FR :
Dans un contexte de concurrence territoriale exacerbée, de nombreuses villes tentent d’accroître leur attractivité touristique par l’organisation d’événements dont elles attendent de substantielles retombées économiques et médiatiques (Gravari-Barbas et Jacquot, 2007). La course à l’événement est telle que certains auteurs évoquent l’émergence, à partir des années 1980, d’une « ville événementielle » (Chaudoir, 2007). Cette « prolifération événementielle » (Cazes, 2002) entraîne un renouvellement de l’action urbanistique marqué par l’abandon de l’urbanisme fonctionnel et figé au profit d’un urbanisme festif et flexible fondé sur la réversibilité des fonctions (Pradel, 2007). Bien qu’éphémère, l’événement laisse des traces matérielles et immatérielles dans la mémoire collective (Gravari-Barbas et Veschambre, 2005). Comment appréhender la postérité d’un événement dont l’essence même est d’être inscrit dans le temps restreint de la célébration ? Que reste-t-il de l’événement après l’événement ? L’article apportera quelques éléments de réponses à cette double question à travers l’exemple de l’Exposition internationale organisée à Saragosse en 2008. Sept ans après sa célébration, quelle mémoire conserve-t-on de cet événement au bilan en demi-teinte, entre prouesses techniques et relatif échec économique ? La réflexion se nourrira de l’analyse des résultats de l’enquête réalisée tant auprès d’acteurs que d’usagers de ces espaces publics fluviaux aménagés pour l’Exposition internationale et aujourd’hui inégalement appropriés.
EN :
In a context of territorial competition, numerous cities try to increase their tourist attractiveness by organizing events, thus hoping to gain significant economic benefits and media reaction (Gravari-Barbas et Jacquot, 2007). The increase in the event organization has been so important since the 1980’s that some authors present the emergence of “event cities” (Chaudoir, 2007). Indeed, the multiplication of events (Cazes, 2002) brings about the urban planning renewal, which relinquishes the functional and practical principles of urban planning in favour of a festive and flexible urban planning, based on reversible functions (Pradel, 2007). Although transient, the event leaves material and immaterial traces in the collective memory (Gravari-Barbas et Veschambre, 2005). How is it possible to apprehend the subsequent evolution of an event whose essence is represented by the limited time of the celebration? What remains of the event after the event? This article will bring some elements of the answer to these questions by analyzing the example of the International Exhibition organized in Saragossa in 2008. What memory can one hold of this event which was a technical exploit but a relative economic failure, seven years later? The reflection is based on the analysis of the outcomes of the investigation conducted both with the stakeholders and with the users of these public river places planned for the International Exhibition and unevenly appropriated.