Résumés
Résumé
Quel rapport le roman africain entretient-il avec le réalisme ? Afin de mettre en évidence la richesse et la multiplicité des formes romanesques, cet article entend montrer que le rapport mimétique que les écrivains africains croyaient cultiver avec le monde était en partie illusoire et que leur prétention à la transparence masquait les ruses et les procédés d’une rhétorique. Que le roman africain ne soit pas aussi mimétique que le prétend une certaine critique ne l’empêche pas de nous en dire beaucoup sur une réalité toujours ancrée dans l’Histoire et de tenter d’en cerner la vérité. Quand il va jusqu’au bout de ce qui le meut, il est un instrument hors pair d’analyse des rouages et des mécanismes sociaux. Là où le roman africain réussit le mieux à nous dire la vérité du social, c’est à même le romanesque, à même son imaginaire, à même son écriture ou sa poétique.
Abstract
What is the African novel’s relationship to realism? To highlight the richness and multiplicity of fictional forms, this article aims to show that the mimetic relationship African writers believed they developed with the world was in part illusory, and that their pretence of transparency masked the tricks and processes of rhetoric. The fact that the African novel is not as mimetic as a certain critical thought would have us believe does not prevent it from telling us much about a reality still anchored in History, and from attempting to define the truth of it. When it reaches to the edge of what drives it, it is an unparalleled instrument for analyzing social cogs and mechanisms. Where the African novel succeeds best in revealing social truth is in its fictional universe, in its imagination, in its writing or its poetics.