FR :
Parmi les manuscrits d’André Chénier qui ne virent le jour qu’en 1901, soit plus d’un siècle après sa mort, il y a un groupe de notes portant sur la littérature chinoise. Dans ces notes, dont la composition remonte aux années 1780, Chénier s’intéresse surtout aux poèmes tirés du Classique de la poésie, le premier recueil de poèmes chinois, qu’on date du vie ou viie siècle avant notre ère, et il en loue constamment la beauté avec enthousiasme. Quelles beautés Chénier a-t-il pu trouver dans ces poèmes, qu’il ne peut entrevoir que par une traduction très approximative, et parfois même fautive, du P. Cibot ? Cette étude tâche d’examiner la traduction du Jésuite par rapport aux textes chinois, d’une part, l’esthétique de Chénier qui a fait de lui, avec les Jésuites alors tombés en disgrâce, un des premiers admirateurs de la littérature chinoise, d’autre part.
EN :
Among the manuscripts of André Chénier, published in 1901, more than a century after his death, was a group of notes on Chinese literature. Written as far back as the 1780s, these notes testify that he was particularly enthusiastic about poems taken from the Classique de la poésie, the first collection of Chinese poems dating from the sixth or seventh century B.C. What beauty was Chénier able to find in these poems, which could only be glimpsed through the very approximate — and sometimes faulty – translation of P. Cibot? This article attempts to examine the Jesuit’s translation of the Chinese texts on the one hand, Chénier’s aesthetics which made him, along with the Jesuits then fallen into disgrace, one of the first admirers of Chinese literature on the other hand.