Résumés
Résumé
Dire les histoires de la nature au siècle des Lumières, qui fut l’âge d’or de ces grands récits, c’est nécessairement penser aux temps-vecteurs qui en rendent possibles les divers déploiements. Mais dire ces histoires, ce n’est pas seulement penser le « temps qu’il est » : c’est aussi, en ces temps où émerge une science de la terre qui s’efforce de mesurer les effets des éléments et des climats sur la nature, donner au « temps qu’il fait » la part qui lui échoit. À travers une rapide étude du statut météorologique de la fiction diderotienne, nous proposons de voir dans l’émergence de cette nouvelle science du temps dans la seconde moitié du xviiie siècle le symptôme d’une interrogation nouvelle sur la place du sujet dans le monde ainsi que sur les modalités et les conditions du savoir de ce sujet sur le monde.
Abstract
To tell stories about nature during the century of the Enlightenment, the golden age of those great narratives, is necessarily to think of the vectors of time that allowed for their various unfoldings. But to tell these stories is not only to think of “the weather that is,” but also — in these times when a science of the earth is emerging that strives to measure the effects of climate and the elements upon nature — to give “what the weather is like” its proper due. We propose, through a brief study of the meteorological status of Diderot’s fiction, to see in the emergence of this new science of weather during the second half of the eighteenth century the symptom of a new questioning regarding the place of weather in the world and the modalities and conditions of knowledge about this subject on the world.