizontale de la langue et des sciences, l’auteure entre dans le vif du sujet : la dimension verticale de la langue et des sciences. Celle-ci a une importance particulière, puisqu’elle « détermine le niveau de spécialisation du discours et ses degrés de différenciation par rapport à la langue générale » (p. 9). Cette dimension est abordée sous trois angles : les fonctions communicatives et les registres, les types et les genres de textes, et les niveaux de spécialisation. Chacune de ces sous-sections propose des concepts et des définitions théoriques, des exemples concrets et des conseils. La dernière section du chapitre aborde les traits caractéristiques de la communication spécialisée. Après avoir rappelé les liens communs entre les langues de spécialité et la langue générale – la langue générale ne constitue que l’un des trois axes de différenciation de la langue de spécialité, et au moins un tiers du vocabulaire général est tiré des langues de spécialité –, l’auteure se penche sur les exigences fonctionnelles et stylistiques des langues de spécialité. La transparence, la précision, l’économie, la clarté et l’objectivité se trouvent au coeur des typologies proposées. Le chapitre se clôt sur un fait que l’on oublie parfois : depuis les années 1960, les philosophes de la science s’efforcent d’humaniser cette discipline et de tenir compte de sa dimension subjective. Le deuxième chapitre, « Aspects linguistiques des langues de spécialité », s’inscrit dans la continuité …