Résumés
Résumé
Castelló d’Empúries est une municipalité de la Costa Brava, en Espagne. Elle se caractérise par une présence forte et regroupée de migrants d’agrément de l’Union européenne. La majorité d’entre eux vivent à Empuriabrava, la station balnéaire de la ville. Cette dernière est géographiquement séparée de la ville, s’organise d’une manière autonome et possède une histoire propre. Plus largement, les étrangers représentent une minorité importante dans cette ville et dans les communes alentour. Si une telle situation n’est pas rare sur les côtes espagnoles, le contexte catalan donne un sens particulier à cette réalité humaine. La force actuelle du nationalisme catalan se traduit par une logique d’opposition entre les populations et les espaces, au nom d’un risque culturel et politique, car ces migrants sont des électeurs potentiels qui parlent peu ou pas le catalan. Quant à eux, ils défendent la qualité et la durée de leur implantation, ainsi que leur participation aux activités économiques de la ville, malgré le désintérêt des autorités municipales. Le cas de Castelló d’Empúries n’est pas unique, il peut être étendu aux communes littorales de la région.
Mots-clés :
- migration d’agrément,
- identité,
- conflits politiques et culturels,
- coupures géographiques,
- enjeux électoraux
Abstract
Castelló d´Empúries is a municipality on the Costa Brava, Spain. It is characterized by a strong and concentrated presence of lifestyle migrants from the European Union. They live very largely in Empuriabrava, the seaside resort of the city. The latter is geographically separated from the city, managed autonomously, and has a specific history. Moreover, foreigners and strangers, from other Spanish provinces, represent an important minority within the local population, as well as in other municipalities around Castelló d’Empúries. These elements accentuate the strength of the face-to-face relations in a context where Catalan nationalism is strong, especially since these new inhabitants, who speak little or no Catalan, are potential voters. They therefore constitute a population considered as a political and cultural (above all) risk. For their part, they defend the quality and duration of their settlement, as well as their participation in the economic activities of the city, despite the disinterest of the municipal authorities. The case of Castelló d’Empúries is not the only one, it can be extended to many municipalities of Costa Brava.
Keywords:
- lifestyle migration,
- identity,
- political and cultural conflicts,
- geographic cuts,
- electoral issues
Corps de l’article
Castelló d’Empúries est une municipalité située sur la Costa Brava, dans le nord-est de l’Espagne, en Catalogne. Elle appartient à la province de Girona et se trouve à une quinzaine de kilomètres de Figueres (voir la carte de la région, illustration 1). La dynamique de la municipalité repose essentiellement sur des aménagements touristiques lancés à la fin des années 1960 et dans les années 1970 (Cuadrado Ciunareta, 2012 ; Sassi, 2018), à un moment où le tourisme apparaissait comme un « modèle de production » pour l’Espagne (Mantecon, 2010 : 617). Classiquement, les touristes sont essentiellement venus d’Europe du Nord ou de France. Une part de ces touristes est devenue une population résidente[1]. Ce phénomène d’installation appartient aux migrations d’agrément ou lifestyle migrations. Ces dernières sont habituellement le fait de personnes plus aisées que les habitants d’origine ; elles s’installent dans un autre pays pour bénéficier d’une meilleure qualité de vie, comme c’est le cas en Espagne (Rodriguez et al., 2004 ; O’Reilly et Benson, 2009 ; Mantecon et Huete, 2018). Ces migrations furent considérées comme moins importantes que les migrations de travail ou de réfugiés. De fait, les flux sont longtemps restés modestes et, bien que des études existent sur différents aspects depuis nombre d’années (Wiseman et Roseman, 1979 ; Gober et Zonn, 1983 ; Pampel et al., 1984 ; Fournier et al., 1988), c’est véritablement au tournant des années 2000 que ces publications forment un courant particulier (Rodriguez et al., 1998 ; Casado-Diaz et al., 2004 ; Benson et O’Reilly, 2009 ; Bantman-Masum[2], 2016), et que des réflexions conceptuelles se font jour (O’Reilly et Benson, 2009 ; Oliver et O’Reilly, 2010). Depuis, confrontés à l’ampleur de certains mouvements, les chercheurs ont fait naître des barbarismes pour caractériser ces réalités, tel Floribec (Tremblay, 2013) ou Gringolandia (Torres et Momsen, 2005). À l’échelle européenne, le phénomène a concerné assez tôt l’Espagne (Donaire et al., 1997), avec des conséquences sociales et géographiques affectant la côte méditerranéenne (Williams et al., 1997 ; Rodriguez et al., 1998 ; Rodriguez et al., 2004 ; O’Reilly, 2017 ; Mantecon et Huete, 2018). Ces travaux sont complétés par des études sur les origines, diverses, de ces populations migrantes (Huber et O’Reilly, 2004 ; Haug et al., 2007 ; Olson et O’Reilly, 2017).
