TTR
Traduction, terminologie, re?daction
Volume 11, numéro 2, 2e semestre 1998 Psychanalyse et traduction : voies de traverse Psychoanalysis and Translation: Passages Between and Beyond Sous la direction de Ginette Michaud
Sommaire (15 articles)
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Psychanalyse et traduction : voies de traverse
Ginette Michaud
p. 9–37
RésuméFR :
Psychanalyse et traduction : voies de traverse — L'auteure présente les diverses voies d'approche abordées dans cette livraison, de la traduction du texte psychanalytique, aux transferts du traducteur freudien, en passant par la psychanalyse en traduction (lorsque la psychanalyse se fait elle-même opération traduisante entre les discours). À partir de réflexions en forme d'associations libres, elle interroge également certaines positions de Jean Laplanche, J.-B. Pontalis et Jacques Derrida qui éclairent les échanges se produisant entre psychanalyse et traduction.
EN :
Psychoanalysis and Translation : Passages Between and Beyond — The author presents the different approaches dealt with in this issue : first, the translation of psychoanalytic texts; then, the transfers of Freud's translators; and, finally, psychoanalysis in translation (when psychoanalysis is, itself, an act of translation between disocurses). Through reflections in the form of free associations, the author goes on to question the positions taken by Jean Laplanche, J.-B. Pontalis, and Jacques Derrida, thereby clarifying the reciprocal exchanges between psychoanalysis and translation.
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Discordance dans la concordance : ressacs de la traduction
Patrick J. Mahony
p. 39–53
RésuméFR :
Discordance dans la concordance : ressacs de la traduction — L'auteur décrit d'abord le dessein et les propriétés de la Konkordanz, monumental ouvrage de référence paru en 1996. Véritable événement éditorial dans le champ psychanalytique, cet ouvrage donne accès aux termes clés des Gesammelte Werke de Freud. L'auteur compare ensuite cette Konkordanz allemande et la Concordance anglaise, et relève des discordances révélatrices sur le plan lexicographique. Cette comparaison confirme la remarquable cohérence de la conceptualité freudienne, d'une part, et la nécessité d'entreprendre une « psychanalyse de la traduction de Strachey » d'autre part, car les processus de l'inconscient et du préconscient ne passent pas de la même manière d'une langue à l'autre. L'anglais doit-il rester la lingua franca de la psychanalyse?
EN :
Discordance Between the Concordances : Translation on the Rebound — The author first describes the design and characteristics of the Konkordanz, a monumental work of reference published in 1996. Constituting nothing less than a majestic editorial event in the field of psychoanalysis, this work is useful as a location guide and frequency register of the key terms in the Gesammelte Werke of Freud. The author then compares this German Konkordanz and the English Concordance, and proceeds to highlight a certain number of revelatory discordances on the lexicographical level. This comparison confirms the remarkable coherence of Freud's conceptualization on one hand, and on the other hand underlines the necessity of undertaking "a psychoanalytic translation of Strachey," for the processes of the unconscious and preconscious are variously deflected in the passage from one language to another. Whence the urgent question : should English remain the lingua franca of psychoanalysis?
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Éprouver le passage
Monique Schneider
p. 55–72
RésuméFR :
Éprouver le passage — Lorsque se trouve accentuée la dimension de perte inhérente à l'accès au symbolique, la traduction peut apparaître comme le champ privilégié où s'étale cette perte. Direction suivie par J.-B. Pontalis parlant de « la mélancolie du langage » et dotant le traducteur de « la capacité infinie d'être triste ». Une autre orientation se dessine si la traduction est envisagée dans son exercice même et non dans son seul résultat. L'expérience analysée sera celle de la retraduction des textes de Freud, mettant au jour les opérations à l'oeuvre dans les traductions officielles : maquillage des termes se rapportant à la scène de séduction et à la possibilité, pour le maître, d'avoir accès à la jouissance. Ce qui conduit à une mise en abyme du procès de la séduction.
