Résumés
Résumé
En comparant deux courts textes réflexifs sur la poésie, l’un de Jacques Brault, « Une poétique en miettes » (1981), et l’un de Jean-Marc Desgent, « Je ne reviendrai jamais du labyrinthe » (1984), il s’agira d’aborder une dynamique du vide à l’oeuvre chez les deux auteurs, mais d’un vide qui s’actualise chez le premier par la vacance (« le silence, là, s’impose — physiologiquement »), et inversement chez le deuxième par la surabondance (« chez l’être du labyrinthe, tout est masqué, retourné, traversé, symbolisé, dénaturé, transfiguré »). Les deux textes se rejoignent cependant par une esthétique de l’émiettement et par le refus de la définition du poème, deux voies menant au dénuement et à l’érotique du vide. Les deux textes datant de la même période, nous établirons des liens avec la « querelle » du « retour du religieux » — « religieux » qui sera entrevue ici sous l’angle du Jardin des délices…
Abstract
By comparing two short reflective texts on poetry, one by Jacques Brault, Une poétique en miettes [A poetics in pieces] (1981), and the other by Jean-Marc Desgent, Je ne reviendrai jamais du labyrinthe [I will never return from the labyrinth] (1984), this article proposes to discuss a dynamics of the void at work in both authors, but a void given shape in the former by vacancy (“silence, there, is imposed - physiologically”), and in the latter, conversely, by over-abundance (“for the being from the labyrinth, all is masked, upended, navigated, symbolized, denatured, transfigured”). The two texts connect, however, via an aesthetic of breakdown and the refusal to define the poem, two paths leading directly to destitution and the eroticism of the void. Since both texts date from the same period, we will establish links with the “quarrel” concerning the “return of the religious”, “religious” being viewed here from the perspective of the Jardin des délices…[Garden of delights]