Résumés
Résumé
S’il est vrai que l’almanach populaire constitue, pour l’analyse des transferts culturels transatlantiques aux xviiie et xixe siècles, un genre socialement très important, mais en même temps peu exploré, trois questionnements s’imposent à partir de l’exemple choisi des almanachs de Benjamin Franklin. Il s’agit d’interroger, d’une part, le succès éditorial du Poor Richard’s Almanack, de ses extraits et de ses traductions des deux côtés de l’Atlantique ; d’autre part, les formes de réception complexes visibles dans cette étude de cas, comportant comme versant essentiel la dimension à la fois intraculturelle (l’appropriation par Franklin de nombreuses références, notamment de la culture d’élite, dans ses almanachs) et interculturelle (les formes de transferts de ses almanachs dans d’autres cultures). Enfin, pour finir, il importe de questionner aussi bien la présence des figures de narrateur créées par Franklin que le personnage de Franklin lui-même — qui apparaissent comme inextricablement liés — dans les almanachs européens et canadiens-français.
Abstract
If it is true that, for the analysis of transatlantic cultural transfers in the eighteenth and nineteenth centuries, the popular almanac constitutes a socially important though little-explored genre, three issues must be examined based on the chosen example of Benjamin Franklin’s almanacs: first, the editorial success of Poor Richard’s Almanack and its extracts and translations on both sides of the Atlantic; second, the complex forms of reception visible in this case study, including the essential aspect of the intracultural (Franklin’s appropriation of numerous references — notably the culture of the élite — in his almanacs) and intercultural (the forms his almanacs took in other cultures) dimension; and finally, the presence of the narrative figures created by Franklin as well as the person of Franklin himself — which appear inextricably related — in European and French Canadian almanacs.