Résumés
Résumé
L’ethnomusicologie a longtemps abordé les musiques du monde selon une perspective essentialiste dont on trouve les prémisses chez Platon. Mais force est de constater que les musiques de l’oralité font actuellement l’objet de transformations aussi rapides et radicales que les sociétés dont elles émanent. Certaines sont en train de disparaître, tandis que d’autres sont confrontées aux défis de la mondialisation et en particulier aux divers processus de métropolisation, d’interculturalité et de mise en spectacle qu’elle implique. Face à cette situation, un courant de patrimonialisation visant à la sauvegarde de pratiques musicales menacées se développe, notamment sous l’égide d’organisations comme l’UNESCO. Entre les deux pôles que représentent aujourd’hui l’« ethnomusicologie d’urgence » et l’ethnomusicologyof change, cet article propose quelques réflexions sur les nouveaux enjeux auxquels est soumise la discipline et les questions déontologiques qui en résultent pour le chercheur.
Abstract
For a long time ethnomusicology has approached musics of the world from an essentializing perspective with roots that can be traced back to Plato. But one cannot escape the conclusion that oral traditions are now subject to changes that are just as rapid and abrupt as those of the societies from which they emerge. Some traditions are on the verge of disappearance, whereas others are confronted by the challenges of globalization, and in particular the various processes of urbanization, intercultural mixture, and exhibition-as-spectacle that have ensued. In light of this situation, a movement to protect musical patrimonies whose existence is threatened has arisen, especially under the auspices of an organization such as UNESCO. Between two extremes—“emergency ethnomusicology” and an ethnomusicology of change—this article offers some thoughts on what is newly at stake in the discipline as well as on the resulting deontological issues confronting the researcher.