Résumés
Résumé
Cet article porte sur l’affinité de pensée entre le maître dominicain Johannes Eckhart (1260-1327) et le philosophe japonais Nishida Kitarō (1870-1945) à propos de la dimension de l’image par rapport au questionnement de ce qui se trouve au-delà de la parole, mais qui demeure comme l’objet central de la recherche théologique et philosophique pour les deux penseurs. L’attitude qui soutient une rencontre entre les pensées de Eckhart et Nishida peut réduire les prétentions absolutistes et identitaires qui empêchent un renouvellement de la philosophie et de la théologie. La vérité qui apparaît dans la rencontre de deux penseurs est une vérité qui reste une, mais pluraliste, puisqu’elle sait respecter la différence des identifications religieuses et philosophiques — il ne s’agit pas de les nier en mêlant tout dans un même système indifférencié — et à la fois elle sait garder un fond qui résiste au-delà ou en deçà des différences.
Abstract
This essay focuses on some affinities between the thoughts of the Dominican theologian Johannes Eckhart (1260-1327) and the Japanese philosopher Nishida Kitarō (1870-1945). In particular, the theme of « image » is considered as a central issue to create some links and interrelations : for both thinkers we can’t avoid the dialectics between what lies beyond thought and the inner limits means of the practice of thinking, when confronted to its highest goal — the Absolute, or God. The attitude we can witness in studying and crossing the two experiences of thought can enhance the efforts for an intercultural renewal of philosophy and theology. The truth that appears remains one, but pluralist : it can respect the difference of the religious and philosophical identifications, without claiming to bring every single specificity in one undifferentiated system, and at the same time it can take care for what lies beyond every difference.
Parties annexes
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