Résumés
Résumé
Les premiers orateurs canadiens ont été formés dans les collèges du Bas-Canada où les maîtres de rhétorique faisaient de l’exercice d’une parole éloquente le fondement de leur enseignement, suivant en cela les préceptes dispensés jadis par Cicéron et par Quintilien. Du nombre de ces préceptes, il faut souligner le rôle éminent de ceux qui touchent à l’actio oratoria, c’est-à-dire à la mise en scène du corps parlant. L’actio importe d’autant plus que son étude survient au terme d’un cursus scolaire que venaient couronner soit des exercices oratoires, soit la représentation d’une pièce de théâtre. Cet article interroge, à la lumière de cette tradition et de ces exercices, les descriptions des performances oratoires dont ont été le théâtre la Chambre d’assemblée ou encore la tribune de l’orateur à la veille des Rébellions. Ces comptes rendus formés d’archives, de journaux et de documents iconographiques constituent autant de témoignages susceptibles de mettre en évidence une poétique du geste, apprise dans les collèges et réinventée sur la scène publique.
Abstract
The first Canadian orators were formed in the colleges of Lower Canada, where masters of rhetoric made the exercise of eloquent speech the basis of their teaching, thereby following the precepts of Cicero and Quintilian. Of these precepts, we must emphasize the eminent role of those concerning the actio oratoria, that is, the performance of the speaking body. The actio was all the more important in that its study occurred upon completion of an academic course capped by exercises in public speaking or the staging of a play. In light of this tradition and these exercises, this article describes the public speaking performances that took place in the Chambre d’assemblée and the speaker’s forum on the eve of the Rebellions. These accounts from archives, newspapers and iconographic documents constitute pieces of evidence that highlight a poetics of gesture learned in the colleges and reinvented in the public arena.