Comptes rendus

Le Projet Solidarité Jeunesse Dynamiques partenariales et insertion des jeunes en difficulté de Martin Goyette, Céline Bellot et Jean Panet-Raymond, Québec, Presses de l’Université du Québec, 2006, 178 p.[Notice]

  • Michèle Brousseau

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  • Michèle Brousseau, t. s., Ph. D.
    Chercheuse
    Centre jeunesse de Québec – Institut universitaire

Le projet Solidarité Jeunesse (PSJ) est un programme gouvernemental qui a été implanté par le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale dans dix territoires du Québec avec la collaboration des carrefours jeunesse-emploi et des organismes jeunesse d’insertion socioprofessionnelle. Il « visait à offrir un appui à des jeunes en les accompagnant dans leur cheminement vers l’emploi et en soutenant les changements qu’ils peuvent vouloir réaliser » (p. xxvii). Il s’adressait à des jeunes de 18-24 ans dont les parents étaient prestataires de la sécurité du revenu. L’ouvrage, qui s’appuie sur l’évaluation de ce projet, est enrichi des résultats d’autres études réalisées à la suite de sa généralisation à l’ensemble du territoire québécois, ce qui permet de mettre les résultats du projet pilote en perspective. Le livre conserve d’ailleurs la structure d’un rapport de recherche et poursuit un double objectif. Comme son titre l’indique bien, il rend compte de la nature des dynamiques partenariales à l’oeuvre dans l’implantation du projet d’intervention et de l’insertion socioprofessionnelle des jeunes en difficulté, soit leur participation au projet et les effets du programme. Le contenu s’articule autour de cinq chapitres auxquels s’ajoute une annexe méthodologique. Le premier chapitre, qui constitue le cadre d’analyse du projet, présente l’insertion des jeunes en difficulté comme une problématique multidimensionnelle. Après avoir situé le contexte de mutations sociales entourant l’insertion socioprofessionnelle des jeunes et leur réalité au Québec, on présente trois types d’interventions visant l’insertion : 1) celles ciblant les individus, 2) celles ciblant les causes structurelles de l’insertion et 3) les interventions intermédiaires portant sur le jeune et le marché de l’emploi. Le PSJ s’inscrit dans ce dernier modèle afin de pallier le déficit de liens et de conditions sociales objectives qui peut faire obstacle à l’insertion socioprofessionnelle et dont les enjeux complexes nécessitent des collaborations pour une intervention adaptée aux besoins des jeunes. Les « parcours dans les programmes sont alors considérés comme des opportunités de création de liens sociaux » (p. 19). La démarche méthodologique (en annexe) repose sur l’étude de cas portant sur sept sites d’implantation et sur la situation de 40 jeunes pour répondre aux trois objectifs de la recherche : comprendre les dynamiques partenariales dans le projet, comprendre les trajectoires des jeunes (problématiques et besoins) et évaluer comment l’intervention répond aux besoins. Les données proviennent de trois sources : analyse de documents des organismes, entrevues avec les intervenants et avec les jeunes. On doit se rappeler que les jeunes interrogés ne sont pas nécessairement représentatifs des participants au projet en raison du caractère volontaire de leur participation à la recherche et des taux de non-participation au projet et d’abandon en cours de route. Les deux chapitres suivants contiennent une description du PSJ et une évaluation de son implantation dans les sites étudiés. Le chapitre 2 porte sur le cadre partenarial et présente une intéressante grille d’analyse des dynamiques partenariales tant à l’interne qu’avec les ressources du milieu. Le chapitre 3 décrit l’intervention du PSJ : objectifs, principes d’action, phase intensive, plan d’action, suivi et collaborations dans l’intervention. Les différentes descriptions montrent bien les écarts entre le modèle théorique et l’implantation sur le terrain, caractéristiques de plusieurs projets d’intervention, ainsi que les degrés variables de partenariat entre les différents partenaires. Les chapitres 4 et 5 portent pour leur part sur le profil des jeunes ayant participé au projet et sur leurs parcours et trajectoires à l’intérieur du PSJ. Les histoires de cas types présentées au début du chapitre 4 illustrent d’ailleurs bien les trajectoires des jeunes : leur profil à l’arrivée dans le projet, leur parcours de réinsertion pendant leur participation et les …