Résumés
Résumé
Cet article explore la question de la dérivation textuelle, ce que depuis Gérard Genette on appelle l’hypertextualité, et aborde sous cet angle des écrits de la Bibliothèque copte de Nag Hammadi. Composés au début de l’ère chrétienne, ceux-ci posent des problèmes particuliers : ils sont anciens, anonymes et sans prétention littéraire affichée. Il est possible de mettre en lumière diverses modalités de dérivation entre eux ainsi que les liens qui les unissent aux hypotextes dont ils dérivent. Il ne s’agit pas de suggérer de nouvelles catégories, ni d’essayer de faire entrer strictement les oeuvres anciennes dans des catégories connues, mais plutôt de montrer le travail qu’opèrent ces écrits sur leurs sources afin de mieux les comprendre. En ce sens, l’intertextualité, et toute forme de transtextualité, est intéressante dans la mesure où elle met l’accent sur l’intégration et l’interprétation des matériaux traditionnels plutôt que de s’en tenir exclusivement à la critique des sources. On peut en conclure que c’est en fonction de la relation spécifique entre l’hypertexte et son hypotexte que la signification doit être envisagée, et non en fonction de l’hypertexte seul.
Abstract
This article explores the issue of textual derivation—termed hypertextuality since Gérard Genette—and discusses the writings of the Coptic Library of Nag Hammadi from this perspective. Composed at the start of the Christian era, these writings pose particular problems—they are ancient, anonymous and without apparent literary pretension. It is possible to highlight various derivation modalities among them as well as their links to the hypotexts from which they derive. The issue is not to suggest new categories, nor to have ancient works only inserted into known categories, but to demonstrate, rather, the work these writings performed on their sources with a view to understanding them better. In this sense, intertextuality—and all forms of transtextuality—is interesting to the degree that it emphasizes the integration and interpretation of traditional materials instead of limiting itself exclusively to criticism of the sources. One may conclude from this that significance must be envisaged based on the specific relationship between the hypertext and its hypotext, and not on the hypertext alone.