De la traduction mystifiée à la traduction impossible : c'est la tentative même de franchissement qui fait apparaître l'inconvertible dans une langue, l'exemple choisi étant le signifiant allemand, Leib, terme désignant, par opposition à Körper, le corps vivant ou le corps en creux, donc connoté de féminité; connotation qu'aucun terme français ne pourra rendre.
EN :
Experiencing the Passage — When examining the loss involved in the attempt to accede to the symbolic, translation can appear to be a privileged field in that it is there that the loss occurs. This line of thought is pursued by J.-B. Pontalis, who talks about "the melancholy of language" and endows translators with an "infinite capacity for sadness." Another view of translating comes from placing the emphasis on the process of translating rather than on the translation as product. The author analyzes the retranslation of Freud's writings, revealing the operations at work in the official translations : the disguising of terms referring to the seduction scene and to the possibility, for the master, of experiencing jouissance. This leads to the mise en abyme of the seduction process.
From mystifying translation to impossible translation : the very attempt to cross over reveals the inconvertible in a language; for example, the German signifier, Leib, a term designating, in opposition to Körper, the living or receptive body, has a connotation of femininity no French term can render.
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L’hystérique face aux symptômes de la traduction
Catherine Mavrikakis
p. 73–93
RésuméFR :
L'hystérique face aux symptômes de la traduction — À travers la notion d'hystérie, il s'agit de voir en quoi une pensée de la traduction et de la langue est fondatrice chez Freud. Deux traductions françaises du Journal d'Alice James mettent justement en scène le rapport de l'hystérique au langage. Ces deux textes montrent que la traduction sert toujours des desseins idéologiques inconscients, qu'elle est faite de lapsus révélateurs des traductrices et des maisons d'édition et qu'il est donc impossible de penser l'acte traduisant sans faire intervenir la notion d'inconscient.
EN :
The Hysteric and the Symptoms of Translation — Through the notion of hysteria, the author examines in what way thought about translation and language is fundamental to Freud's writings. Two French translations of Alice James' Journal present precisely the relationship between the hysteric and language. The two texts show that translation always serves unconscious ideological designs, that it is evidence of the translators' and the publishing houses' revelatory lapses, and that it is, therefore, impossible to conceive the act of translating without considering the notion of the unconscious.
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Traduire la passe
Daniel Sibony
p. 95–105
RésuméFR :
Traduire la passe — L'auteur élabore ici une réflexion sur la traduction comme coupure-lien entre deux langues. Passant les frontières de l'autre langue, mais aussi de sa propre langue, le traducteur, aux antipodes de tout fantasme de maîtrise, se retrouve plutôt dans une « scène à trois » où il revit « l'absence de soi » que l'auteur a connue. C'est ce manque, cet ombilic du texte que le traducteur va tenter de retraduire, souvent à travers des fautes signifiantes, points de contact « parlants » entre deux langues qui disent rarement la même chose. C'est cette « étrangeté de deux langues dans leur curieuse proximité, et la proximité de deux langues dans leur étrangeté même«» que la traduction devra transmettre si elle veut permettre au premier texte de se rejouer.
EN :
Translating the "Passe" — In this article, the author reflects on translation as a dividing link between two languages. Crossing the borders of the other language and of the mother tongue, the translator, far from any phantasy of mastery finds himself in a "triangular scene" where the author's "absence of self is reenacted by the translator. It is this lack, this ombilic of the text, that the translator will attempt to retranslate, often by way of significant errors, "speaking" contact points between two languages that rarely say the same thing. It is this "strangeness of two languages in their curious proximity, and the proximity of the two languages in their very strangeness" that the translation must communicate if the text is to come to life again.