En Catalogne, la présence de ces migrants prend un visage particulier, dans un contexte identitaire affirmé. Cette situation est exacerbée dans les espaces touristiques côtiers où les étrangers forment une minorité, parfois forte, concentrée géographiquement. Elle se complique pour les migrants d’agrément de l’Union européenne, puisqu’ils ont le droit de voter, aux municipales notamment. L’idée d’étranger ne s’arrête pas à la nationalité, mais touche aussi le lieu ; les Espagnols non catalanophones, venus d’autres provinces, sont aussi concernés. Dans ce cadre géographique, culturel et politique, le cas de Castelló d’Empúries[3] est représentatif d’autres municipalités du même type. Ces dernières sont balnéaires ou situées dans l’arrière-pays immédiat (Port de la Selva, Roses, Palau-Salvadera, Llança…). Les plus récentes élections en Catalogne ont montré l’importance des partis indépendantistes, porteurs d’une catalanisation active, et particulièrement bien implantés dans la province de Girona. Si les migrants d’agrément restent habituellement identifiés comme des touristes ou des étrangers (Mantecon et Huete, 2018 : 64), sur cette côte ils apparaissent en outre comme des étrangers ne souhaitant pas se catalaniser. Dans l’ensemble, il est vrai qu’ils[4] ne le souhaitent pas ou n’en éprouvent pas le besoin, en raison du contexte linguistique, car il est possible de vivre en français. Plutôt qu’à la culture locale, ces migrants s’intéressent à leur qualité de vie et à sa défense. Cette situation sociale, linguistique et démographique renforce, à son tour, le désir de catalanisation des autorités locales. À Castelló, cette opposition politique et culturelle est encore accentuée par les coupures géographiques, nées de la construction des marinas.
Une coupure inscrite dans l’espace
Le sentiment d’une partition du territoire municipal participe à alimenter ces sentiments d’opposition. Les aménagements autrefois uniquement touristiques et saisonniers se sont transformés progressivement en une véritable ville nouvelle, Empuriabrava (illustration 1), séparée du bourg traditionnel et autonome du point de vue économique. Si l’espace est bien une construction sociale (Bourdieu, 1987 ; Oliver et O’Reilly, 2010), sa fragmentation (Rhein et Elissalde, 2002 ; Van Noorloos, 2013) est ici très marquée, avec des enjeux de conservation (Bourdieu, 1980) des uns et des autres. La ville ancienne, essentiellement de culture catalane, se dissocie de la ville nouvelle, très francisée dans ses relations sociales, le français étant une lingua franca [5]. Dans ce contexte, la géographie accentue les coupures : chaque espace peut fonctionner seul, et est fortement territorialisé (Di Méo, 1998).
Un tel dédoublement urbain n’est pas rare parmi les stations balnéaires, il en existe dans la Communauté valencienne ou dans la province d’Almeria (Rodriguez et al., 2004 ; Duran Munoz, 2016 ; O’Reilly, 2017) et, parfois, en proximité immédiate, à l’image de Santa Margarida, une extension de Roses (illustration 1).
Illustration 1
Le cas de Castelló se rapproche davantage de situations où la coupure est très marquée, notamment lorsque la façade côtière a longtemps été perçue comme répulsive, car marécageuse ; des exemples de doublons sont observables sur la côte languedocienne française (Narbonne-plage…) ou sur la côte adriatique italienne, avec les lidos ou les marinas (le lido di Panzano sur la commune de Monfalcone ou la marina de la commune de Ravenne). Cette dualité spatiale n’est malgré tout que rarement conflictuelle. En Espagne, si la dimension socioéconomique de ces coupures est régulièrement relevée par les auteurs et les acteurs locaux, qui notent des processus de gentrification ou d’agrégation (Jover et Diaz-Parra, 2019 ; Cocola-Gant et Lopez-Gay, 2020), elle prend un visage spécifique en Catalogne où la sensibilité à tout ce qui touche la culture régionale est forte[6]. La catalanité est affichée, et est un moteur de l’action publique. Les illustrations qui suivent présentent néanmoins un paysage urbain caractéristique de ces zones devenues touristiques, loin, de prime abord, des questions culturelles. Les représentations collectives sont pourtant bien présentes, et l’opposition des territoires d’appartenance se double d’un contentieux historique, remontant à la création de la marina et participant à rendre toujours actives les altérités contemporaines.
Ville haute versus ville basse
À l’origine, Castelló était une petite ville installée sur une butte, modeste mais éloignée de la côte marécageuse, où la population était sujette à la malaria. L’aménagement de la station balnéaire d’Empuriabrava, dans la zone humide, s’est traduit par la constitution d’une ville basse.
Ces deux villes sont reliées par la voie expresse C-260 en direction de Figueres (illustration 1), dont le tracé à l’arrière de la côte n’empiète pas sur les espaces urbanisés et le littoral, lieux de production de la valeur ajoutée. À l’image d’espaces de banlieues ou pavillonnaires, cette route est tout autant une coupure qu’un lien. Classiquement, son parcours périurbain et les ronds-points sont occupés par des magasins et des centres commerciaux, essentiellement accessibles en automobile (illustration 2). Estivants et habitants l’empruntent, pour leurs achats et loisirs ; elle est alors à la fois une ligne de démarcation et un non-lieu à la Marc Augé (1992) : chacun venant faire ses emplettes, les personnes se croisant mais ne se rencontrant pas.
Illustration 2
Si cette voie rapide dessert aisément les villes du bord de mer et leurs extensions commerciales, en revanche, accéder à Castelló est un choix, et non le passage d’une zone indifférenciée à une autre. Quitter la route, monter la butte, c’est arriver dans une petite ville traditionnelle, avec ses restes de château.
