Résumés
Résumé
Le paradoxe qui rend si captivant l’ouvrage d’Alain Flajoliet tient à sa manière de conjoindre une érudition exemplaire et l’observation très fine des conditions les plus concrètes de mise en œuvre des arguments mobilisés par la pratique sartrienne. Concernant les conditions intellectuelles d’où procède la pensée sartrienne, l’approche de l’auteur combine élégamment les méthodes de Paul Ricœur, Jean-Toussaint Desanti et Bernard Besnier – excusez du peu. Il en résulte un tissu impeccable de références et d’interprétations. Après une dense introduction, la première partie traite de la relation tout à la fois centrale et fluctuante établie par Sartre entre métaphysique et littérature, qui l’engagera dans une orientation anti-aristotélicienne qui valorise systématiquement l’acte par rapport à la puissance et la contingence par opposition à la finalité. Une seconde partie examine la manière dont Sartre se fraye un chemin entre les écoles de pensée contemporaines traitant de l’image et de l’imagination. Enfin, l’enquête porte sur sa manière d’aborder la phénoménologie à partir de son refus de l’Égo transcendantal husserlien et de son appréhension d’une intentionnalité qui le rapproche en apparence de Heidegger, au moment où il entreprend d’écrire L’Être et le néant. Tout au long de l’ouvrage, Alain Flajoliet nous plonge dans le climat intellectuel où baignaient Sartre et ses contemporains.