Résumés
Résumé
Cet article montre combien le narratif de Valentin Mudimbe est traversé constamment par le métatexte et se demande comment faire pour que le commentaire du propre commentaire de l’écrivain sur son art ne soit pas que contrefaçon naïve. En effet, commentant constamment ces récits, Mudimbe paralyse la critique en lui dictant son propre discours. L’autométatexte de Mudimbe signale les différentes phases d’une écriture révélatrice de ses hauts et de ses bas, de ses virées à gauche et à droite. Trois temps verbaux s’y distinguent : le passé, le présent et le futur. Le narrateur se jauge, se juge, s’autocensure et se critique à longueur de pages afin de répondre à une question simple et évidente : comment changer le monde par mon écriture ? En somme, l’enjeu du métatexte est de présenter, sur le mode fictionnel, l’écriture comme une objectivation de soi. Mais au lieu de l’étouffer, la mise à distance du sujet exalte la subjectivité. Le mouvement est celui du boomerang : en butte à l’altérité, le sujet se renvoie sa propre image. Regardant le monde, il s’en exclut. Lui parlant, il soliloque. Face à face avec lui-même, il se moque.
Abstract
This article demonstrates the constant use of metatext throughout Valentin Mudimbe’s narrative and reflects on what must be done to prevent commentary on the writer’s self-commentary from becoming little more than naïve counterfeiting. Indeed, by ceaselessly commenting on these stories, Mudimbe paralyzes the critics by dictating his own discourse to them. Mudimbe’s autometatext points out the different phases of a writing that reveals its ups and downs, its digressions to the left and right. Three verbal tenses are distinguished: past, present and future. The narrator gauges, judges, censures and criticizes himself page after page to answer a simple, but obvious question: how can I change the world through my writing? In short, the challenge of the metatext is to present writing, in the fictional mode, as self-objectification. Distancing the subject has the effect of exalting, rather than suffocating, subjectivity. What results is a boomerang effect: faced with otherness, the subject is presented with his own image. Gazing at the world, he removes himself from it. Talking to it, he soliloquizes. Faced with himself, he mocks himself.