À l’opposé, Empuriabrava est une vaste station balnéaire, ciselée dans les alluvions (illustration 1). Elle se partage entre des marinas, de petits immeubles alignés, directement face à la mer ou en deuxième et troisième lignes. Le tout est complété par des pavillons, dont les mieux dotés ont accès à un canal, et ainsi à la mer (illustration 3).
Illustration 3
Les deux entités constitutives de la commune forment de fait deux espaces distincts par leur vie sociale et culturelle. Même les services tardivement obtenus à Empuriabrava, tels la mairie annexe et le centre social, accentuent le chacun chez-soi et l’esprit localiste. Peu de raisons justifient alors un déplacement vers la ville haute, où restaurants et commerces existent pourtant. De la même manière, ceux de la ville haute se cantonnent essentiellement aux commerces et services de la voie expresse ou de ses à-côtés.
Une logique d’enclave
L’idée d’enclave semble correspondre à cette réalité humaine et géographique. La notion d’enclave est devenue un classique de la géographie sociale, dépassant ou incluant le tourisme, mais toujours liée à des processus d’agrégation et de ségrégation (Brun et Chauviré, 1983 ; Brun, 1994 ; Freitag, 1994 ; Barbichon, 1996 ; Musterd, 2006 ; Van Noorloos, 2013). Elle se caractérise avant tout par la définition d’une zone close, fonctionnant d’une manière autonome, différente de son environnement immédiat, avec une ou des coupures fréquemment matérialisée(s) dans l’espace ou les mémoires collectives.
Plus d’un auteur a étudié l’émergence de ces enclaves en Espagne (Rodriguez et al., 2004 ; Duran Munoz, 2016 ; Jover et Diaz-Parra, 2019). Par exemple, Juan Galeano et Albert Sabater (2016 : 29) ont calculé que le nombre de ces enclaves est passé de 24 en 2000 à 194 en 2014. La forte émigration (de travail, de retraités…) vers l’Espagne depuis les années 2000 (Garreta Bochaca, 2011 ; Galeano, 2017) a entraîné la croissance de ces zones de concentration de population étrangère ; elles sont principalement localisées dans les grandes villes (notamment Madrid et Barcelone) ou sur les côtes méditerranéennes (Duran Munoz, 2016). Toutefois, la réalité de terrain est plus complexe que les données quantitatives. L’enclave que constitue Empuriabrava s’inscrit dans une histoire locale de refus de la station (Sassi, 2018). L’opposition à cet aménagement s’insère dans la chronologie de mobilisations d’habitants des années 1960 et 1970, en Espagne (Cuadrado Ciunareta, 2012) ou ailleurs (Cherky, 1979 ; Dansereau, 1985 ; Joliveau, 1987 ; Micoud, 1999).
À Empuriabrava, les promoteurs souhaitaient initialement une marina pour une élite fortunée (Sassi, 2018). Popularisé au début des années 1950, le concept de marina a fait florès (Elwin, 1995) avec des formes devenues classiques (Le Cap d’Agde ou Port-Grimaud en France). Depuis, il a dépassé les logiques de résidences secondaires pour devenir un mode de vie quotidien de catégories aisées, de Copenhague à Vancouver (Chignier-Riboulon, 2010 ; 2014). À Empuriabrava, comme c’est souvent le cas, les canaux ont été tracés dans les alluvions d’une zone humide côtière. À l’image d’autres villes bâties sur des canaux, les agences et les sites Internet de tourisme vantent aujourd’hui cette « Venise » catalane, avec un accès direct à la propriété. Le plan de la marina a été approuvé en 1967 par la municipalité (Sassi, 2018 : 43). Face à de telles opérations, comme on le voit souvent, les prises de position étaient partagées. Certains habitants de Castelló étaient intéressés par l’aménagement et le développement économique induits. Il s’agissait principalement d’agriculteurs et de propriétaires fonciers de terres considérées sans valeur à ce moment-là (Cuadrado Ciunareta, 2012). La grande majorité des habitants, moins concernée financièrement, a quant à elle perçu cet aménagement comme imposé de l’extérieur. Elle a eu le sentiment d’une déterritorialisation foncière, en termes d’appartenance à cet espace, et Empuriabrava est apparue initialement comme un corps étranger.
Le rejet social, environnemental et culturel de l’aménagement prévu s’est matérialisé par une plateforme de défense de l’espace fragile, née dans les années 1970 pour défendre l’espace local, son image, sa nature et ses traditions culturelles, à l’instar du Larzac en France. Cette comparaison se retrouve dans le slogan utilisé : « Salvem [sauvons[7]] l’Empordà » (Cuadrado Ciunareta, 2017 : 399). Les mobilisations ont finalement entraîné la création, en 1983, d’un parc naturel, le parc des Aïguamolls (illustration 1). Il participe depuis à l’enclavement de la ville, empêchant son expansion et renforçant la polarisation de la voie expresse. Ce mouvement a fait école, devenant emblématique d’autres « Salvem » postérieurs (ibid. : 400). À Castelló, la mémoire collective en a été marquée durablement, confortant les représentations sociales, avec un eux et un nous.
