Résumés
Résumé
Entre le laboratoire du chercheur et l’espace narratif du roman subsiste une volonté commune de révéler, d’organiser et de structurer les objets auxquels la pensée s’attache. Évidemment, alors que la science espère des résultats ou suscite des applications techniques, la fiction exploite davantage le territoire de l’expérience. Les particules élémentaires de Michel Houellebecq met à profit ce point de rencontre du scientifique et du littéraire à travers ce qu’on pourrait appeler une esthétique de la confrontation. L’article propose d’abord de voir comment l’objet scientifique s’intègre à une trame sociale et narrative, mais aussi en quoi l’hypothèse d’une mutation métaphysique participe d’un déplacement de perspective visant à révéler, sous les dehors d’une mutation radicale, les signes tangibles d’une décomposition historique.
Abstract
Between the researcher’s laboratory and the narrative space of the novel there lies a common desire to reveal, organize and build the objects to which thought is attached. Obviously, where science hopes for results or the application of knowledge, fiction makes greater use of the territory of experience. Michel Houellebecq’s Les particules élémentaires (1998) turns to advantage this meeting of science and literature through what may be termed an aesthetics of confrontation. This article examines not only the manner in which the scientific object is integrated into a social and narrative fabric, but also how the hypothesis of metaphysical mutation participates in a displacement of perspective whose aim is to reveal the tangible signs of historic decomposition under the mask of radical mutation.