Résumés
Résumé
Comme le notait Karl Rahner, de l’avenir de la théologie «nous ne savons pas grand’chose, en fait presque rien». Des indices nombreux, dont témoignent un nombre important d’ouvrages récents, nous rappellent toutefois que depuis quelques années la théologie se trouve en situation de crise qui ne laisse intact aucun de ses champs traditionnels et qui remet en question son identité. Devant l’ampleur de la tâche, la tentation est grande de se replier à l’intérieur du bastion ecclésial et de se retirer de l’espace public, pluraliste et séculier, ou, à l’autre extrême, de céder aux chantres d’une transformation de la théologie en «science religieuse», apparemment plus adaptée aux exigences contemporaines de l’objectivité et de la rigueur scientifiques. Il faut récuser vigoureusement ces deux scénarios. L’avenir de la théologie ne peut être assuré que si elle accepte d’inscrire clairement et vigoureusement son travail non sur un horizon ecclésial, mais sur l’horizon du monde et de faire vraiment de la question de Dieu sa question directrice, c’est-à-dire de l’accepter vraiment comme question.
Abstract
When addressing the issue of the future of theology, Karl Rahner once observed, «We don’t know very much, and in fact, almost nothing at all.» Recent works are reminding us that theology has been in a crisis situation for the past few years; none of its traditional fields have been kept intact, and this crisis causes one to question the very core of theology’s identity. In facing this enormous task, the temptation is to retreat to the confines of ecclesiastical security and to retire from the public sphere (be it pluralist or secular) or, at the other extreme, to turn theology into «religious science», which would be apparently more adapted to the contemporary standards of objectivity and scientific rigour. We must vigorously refute either one of these approaches. The future of theology depends on two things: firstly, on whether or not this field will accept to insert its work not into the horizon of ecclesiology, but rather into the horizon of the world. Secondly, whether or not it will have the question of God become its real directional question, meaning it will accept this as being truely a question.