Résumés
RÉSUMÉ
Le rien apparaît d’emblée comme un de ces concepts étrangers, même rébarbatifs, aux théories féministes. Luce Irigaray l’a abordé dans son essai sur Martin Heidegger. Elle établit un lien entre la manière dont il construit le rien et la néantisation du ‘féminin’ dans le discours. En son projet discursif, il logerait ‘elle’ au lieu de la gratuité même, du don qui se donne sans limite de ressource et sans retour. Mais ‘elle’ est aussi ailleurs, celle qui parle et qui invite à un échange. Le chemin de l’homme vers le rien et la gratuité pourrait ne plus habiter le langage de l’indifférence sexuelle.
ABSTRACT
Nothingness has appeared at once to feminist theories as an unfamiliar and daunting concept. Luce Irigaray has tackled this theme in her essay on Martin Heidegger. She establishes a link between the manner in which he constructs nothing and negation of the "feminine" in discourse. In his discursive project he would locate "she" in the realm of "gratuitousness" itself, of a gift that gives itself without restraint of ressources and without return. But "she" is also somewhere else, she who speaks and who invites exchange. The route of man towards nothingness and gratitude can no longer inhabit the language of sexual indifference.