Résumés
Résumé
On ne doit pas se souvenir de Jean Meslier (1664-1729) pour sa seule virulence et ses seules idées matérialistes. Certes, il fut le premier prêtre athée français à transmettre à la postérité une oeuvre tout entière consacrée à la nécessité de promouvoir l’incroyance, mais il est impératif que lui soit maintenant restituée cette volonté qui fut la sienne d’instaurer pour les générations à venir une norme en matière d’athéisme. Or, cette norme est fondée, chez Meslier, sur une réorganisation préalable de l’État, laquelle a pu être envisagée à la faveur de tout un travail d’infléchissement sémantique portant sur le mot « superstition ».
Abstract
Jean Meslier (1664-1729) should not be remembered for his virulence and materialistic ideas alone. Certainly, he was the first French atheist priest to leave behind an entire work devoted to the need to promote unbelief, but it is imperative that he now be recognized for his desire to establish an atheistic norm for future generations. Now in Meslier, this norm calls for a prior reorganization of the State, which could be envisioned by means of a marked semantic shift focused on the word “superstition.”