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(Ré)écriture du discours psychanalytique lacanien en traduction
Denise Merkle
p. 107–130
RésuméFR :
(Ré)écriture du discours psychanalytique lacanien en traduction — Cette étude se veut une réflexion sur l'apport de la réécriture des textes psychanalytiques de Jacques Lacan à la réception de sa pensée. Jean-René Ladmiral est d'avis que les textes psychanalytiques « difficiles », de même que les textes philosophiques « profonds » et « obscurs », se prêtent mal à une seule interprétation, invitant ainsi « plusieurs traductions ». Ces traductions différentes découlent inévitablement des lectures multiples résultant d'une riche intertextualité qui s'inspire de plusieurs disciplines : la médecine, la psychiatrie, la psychologie, la psychanalyse, la philosophie. Les influences germaniques (Freud, Husserl, Hegel) ainsi que françaises (Saussure, Lévi-Strauss, Sartre) contribuent également à tisser l'intertexte lacanien, rendu davantage complexe par les manifestations de l'inconscient dans le discours. Au lieu de condamner la multiplication de lectures et de traductions, nous proposons que ces lectures et traductions différentes enrichissent et approfondissent notre compréhension de la pensée complexe de Lacan.
EN :
(Re)writing Lacan's Psychoanalytic Discourse in Translation-This study aims to come to terms with how rewriting Jacques Lacan's psychoanalytic texts contributes to understanding his thought. Jean-René Ladmiral believes that "difficult" psychoanalytic texts, like "profound" and "obscure" philosophical writings, invite multiple translations, since they do not lend themselves to a single reading. These different translations reflect the multiple readings resulting from the rich intertext that draws its inspiration from several disciplines: medicine, psychiatry, psychology, psychoanalysis, and philosophy. Germanic (Freud, Husserl, Hegel) and Gallic (Saussure, Lévi-Strauss, Sartre) influences have also been woven into the fabric of Lacan's intertext made yet more complex through the manifestation of the unconscious in his discourse. Rather than condemn the number and variety of readings and translations, we argue that they afford the opportunity to enrich and deepen our understanding of Lacan's complex thought
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Interprétation et fétiches : entre traduction et psychanalyse
Gabriel Louis Moyal
p. 131–151
RésuméFR :
Interprétation et fétiches : entre traduction et psychanalyse — Si, comme le démontre George Steiner, la traduction n'est finalement qu'un mode d'interprétation, cela soulève immanquablement la question des critères pertinents et éventuellement applicables à l'évaluation de traductions. Pourtant, ce que l'on constate le mieux avec Steiner lorsqu'il évalue des traductions, c'est toute la complexité des relations entre traducteurs-interprètes et les textes qu'ils traduisent — à la fois au sens qu'elles/ils leur attribuent comme à leurs modes de le signifier. De même, l'évaluation, les jugements que l'on porte sur les traductions en disent long sur celle/celui qui évalue, sur l'importance qu'elle/il attache au sens, voire à la possibilité même de connaître ou de comprendre le monde où nous évoluons.
Tels qu'il les décrit, les premiers cas de fétichisme chez Freud opèrent de façon analogue : ils s'avèrent n'être qu'une série de tentatives d'adaptation à la réalité. Les fétiches servent à la fois à commémorer et à nier une réalité perçue mais inacceptable. Ce genre de paradoxe et les simulacres qui servent à déguiser cette réalité ne sont finalement que le tribut qu'il faut payer en échange de ce sentiment rassurant que le monde est disponible à notre entendement, que les moyens très limités dont nous disposons pour le comprendre sont adéquats. Sans critères absolus pour les évaluer, les traductions fonctionnent comme des fétiches : elles prouvent — mais provisoirement — que nous sommes capables de comprendre et d'interpréter le monde, alors que, par leur imperfection, elles réaffirment le fait que telle compréhension n'est finalement que fragmentaire.
