Résumés
Résumé
L’objet de cette étude est de retracer le mode de pensée des États et de la société internationale toute entière à l’égard des langues. Commençant son étude à partir de la consolidation des États-Nations et de l’instauration de la SDN au début du XXe siècle, l’auteur montre comment a été posée l’équation fondamentale Langue = Nation = État. Il montre ensuite comment elle a persisté dans le temps, ramenant toujours la question des langues dans le droit international à celle du statut politique des minorités, faisant ainsi de celles-ci l’otage d’un passage au nationalisme politique ou au renoncement. Il explique dès lors, travaux préparatoires à l’appui, avant de donner lieu à une première insertion dans le Pacte international des droits civils et politiques de 1966. Il montre enfin que le paradigme Langue = Nation = État est réducteur et contraignant. Il suggère à ce propos un changement de paradigme, qui séparerait la langue de la Nation et de l’État, pour que, enfin, la défense des langues et la contestation politique ne soient plus nécessairement intriquées.