Un enjeu démographique et politique pour Castelló
Le régionalisme catalan est porté par une crainte identitaire ancienne, avivée en partie par la force des migrations récentes, intérieures et extérieures.
Si les questions d’immigration sont du domaine de l’État, la Catalogne a défini sa propre voie, ou une « troisième voie » selon certains (Bueno et Domingo, 2016 : 49), entre l’assimilation et le multiculturalisme. Cette troisième voie serait « l’interculturalité ». Il s’agirait alors d’intégrer les résidents étrangers à l’identité catalane, comme cela a souvent été fait traditionnellement avec les migrants intérieurs venus des différentes provinces espagnoles. L’idée d’interculturalité n’est pas propre à la Catalogne ; pour le Conseil de l’Europe elle est même une position médiane entre l’assimilation et le multiculturalisme (Levrau et Loobuyck, 2018). Pour d’autres (Conversi et Jeram, 2017[8] , par exemple), derrière cet entre-deux apparent, il s’agirait plutôt d’un « nationalisme interculturel ». Ce dernier s’inspirerait du Québec : un nationalisme défensif, c’est-à-dire en lutte contre une culture dominante, nécessitant un travail permanent pour maintenir, voire accroître, les droits de l’entité régionale[9]. Selon la définition de Xiana Bueno et Andreu Domingo (2016 : 50), cette intégration serait une forme de vivre-ensemble (la « conviviencia »). Dans cette perspective, elle passerait prioritairement par les communes, l’échelle de proximité.
À Castelló d’Empúries, les enjeux sont d’importance, et d’autant plus sensibles, pour les élus, que l’immigration a été forte, bien que son poids ait diminué depuis la crise financière de 2008. D’une part, depuis le début des années 2000[10], Empuriabrava[11] représente plus de la moitié de la population municipale, et même au-delà de 60 % depuis 2006 (annexe 2). Si la proportion a très légèrement baissé depuis 2010 (avec un maximum de 66 %), elle se maintient à un niveau élevé (63 %). D’autre part, le pourcentage des étrangers résidant à Castelló est élevé par rapport à la population totale (annexe 3). Ils forment plus de 40 % de la population totale, et ont même dépassé les 48 % entre 2008 et 2013. Or, l’essentiel d’entre eux habitent à Empuriabrava. Enfin, les migrants d’agrément[12] sont eux aussi principalement présents dans la station balnéaire, et la plus grande partie est issue de l’Union européenne (annexe 4). Le maximum a été atteint en 2010, leur nombre ayant plus que doublé depuis 2004. Par la suite, avec les conséquences[13] de la crise financière, cette population a baissé de 40 %. Elle n’est en outre pas homogène, et ses principales composantes ont connu des évolutions différenciées. Les Allemands, la première population pendant longtemps, ont atteint un maximum de population en 2009, puis une décroissance continue, avec guère plus que le tiers du groupe de 2009 en 2020. Selon des personnes interrogées (entretiens 2, 10, 11, 17, 19), la première cause de ce déclin serait le vieillissement, entraînant un retour au pays, ensuite vient la faiblesse des arrivées. Les Français ont suivi une évolution presque inverse : leur nombre s’est accru jusqu’en 2010, quadruplant presque. Puis leur population a décru d’un tiers, avant de connaître une stagnation et une légère reprise. Quant aux Anglais, ils sont peu représentés[14], contrairement aux provinces d’Alicante ou de Málaga Dans ce contexte démographique, le sentiment de minorisation des habitants d’origine est accentué par le tourisme saisonnier, avec 75 000 personnes supplémentaires en été[15]. Toutefois, les réalités démographiques et les coupures géographiques s’intègrent aux transformations politiques que la Communauté autonome a connues depuis les années 2000. Cette situation nouvelle, et évolutive, a changé la donne, à toutes les échelles de gestion, même si chaque niveau, dont les communes, conserve des particularités locales.
Castelló d’Empúries s’inscrit dans les logiques partisanes catalanes
Si Castelló présente des spécificités propres aux enjeux locaux, la municipalité appartient à une logique plus vaste, celle d’une nouvelle phase du nationalisme régional, avec des provinces plus ancrées dans ce positionnement idéologique, telle celle de Girona (tableau 1).
Ce nouveau chapitre s’est accompagné d’une recomposition politique structurelle, après l’éclatement de l’alliance dominante à l’échelle régionale. Ainsi, de la transition démocratique espagnole aux années 2010, la Catalogne a été administrée par la coalition du Convergenci i Unio (CiU) dominée par la personnalité de Jordi Pujol jusqu’en 1999 (Guibernau, 2014). Cette alliance électorale entre un parti régionaliste, l’Unio democràtica de Catalunya (UDC), et un parti indépendantiste, la Convergència Democràtica de Catalunya (CDC), avait modéré les demandes d’indépendance. Pujol, bien que nationaliste catalan, ne souhaitait pas l’indépendance, mais il construisit, au cours de ses mandats et des transferts de compétences, un véritable gouvernement régional (Pellistrandi, 2018 : 106).