EN :
Interpretation and Fetishes: Between Translation and Psychoanalysis — If, as George Steiner demonstrates, translation is a form of interpretation, evaluating translations raises the question of knowledge, that of the implicit apprehension of a standard against which any given translation is to be measured. Yet, as Steiner also shows, what translations ultimately reveal most clearly is the intricate relationship the translators as interpreters entertain toward texts, toward their putative meaning and toward their various modes of signifying it. In much the same way, the evaluation of translations reveals the evaluator's own preoccupation with meaning, with the very possibility of knowing or understanding the world.
Freud's earliest cases of fetishism reveal it as a form of adaptation, as an evolving series of attempts to adapt to an unacceptable perception of reality by at once denying and commemorating that perception. Such contradictions and the simulacra which serve to disguise reality are, in the end, the wages paid in exchange for the reassuring sense that the world is knowable, that it is accessible through the very limited means of understanding we have at our disposal. In the absence of any ultimate standard, translations serve the same purposes as fetishes : they at once demonstrate our ability to interpret and understand although, by their inevitable perfectibility, they reiterate the fact that such understanding can only be partial.
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Écriture de soi et traduction dans les oeuvres « jumelles » de Samuel Beckett et Wilfred R. Bion
Simon Harel
p. 153–184
RésuméFR :
Écriture de soi et traduction dans les oeuvres « jumelles » de Samuel Beckett et Wilfred R. Bion — Cet article envisage la problématique de la traduction à partir du champ psychanalytique. Wilfred R. Bion fut pour une brève période l'analyste de Samuel Beckett. L'auteur souhaite démontrer que les écrits de Samuel Beckett et Wilfred R. Bion peuvent être lus comme des oeuvres jumelles qui tentent à leur manière de traduire l'infigurable source du « secret » de la cure. L'auteur aborde l'étude du concept d'après coup en psychanalyse, la mise enjeu du mythe de Babel dans l'oeuvre théorique de Bion, la traduction de la langue-mère dans l'oeuvre de Beckett. Les oeuvres de Bion et Beckett tenteraient ainsi l'impossible traduction du trauma dans la langue maternelle.
EN :
Writing the Seifand Translation in the "Twin" Works of Samuel Beckett and Wilfred R. Bion — This article takes the psychoanalytic field as its point of departure in its discussion of the problematics of translation. For a brief period, Wilfred R. Bion was Samuel Beckett's analyst. The author endeavors to show that the writings of Beckett and Bion can be read as "twin" works that attempt, in their way, to translate the elusive source of the cure's "secret." The author examines the concept of après coup (deferred action) in psychoanalysis, the role of the Babel myth in Bion's theoretical writings, and the translation of the mother tongue in Beckett's writings. Both Bion and Beckett's writings would thus attempt the impossible translation, that of translating trauma into the mother tongue.
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Sarah Kofman: Effecting Self Translation
Christie McDonald
p. 185–197
RésuméEN :
Sarah Kofman : Effecting Self Translation — In Sarah Kofman's work, philosophical and psychoanalytical analysis modulate into "life writing" and create a kind of translation which neither alone can fully explain. For Kofman, translation in this sense goes back to readings in philosophy, psychoanalysis and linguistics in order to effect change. Reading Nietzsche through Freud, and Freud through Nietzsche, Sarah Kofman unleashes powerful analytical tools from which emerge a very personal kind of writing in Rue Ordener, rue Labat. What is at stake is the destiny of woman, the extraordinary story of this woman-writer-philosopher and the relationship between life and thought.
FR :
Sarah Kofman : la traduction de soi en effets — Dans le travail de Sarah Kofman, un déplacement s'opère de la philosophie et de la psychanalyse vers « l'écriture de vie » qui effectue une traduction que ni l'une ni l'autre ne peuvent contenir. Traduire dans ce sens remonte aux sources des lectures philosophiques, psychanalytiques et linguistiques de Kofman pour en changer les contours. Lisant Nietzsche à travers Freud, et Freud à travers Nietzsche, Sarah Kofman déploie des ressources puissantes d'analyse dont émerge une écriture personnelle dans Rue Ordener, rue Labat. Il y va du destin de la femme, de cette philosophe-écrivaine, et du rapport entre des systèmes de pensée et la vie.
