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La démocratie directe ne représente plus un phantasme utopique ni une forme de pulsion[1] immédiate réduite à l’exotisme helvétique, elle est en réalité liée à la mise en place d’une culture politique du compromis et de la discussion. Le 15 septembre est la célébration de la journée internationale de la démocratie [2] qui insiste davantage sur les idées fortes de la démocratie représentative, à savoir l’existence d’élections libres et de parlements forts et la reconnaissance des droits de l’opposition politique. Dans ce contexte, la démocratie directe n’est pas un supplément destiné à agrémenter l’évolution des institutions représentatives, elle est un ingrédient essentiel au bon fonctionnement des institutions politiques d’un pays. L’idée d’un guide a pour fonction d’orienter le lecteur pour déjouer les clichés portant sur la démocratie directe et pour présenter son histoire. Le livre est très concret puisque nous entrons dans le quotidien d’une citoyenne zurichoise engagée au sein des différents actes politiques que sont les votes électifs et référendaires. Cette citoyenne ne vit pas de la politique ni pour la politique, mais le débat politique a une place importante dans sa vie. Elle voit que le résultat des votations a un impact concret sur sa vie quotidienne.
Le livre répond à un besoin d’information car une procédure référendaire a des chances d’aboutir si la question a bien été préparée et le sujet bien posé. Le référendum active le dialogue car nous entrons en communication : que signifie la question et quels sont les enjeux ? Le contenu communicationnel passe davantage dans la formulation des débats que dans le charisme des responsables politiques comme c’est le cas pour les élections. Toutes les questions liées à la mise en place de telles procédures sont évoquées sans ambages à l’instar du coût. Ce dernier est pondéré par l’amélioration de l’efficacité économique car les décisions prises démocratiquement à l’issue d’un débat permettent de faire ressortir les enjeux de telle ou telle politique publique spécifique.
Le guide insiste également sur la nécessité d’avoir un cadre constitutionnel protégeant les droits des individus contre les votes de nature discriminatoire. Le mythe de l’incompétence du citoyen est mis à mal, la réussite d’une procédure référendaire étant fondamentalement liée à la capacité de mobilisation et à la présentation d’avis rationnels et motivés. De ce point de vue, la démocratie directe améliore l’intelligence collective des citoyens car elle suppose un effort de traduction des enjeux concrets d’une question politique qui fait débat au sein de la population.
Ce guide 2010, qui est réédité et enrichi de version en version, a le mérite d’éclaircir toutes les personnes intéressées et engagées dans la participation citoyenne. Il nous paraît essentiel d’encourager sa lecture en cette journée internationale de la démocratie.
Parties annexes
Notes
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[1]
Le terme a été prononcé dans le cadre d’un colloque portant sur les élus. Hubert Védrine, La France a-t-elle encore besoin d’élus? Actes du colloque 14 et 15 octobre 2004 au Palais du Luxembourg, Paris, Institut François Mitterrand, 2005, p. 218.
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[2]
Cette journée a été instituée en 1997 par l’Organisation des Nations Unies après l’adoption de la Déclaration universelle de la démocratie.