Résumés
Résumé
Cet article porte sur l’expérience de réception de deux oeuvres performatives récentes s’attachant à mettre en relation des êtres humains et des végétaux : le spectacle ambulatoire Branché, des compagnies circassiennes Acting for Climate – Montréal et Barcode et l’installation chorégraphique de longue durée We Move Together Or Not At All de Sasha Kleinplatz. Par le biais d’une perspective soma-esthétique, qui fait du corps sentant et ressentant le site d’élaboration de la pensée, la réflexion examine la façon dont la rencontre avec le végétal et avec les autres composantes de l’environnement détermine et affecte l’expérience spectatorielle. Pour rendre compte de la dimension sensible de celle-ci, l’autrice privilégie, en partie, une méthodologie auto-ethnographique où des fragments tirés de son carnet d’observation, ressaisis par l’écriture, sont intégrés à l’analyse. Opérant un maillage théorique entre les champs des études en arts vivants, de l’écocritique, de la philosophie environnementale et des Critical Plant Studies, l’article place en son centre les effets et les affects induits par l’agentivité et la bioperformativité des végétaux en régime performatif. Il s’intéresse au déplacement et à l’intensification des pratiques attentionnelles et à la dimension éminemment politique de cette reconfiguration.
Abstract
This article focuses on the reception of two recent performative works dedicated to bringing together humans and plants: the ambulatory show Branché, by the circus companies Acting for Climate Montreal and Barcode, and the long-term choreographic installation We Move Together Or Not At All by Sasha Kleinplatz. Using a somaesthetic perspective that considers the feeling and experiencing body as the site of the development of thought, we examine how the meeting with plants and other components of the environment determines and affects the viewer experience. To report on the sensory dimension of this experience, the author privileges, in part, a self-ethnographic methodology in which fragments taken from her field notebook and later transcribed in writing are integrated into the analysis. Developing a theoretical network between fields of studies related to the performing arts, eco-criticism, environmental philosophy and Critical Plant Studies, the article centers on the effects and affects created by the agency and bioperformativity of plants in performance. It discusses the shift and intensification of attentional practices and the eminently political dimension of this reconfiguration.