Résumés
Abstract
Translators on a Tight Rope: The Challenges of Translating Edwidge Danticat's Breath, Eyes, Memory and Patrick Chamoiseau's Texaco — For Caribbean intellectuals and scholars, translation of Caribbean literary texts has a key role to play for breaching the language barriers in the Caribbean and fostering regional integration. However, most publishing houses are located in the industrialized North, i.e. in countries which had colonial interests in the region. The targeted market of these publishers is located in a region which tends to exoticize the Caribbean. Henceforth, translating Caribbean literature can be like walking on a tight rope, since the translator would have to negotiate carefully between exoticism and faithfulness to the Caribbean culture. In addition, at least for the Dutch, French and English-speaking Caribbean, there is also the issue of bilingualism: use of French in relation with use of Haitian / Martinican / Guadeloupian Creole, use of English with Jamaican / Trinidadian Creole or a French-based Creole (Dominica, Grenada, and St Lucia). Against this background, we examined two translations, one from English into French (Edwidge Danticat's Breath, Eyes, Memory, 1994), the other from French into English (Patrick Chamoiseau's Texaco, 1992). We analyzed the translators' strategies in order to convey the Haitian and Martinican cultures. We also discussed their rendering of the bilingual shifts present in both texts. One translator was more successful than the other, which also raised the issue of 'scholar' translation versus 'non scholar' translation. In conclusion, Caribbean academics have to be watchful of the translations of literary works of the region since these translations, which do not aim primarily at the regional audience will nevertheless impact on cultural relationships in the region.
Résumé
Traduire Breath, Eyes, Memory d'Edwidge Danticat et Texaco de Patrick Chamoiseau : un défi pour les traducteurs — Pour les intellectuels et les universitaires de la région des Antilles, la traduction des textes littéraires régionaux a un rôle capital à jouer pour permettre de dépasser les barrières linguistiques et contribuer à l'intégration régionale. Or, la plupart des maisons d'édition sont implantées dans les pays industrialisés du nord c'est-à-dire dans des pays ayant eu des intérêts coloniaux dans la région. De plus, le public cible de ces maisons d'édition vit dans une région qui a toujours eu tendance à rechercher l'exotisme des Antilles. Il s'ensuit que la traduction des oeuvres littéraires caribéennes peut se révéler un exercice périlleux puisque le traducteur devra sans cesse négocier entre la tentation de l'exotisme et le respect de la culture caribéenne. Par ailleurs, et du moins pour les pays anglophones, francophones et néerlandophones des Antilles, la question du bilinguisme se pose également : utilisation du français et du créole guadeloupéen / haïtien / martiniquais, de l'anglais et du créole jamaïquain / trinidadien ou encore des créoles à base française dans le cas de la Dominique, de la Grenade et de Sainte-Lucie. C'est donc dans ce contexte que nous avons analysé deux traductions, l'une allant de l'anglais vers le français (Breath, Eyes, Memory d'Edwidge Danticat, 1994) et l'autre du français vers l'anglais (Texaco de Patrick Chamoiseau, 1992). Nous avons étudié la manière dont les traductrices arrivaient à faire passer les cultures haïtienne et martiniquaise. Nous avons également discuté leur traitement des instances de bilinguisme, présentes dans les deux textes. Une traductrice y est mieux parvenue que l'autre, ce qui nous a conduites à soulever le problème de la traduction « universitaire » par rapport à la traduction « non-universitaire ». Nous en concluons que les universitaires caribéens se doivent de prêter une attention particulière aux traductions des oeuvres littéraires de la région puisque ces dernières, bien que ne visant pas en premier lieu le public régional, auront néanmoins un impact sur les relations interculturelles dans la région.
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