Tableau 1
Résultats des élections municipales pour les principaux partis de la Catalogne
Les années 2000 voient une victoire de la gauche aux élections régionales de 2003, avec l’arrivée du Partit dels socialistes de Catalunya (PSC). Pendant le mandat, un nouveau statut d’autonomie a été approuvé par référendum (Pellistrandi, 2018). Il a été attaqué par le principal parti de droite, le Partido Popular (PP), en 2010, devant le Tribunal constitutionnel espagnol. Plus de la moitié des articles ont été réécrits. Surtout, l’idée d’une nation catalane a été déclarée anticonstitutionnelle. Ces événements ont mobilisé encore plus autour d’une perspective d’indépendance. L’arrivée d’Artur Mas, le nouveau leader de CiU à la tête de la région, et sa consultation sur l’indépendance en 2012 ont accéléré à nouveau cette perspective (ibid.). Puis, en 2015, une transformation des forces en présence survient. Les élections régionales sont marquées par une nouvelle coalition entre la CiU et, cette fois, l’Esquarra Republicana de Catalunya (ERC). Ce parti politique ancien, né en 1931, est un parti indépendantiste de gauche (Argelaguet et al., 2004). Cette alliance s’est réalisée autour d’une nouvelle appellation, la « Junts pel si » (Junts), l’Union pour le oui. L’éclatement de la CiU, puis la disparition de certains partis, tel l’UDC, en 2017, ont achevé de transformer le paysage politique (Barrio et al., 2018). Au final, l’épuisement puis la disparition de la CiU ont laissé la place à la Junts (Pellistrandi, 2018), et surtout aux partis de gauche, avec une montée en force de l’ERC (tableau 1). À l’échelle de la province de Girona, le poids de l’indépendantisme est encore plus net, avec probablement l’impact de l’ancien maire de Girona, chantre du référendum sur l’indépendance, Carles Puigdemont.
L’assise d’une municipalité indépendantiste
Les élections municipales de Catalogne ont suivi les évolutions régionales, avec une tendance au renforcement du sentiment indépendantiste (tableau 1). Par-delà la recomposition politique des différentes approches de la catalanité, les partis indépendantistes sont toujours plus présents, tandis que le Partido Popular est marginalisé. Le PSC quant à lui se maintient, et la gauche indépendantiste s’impose.
Le cas de Castelló d’Empúries s’inscrit dans cette logique d’ensemble (tableau 2), bien qu’il s’en distingue par des traits locaux. L’affaiblissement ou la disparition de partis traditionnellement dominants est d’autant plus visible que l’affirmation de l’ERC s’accompagne de la montée de nouvelles coalitions, comme la Candidatura d’Unitat Popular (CUP). La CUP est un regroupement d’associations et de mouvements appartenant à la gauche radicale (Barbera et Diaz-Montiel, 2018). Elle a été construite à partir de mouvements sociaux nés de la politique d’austérité post-crise financière de 2008-2009 (ibid. : 161). Les dernières élections (2019) témoignent de la force locale de la gauche et, avant tout, d’une gauche indépendantiste et catalaniste. La faiblesse locale de la Junts est à noter, les voix indépendantistes s’étant tournées vers la gauche. Par ailleurs, la situation quelque peu spécifique de Castelló s’explique aussi par la personnalité et la longévité des maires (tableau 3). Seuls deux maires se sont succédé sur près de trente ans. Le maire actuel, fidèle à l’ERC, Salvi Güell i Bohigas, a joué de son implantation et de la conjoncture. Il s’appuie désormais sur une assise solide et une longue expérience de la vie publique. Cette assise ne se répercute pas uniquement d’un point de vue électoral et temporel, elle est également une capacité à agir dans la durée et, par conséquent, à modifier en profondeur les réalités locales.
Tableau 2
Résultats des élections municipales pour les trois premières listes à Castelló d’Empúries
Tableau 3
Les maires de Castelló d’Empúries, de 1995 à 2023
La présence d’un nombre parfois important de listes, avec un scrutin à un tour, oblige à des recherches d’alliances pour trouver une majorité municipale et un maire. Après les élections, de nouvelles négociations commencent alors. En 2019, un accord réunit l’ERC et la CUP, et un projet de gouvernement, officiel, régit les objectifs communs des deux formations[17]. Hormis les volets de la politique sociale et d’aménagement, le texte accorde une grande importance à la catalanité et, de fait, à la catalanisation des actions mises en œuvre. Il précise que « la langue catalane est la colonne vertébrale et intégratrice de notre société » et que des « initiatives militantes »[18] doivent permettre de la développer. Dans la même perspective, cette volonté catalaniste se retrouve dans le discours d’investiture du maire, s’achevant par « notre pays, vive la République catalane[19] ».
Les résidents d’Empuriabrava, entre ostracisme, fatalisme et résistance[20]
Dans ces conditions historiques, démographiques, politiques et géographiques, les résidents d’Empuriabrava non catalanophones sont concernés par la volonté municipale de catalanisation, très affirmée (illustration 4). Ces résidents appartiennent à un grand nombre de nationalités, une partie étant espagnole et ne parlant que le castillan. Face à cette politique langagière, les sentiments sont très divers (tableau 4) et se partagent entre injustice, fatalisme et refus.
