Résumés
Résumé
Les croyances religieuses offrent en principe des ressources pour faire face aux événements traumatisants, mais il y a aussi des cas où elle en accroît le traumatisme ou en retarde la résolution. L’article rend compte de l’expérience de victimes d’abus sexuels durant l’enfance face à la Passion de Jésus. La réflexion s’organise autour des pôles de l’identification et de l’imitation de la figure de Jésus. Non seulement le discours traditionnel chrétien peut-il s’avérer délétère pour les victimes, mais les nombreuses approches critiques développées au vingtième siècle s’avèrent fréquemment insuffisantes pour les victimes. Il demeure donc impératif de développer une christologie qui refuse le statut de volonté divine à la souffrance et à la violence dont elle est souvent issue.
Abstract
Religious beliefs theoretically offer resources to help face traumatizing events, but they can also increase the trauma or delay its resolution. This article accounts for the experience of victims of childhood sexual abuse with respect to the Passion of Jesus. It is structured around the poles of identification with and imitation of the figure of Jesus. Not only can traditional Christian discourse prove to be harmful for the victims, but the many critical approaches developed during the twentieth century also frequently prove unsatisfactory for the victims. Thus, it remains crucial to develop a Christology that refuses the statute of divine will to suffering and to the violence from which it often results.