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La traduction mélancolique (sur Paul Celan)
Alexis Nouss
p. 199–231
RésuméFR :
La traduction mélancolique (sur Paul Celan) — Dans l'oeuvre de Paul Celan, poèmes et traductions (en majorité des poèmes, du XVIe au XXe siècles, à partir de sept langues) participent d'une même poétique dont la fonction est de retrouver une langue atteinte par la ténèbre du nazisme et d'opérer un travail de deuil. La stratégie scripturaire des traductions, cependant, est spécifique en ce qu'elle permet un dire affrontant le trauma. À l'aide de notions freudiennes, notamment le transfert et la mélancolie, nous étudions ce processus à travers la traduction du commentaire de Jean Cayrol écrit pour le film Nuit et brouillard.
EN :
Melancholic Translation (on Paul Celan) — In Celan's work, poems and translations (mostly poems, from the XVIth to the XXth centuries and from seven languages) belong to a same poetics whose function is to restore a language affected by the darkness of nazism and to carry out a work of mourning. The writing strategy of the translations, nonetheless, is specific since it allows a "saying" confronting the trauma. With the help of Freudian notions, especially transference and melancholia, we study this process through the translation of the commentary written by Jean Cayrol for the film Night and Fog.
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Faire la vérité
René Major
p. 233–241
RésuméFR :
Faire la vérité — Traduire, c'est toujours, rappelle l'auteur, « faire la vérité » ou, tout au moins, miser « sur la vérité d'un sens stabilisé ». Or l'inconscient résiste à une telle traduction « dévoilante ». C'est le désir de « faire la vérité », expression où deux sens (découvrir, fabriquer) s'opposent, qui est interrogé ici. D'un point de vue psychanalytique, ces deux sens s'excluent moins qu'ils ne s'allient : « ne peut-on fabriquer la vérité, l'imaginer, dans le but de la découvrir? » se demande l'auteur. Entre vérité et fantasme, témoignage et fiction, c'est une telle scène inouïe de traduction qui se joue entre deux textes récents de Hélène Cixous et de Jacques Derrida réunis dans Voiles. Dans cette rencontre textuelle, la fiction-vérité mobilise des effets qui l'apparentent à la scène analytique, l'inconscient a désarmé de part et d'autre, ne fût-ce qu'un instant, et s'est archivé dans des lapsus calami laissant entrevoir que ces textes se traduisent l'un dans l'autre.
EN :
Making Truth — Translating, the author reminds us, is always "making truth," or, at the very least, aims towards "truth of a set meaning." However, the unconscious resists such a "revealing" translation. The wish to "make truth," an expression whose two meanings (to discover and to fabricate) oppose each other, is questioned here. From a psychoanalytic point of view, these two meanings are more mutually inclusive than exclusive : "can we not fabricate the truth, imagine it, in an attempt to discover it?" asks the author. Between truth and phantasy, fact and fiction, an unprecedented scene emerges from the bringing together of two recent texts, one by Hélène Cixous and the other by Jacques Derrida, in Voiles. In this textual encounter, a very singular sort of truth-fiction produces effects in many ways similar to those of the analytic process. The unconscious somehow disarmed, if only temporarily, archives itself in lapsus calami, briefly illuminating the close inter-translation of the two texts — of each into the other.
Comptes rendus de lecture
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Chantal Bouchard. La langue et le nombril : histoire d’une obsession québécoise. Montréal, coll. Nouvelles études québécoises, Fides, 1998, 303 p.
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Lynne Bowker et. al (ed.). Unity in Diversity. Manchester, U.K., St. Jerome Publishing, 1998, 196 p.
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Kristen Malmkjaer, ed. Translation and Language Teaching : Language Teaching and Translation. Manchester, U.K., St. Jerome Publishing, 1998, 144 p.