Illustration 4
Banderolle « Soutien aux prisonniers » sur la façade de la mairie
Les préoccupations de ces habitants vont bien au-delà de la politique culturelle. Le long refus de la marina, et par conséquent de leur espace de vie, n’a pas été sans effet. Si les espaces privés sont bien entretenus (illustration 3), le manque ou le retard d’investissements publics a eu des conséquences : les espaces publics ont vieilli et se sont dégradés, bien que des travaux de réhabilitation aient récemment été menés, sur les bords de mer avant tout (illustration 5), lieu de la rente touristique.
Pour défendre leurs intérêts, au fil du temps, des habitants se sont structurés, politiquement ou par le biais d’associations. Le temps, les changements de peuplement, le manque de constance et de mobilisation n’ont permis que des résultats modestes.
Dégradations et sentiments d’injustice
La marina a fêté ses cinquante ans en 2017 et cela a été l’occasion de rappeler, selon les propos des habitants interrogés (tableau 4), l’état de la station et leur sentiment d’injustice… des éléments qui leur semblent plus prégnants que la catalanisation ambiante.
Les mouvements de population à la charnière de 2010 ont partiellement renouvelé le peuplement, et ce sont souvent les plus aisés qui sont partis, notamment des Allemands. Les entretiens ont révélé que les départs ont été partiellement compensés par l’installation de ménages plus modestes. Cette paupérisation relative, conjuguée à un vieillissement des équipements publics, renforce, chez les résidents, le sentiment d’être des laissés pour compte.
Tableau 4
Les sentiments majeurs qui ressortent des entretiens (tableau 4) sont l’injustice et l’idée d’une mauvaise gestion de la part des autorités, et ce discours ne se limite pas aux personnes les plus éloignées de la culture catalane. Même ceux qui ont fait l’effort d’apprendre la langue régionale indiquent (entretiens 1, 12, 13, 24) le peu d’empressement de la municipalité à investir dans la marina, car elle reste une entité à part. À l’origine, Empuriabrava était une opération de promoteurs où tous les espaces étaient privés, y compris ceux d’usage public comme les routes ou les plages. En 1981, ces espaces furent transférés à la gestion municipale (Sassi, 2018). Ce passé est toujours présent dans la mémoire collective des Catalans autochtones et n’encourage pas à l’action. Les commerçants se plaignent alors du manque d’entretien des murs commerciaux, ces derniers appartenant à la Ville (tableau 4).
Illustration 5
Des travaux sont malgré tout progressivement réalisés (illustration 5), car la station et le tourisme sont des sources de revenus pour la commune, mais ces réhabilitations ne semblent pas d’une ampleur suffisante, de l’avis des personnes rencontrées.
Une opposition fragile
Les réalités vécues localement sont complexes avec une part d’incompréhension de l’autre et une part d’accommodement aussi bien pour les habitants d’Empuriabrava que pour les élus et les techniciens de Castelló d’Empúries, le tout teinté du désir de défendre leurs intérêts. La volonté de catalanisation au quotidien est bien réelle et ne s’arrête pas à de la rhétorique électorale ; elle s’exprime dans l’application des politiques municipales ; tout est en catalan, du site Internet municipal aux affichages et aux règlements. L’objectif est de faire du catalan une langue qui ne se réduise pas au scolaire ou à la communication publique, mais une langue d’usage quotidien, s’imposant toujours davantage à tous. Par-delà l’enjeu de préservation et de développement, cette volonté politique se heurte aux réalités linguistiques ; il n’y a pas seulement les étrangers qui ne parlent pas catalan, c’est aussi le cas de nombreux Espagnols, surtout s’ils sont venus d’autres régions, attirés par les emplois dans le tourisme (restauration…) et l’entretien (électricité, plomberie…). Un certain pragmatisme local prévaut de fait. Ainsi, même si tous les élus et les techniciens de la ville parlent castillan, et fréquemment français, ils s’exprimeront en catalan, ou répondront en catalan à une question posée dans l’une des deux autres langues, puis finiront par s’exprimer dans la langue de l’interlocuteur (entretiens 10, 11).
L’arrangement linguistique n’est pas sans fin, particulièrement en matière d’engagement politique : les non-catalanophones sont donc pénalisés. Ces habitants ont le droit de participer aux élections locales, qu’ils soient Européens du Nord ou Espagnols de langue castillane, mais ils sont représentés par des élus pouvant s’exprimer en catalan. Affirmer son droit d’expression passe alors par des compromis ou par la recherche de représentants. S’ajoute une autre difficulté à cette représentation électorale : la fragilité des investissements citoyens durables dans la vie publique, surtout qu’au fil des élections les résultats sont modestes et inconstants, ce qui n’encourage pas l’engagement.
L’Unio Democràtica d’Empuriabrava (UDEM) en a été l’incarnation. En 2011, elle obtient ses meilleurs résultats avec 15 % des voix exprimées et trois élus (tableau 2). C’est d’ailleurs la seule fois que cette liste a dépassé 10 %. En 2015, elle n’obtient qu’un seul élu avec 5 % des votes. En 2019, elle a disparu, mais certains de ses membres se retrouvent sur la liste SOMEC (SOM [nous sommes] Empuriabrava i Castello [SOMEC]), arrivée quatrième avec 10 % des bulletins exprimés. Cette irrégularité des résultats pousse à négocier des accords pour présenter des coalitions et dépasser les 5 % nécessaires pour obtenir des sièges. Ainsi, SOMEC était un regroupement entre le PP et une liste de citoyens d’Empuriabrava et de Castelló. De même, en 2007, Entesa [entente] per Castello i Empuriabrava (ECE) était une alliance réalisée autour du parti Iniciativa per Catalunya Verds (ICV), de tendance gauche écologiste, et de citoyens. Dans tous les cas, ces alliances de circonstance laissent peu de traces politiques et médiatiques[21], surtout lorsque les résultats obtenus sont peu significatifs.
Les demandes en faveur d’une amélioration de la qualité de la vie sont anciennes, et ont connu plusieurs moments de mobilisation et de relance. Dans les années 1990, les riverains se sont constitués en association pour se défendre contre la loi espagnole sur la préservation du littoral (Torres Alfosea, 2010). La démolition de stations installées à proximité immédiate de zones naturelles était prévue ; cependant, le lobbying a fini par fonctionner, l’État espagnol n’a pas appliqué la loi au bénéfice d’une dizaine de stations (Sassi, 2018 : 52). Pour ces résidents, la conséquence politique a surtout été le sentiment d’être devenus temporairement une force. L’investissement du politique par ces résidents étrangers n’est pas propre, bien entendu, à cette province. En Andalousie ou dans la région valencienne, des étrangers ont été élus, sur des listes communautaires ou d’enclaves, ou sur des listes communes (Huete et Mantecon, 2012 ; Duran-Munoz, 2016 ; 2018), mais la problématique est bien différente en Catalogne.
Le relatif succès de la liste UDEM en 2011 s’explique par un besoin d’être reconnu à part entière. Lors des élections de 2019, les mêmes demandes reviennent, auxquelles s’ajoutent les questions de sécurité, notamment sur la voie publique pour les scolaires (tableau 4). La faiblesse des résultats de cette liste citoyenne en 2015 et 2019 n’est pas en lien avec une disparition des problèmes posés. Selon les personnes interrogées (entretiens 5, 10, 11, 17, 26), plus d’une raison intervient. Tout d’abord, rappelons-le, la population a sensiblement changé depuis 2011, une partie des habitants, notamment parmi les plus aisés, dont bien des Allemands, ont quitté la station, et les nouveaux arrivants ne s’impliquent pas immédiatement. Ensuite, les principaux candidats à la mairie, en premier lieu le maire sortant, ont davantage pris en compte les demandes d’Empuriabrava, par exemple par des rencontres avec les associations et le lancement, ou l’accélération, de travaux. Cette anticipation a fragilisé la liste locale. Enfin, le manque de mobilisation est ici une constante. Les entretiens montrent un certain repli sur soi, ou sur quelques connaissances, renforcé par une hétérogénéité croissante du peuplement. Au sein même d’une communauté linguistique, on se connaît moins que par le passé. Les animateurs des associations relèvent d’ailleurs cet investissement a minima. Pourtant quelques succès sont à souligner, bien qu’ils soient plutôt récents, comme le centre social, implanté en 2014, et très utilisé par les retraités. Plus largement, l’idée du cocon, de la tranquillité, du manque de temps (pour les actifs) sont bien réels, et s’y ajoute un fatalisme certain en termes de succès électoraux et de langue.
Conclusion : vers une meilleure intercompréhension ?
Les sentiments et les demandes apparemment contradictoires sont bien connus chez les deux parties. Pour les catalanistes, la primauté de l’affirmation de la culture catalane dépasse la question de sa préservation ; l’indépendance est à l’horizon. La période n’est alors pas à l’ouverture culturelle. L’interculturalité à la catalane est pourtant possible pour une partie des résidents, en premier lieu les plus jeunes et ceux qui ont des enfants scolarisés. De plus en plus leurs enfants sont bilingues ou trilingues. Tendanciellement, pour les ménages francophones, le français est en usage à la maison, mais les enfants répondent fréquemment en castillan ou en catalan à leurs parents (entretiens 12, 24).
La commune de Castelló offre ainsi des cours de catalan pour les adultes à la mairie ou dans les centres sociaux, et ces cours sont presque gratuits. Cependant, cette dimension interculturelle n’est pas forcément traduite de cette manière par les résidents européens, qui y voient plutôt une injonction. Pour eux, l’enjeu principal reste la recherche d’une meilleure qualité de vie, dans laquelle l’entretien de l’environnement local apparaît de premier ordre. Ils estiment qu’ils participent pleinement à la vie sociale et économique et veulent donc être véritablement considérés par les autorités locales. Toutefois, progressivement, la réalité est moins tranchée, et l’avenir semble plus ouvert vers la catalanité ; les ménages les plus jeunes, ceux qui ont des enfants scolarisés, tentent d’apprendre le catalan. D’ailleurs, cet effort est récompensé, semble-t-il, les Catalans répondant plus aisément en français à ceux qui leur parlent dans leur langue.
Parties annexes
Annexe
Annexe 1
Tableau des personnes interrogées
Annexe 2
Le poids d’Empuriabrava (EB) dans la population totale de Castelló d’Empúries
Annexe 3
Les étrangers à Castelló d’Empúries
Annexe 4
Les principales nationalités des migrants résidentiels de l’UE présentes à Castelló
Notes
-
[1]
Dans ce texte le mot résident est utilisé au sens d’habiter un lieu durablement, et pas uniquement lors des vacances ; il n’est donc pas utilisé dans un sens juridique ou fiscal, mais statistique. L’Institut statistique espagnol (INE, Instituto Nacional de Estadistica) parle de « résidence habituelle » dans ses définitions statistiques. <https://www.ine.es/DEFIne/es/concepto.htm?c=4565&op=30260&p=1&n=20>, consulté le 17 février 2021.
-
[2]
Cet article est plus récent mais il offre un panorama bibliographique et chronologique sur la question.
-
[3]
Pour alléger le texte, Castelló d’Empúries sera régulièrement écrit Castelló.
-
[4]
Même si je connais bien la région, le présent article résulte d’un programme, dirigé par Françoise Cognard, de la Maison des sciences de l’homme (MSH) de Clermont-Ferrand, intitulé « Migrations vers le Sud ». Un travail de terrain a été réalisé en mai 2018 (annexe 1). Hormis l’étude géographique et l’observation participante, il a consisté en un ensemble d’entretiens semi-ouverts, de 30 à 60 minutes. Seuls les propos correspondant à cet article sont présentés ici ; ces entretiens ne sont alors qu’un des éléments de l’article. Vingt-six personnes ont été interrogées : dont des membres de l’association Bien Estar, qui m’a facilité les premiers contacts. Il n’a pas été possible d’interroger des élus et des techniciens de la commune, les demandes étant restées lettres mortes. Toutes les personnes interrogées l’ont été en français, même si elles étaient d’une autre nationalité ; la problématique posée, celle d’une opposition entre une municipalité nationaliste catalane et ses résidents étrangers, transcende largement la nationalité, surtout que les représentations politiques et culturelles dépassent ce fait.
-
[5]
Quelques semaines auparavant j’étais à Salamanque où seul le castillan était parlé. Sur cette partie de la Costa Brava, le français est une langue véhiculaire. S’exprimer en castillan, c’est se voir répondre en français par les commerçants, qui reconnaissent les accents.
-
[6]
La lutte est permanente entre les autorités catalanes et le gouvernement central. Dernièrement, la Cour suprême espagnole a confirmé l’obligation d’un enseignement avec au moins 25 % de castillan dans les écoles catalanes (décision du 23 novembre 2021). Le gouvernement catalan, contrôlé par les partis indépendantistes, a refusé d’appliquer cette décision.
-
[7]
Le catalan étant souvent compréhensible pour les francophones sous sa forme écrite, nous n’avons traduit que lorsque les termes ne l’étaient pas.
-
[8]
Leur article fournit même une chronologie.
-
[9]
Comme le Québec qui intervient, autant que faire se peut, pour les droits des francophonies minoritaires dans les autres provinces, la Catalogne agit dans le même sens, en Aragon ou en Valencien.
-
[10]
Les données sont issues des « padrones continuos por municipios » [registres démographiques municipaux permanents]. Il s’agit des résidents enregistrés au premier janvier de chaque année. Nous avons arrêté de compiler en 2020 pour éviter l’effet « COVID ». Voir <https://www.ine.es/jaxiT3/Tabla.htm?t=33791>, consulté le 8 mars 2021.
-
[11]
Empuriabrava n’étant pas une commune, les données sont difficiles à trouver et sont partielles, l’essentiel étant agrégé à l’échelle de la commune.
-
[12]
L’INE ne donne les statistiques de nationalité que pour les groupes les plus importants en nombre.
-
[13]
D’autres éléments interviennent, comme le vieillissement ou le remplacement de ménages par d’autres.
-
[14]
Ils sont présents dans le tableau, car ils étaient membres de l’UE jusqu’au début 2020.
-
[15]
Salvador Sabria, « Empuriabrava se reinventa », El periodico, 19 mars 2017, <https://www.elperiodico.com/es/economia/20170319/empuriabrava-se-reinventa-5910072>, consulté le 27 février 2022.
-
[16]
En 2015, un maire est resté moins d’une année.
-
[17]
Accord du 1er juillet 2019, sur le site Internet municipal : « Acord de govern dels grups ERC i CUP a l’ajuntament de Castelló d’Empúries per al periode 2019-2023 », consulté le 7 avril 2021.
-
[18]
Page 2 de l’accord.
-
[19]
Blogue « D’en Salvi Güell », sans date ; à noter qu’il n’est plus mis à jour. Consulté le 8 mars 2021.
-
[20]
Dans ce paragraphe, les idées sur la commune et la station proviennent des entretiens réalisés.
-
[21]
Il est difficile de trouver des informations un peu anciennes sur ces formations de circonstances, disparues.
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Liste des figures
Illustration 1
Illustration 2
Illustration 3
Illustration 4
Illustration 5
Liste des tableaux
Tableau 1
Résultats des élections municipales pour les principaux partis de la Catalogne
Tableau 2
Tableau 3
Tableau 4
Annexe 1
Tableau des personnes interrogées
Annexe 2
Le poids d’Empuriabrava (EB) dans la population totale de Castelló d’Empúries
Annexe 3
Les étrangers à Castelló d’Empúries
Annexe 4
Les principales nationalités des migrants résidentiels de l’UE présentes à Castelló